Toujours une montée en puissance pour la série avec un épisode où Billy prend le devant de la scène. Le lien avec Wandavision est impeccable, le cameo d’Evan Peters liant l’ensemble. Les personnages sont bien écrits (je trouve sa relation avec son copain super cute) notamment Joe Locke dont le conflit intérieur et ses actions dans toute la série, franchement un peu random sur le papier, sont parfaitement cohérentes après cet épisode.

L’univers est encore une fois ici assez reserré mais super bien construit, avec chaque sorcière de la route qui a déjà rencontré l’ado sans s’en rendre compte, et le rôle inattendu (et une nouvelle fois, très cohérent) de Patti LuPone qui a posé le sibil quand elle a compris qui il est. Il faut saluer que chaque épisode arrive à apporter plus de réponses par rapport aux précédents, en relançant tout de même plus de questions, et tout en gardant une part d’interprétation (on ne sait pas ce qui a fait que cet ado spécifiquement a été choisi comme “réceptacle” pour Billy). Et à part 2 ou 3 questionnemets un peu de l’ordre du détail (le sibil ne marche que sur les sorcières du coup ? où est passé Aubrey Plaza dans la scène finale, c’est moi où elle a disparu ?) qui seront peut-être abordés ensuite, c’est impeccable.

Le sous-texte sur la recherche de son identité et notamment le coming-out d’un adolescent qui “ne veut pas retourner dans le closet” ajoute beaucoup de profondeur à son personnage. Cette phrase de closet est placée pour la blague lors de la superbe scène rejouée de l’épisode 1 où Kathryn Anh refait son surjeu amusant pour parodier son personnage de flic. Mais elle reste peu anodine dans un show aussi queer-coded.

Idem, le fait qu’il vive comme “deux personnes en une”, que sa “ligne de vie est fracturée en deux” (très cool la scène witchcraft de l’épisode à base de divination cette fois, malgré le contexte totalement différent car basé dans le monde réel), ou encore le fait qu’il doive mentir à sa famille constamment car il ne se souvient pas de qui il est avant sa “renaissance”, sauf avec son copain avec qui il ose : tout ça est clairement inscrit dans la même logique.

Bien sûr Billy Maximoff est déjà gay dans les comics il me semble, mais je ne sais pas s’il y a autant de sous-texte. Je suis quasi sûr que toute l’histoire autour de Westview et du couven d’Agatha reste largement librement inspirée, et tant mieux : le matériel de base était là et ils en ont juste font quelque chose de très pertinent et d’adapter à son média, notamment dans son découpage et son format (l’épisode est ici plus long, ce qui est mérité, et la narration prend un détour flashback nécessaire avant de revenir ensuite à la Witch’s road et son format 16:9). Bref, tout ça est la preuve d’une bonne adaptation, mais surtout une bonne série.

Encore un épisode super efficace qui prend le temps de construire Billy. C'est marrant de voir à quel point Joe Lock joue exactement de la même façon que dans Heartstopper dans cet épisode, tant les deux personnages se ressemblent (les troubles mentaux, l'homosexualité, etc.). Le casting a été vraiment très bien vu et on a même le droit en prime au retour d'Evan Peter. 

Un épisode certainement utile à l'histoire, bien mené, qui retrace le parcours de Teen. Sans Agatha évidemment, le ton est différent, d'où l'attrait que je trouve moins présent mais il n'empêche que c'est efficace. Tout roule.