Image illustrative de Ahsoka
Image illustrative de Ahsoka

Ahsoka

Au lendemain de la chute de l'Empire, l'ex-chevalière Jedi Ahsoka Tano enquête sur une menace latente qui pourrait bouleverser le fragile équilibre d’une galaxie encore vulnérable...

En cours US Pas de durée
Action & Adventure, Science-Fiction & Fantastique Disney+, 2023
15

0 avis favorable
0 avis neutre
0 avis défavorable

1.08 - Épisode 8

Part Eight

Pas de résumé pour l'instant ...

Diffusion originale : 03 octobre 2023

Cliquez pour voir plus d'informations sur l'épisode

Diffusion française : 03 octobre 2023
Réalisat.eur.rice.s : Rick Famuyiwa
Scénariste.s : Dave Filoni
Guest.s :

Tous les avis

Avatar Galax Galax
Administrateur
Avis favorable Déposé le 04 octobre 2023 à 23:22

Pas facile de faire un final centré sur des héros qui tentent d'arrêter un événement qui, on le sait, va déjà arriver. Thrawn a en effet aucune chance de ne pas revenir dans l'univers. Néanmoins, l'épisode a le bon goût de présenter ça de façon assez illusoire et assez créative. Déjà, ça fait du bien d'avoir un antagoniste qui ne sous-estime pas les gentils, vraiment une première pour la saga je pense. Ça contribue encore à booster le charisme déjà assez ouf du Grand Admiral.

Indéniablement, on a un aspect combat final de jeu vidéo en 4 phases digne d'un Zelda : 1) attaque surprise des TIE dans la plaine, 2) chevauchée vers le lieu du combat, 3) avancée dans le repère des Zombie Troopers et 4) Morgan en boss finale upgradée. Mais d'une part, à chaque étape il y a quelque chose de plutôt stylé ou au moins intéressant :

1) Sabine qui trouve le Super Champignon pour détruire les TIE avec un coup d'accélération, sacrifiant leur vaisseau au passage, dans un joli move bien mis en scène (entre ça et les épisodes 3 et 7, la série a vraiment l'utilisation la plus créative des combats aériens de la saga après The Last Jedi)

2) la pluie de laser durant la chevauchée qui représente bien le fait que nos champions luttent contre une force inatteignable (même si niveau effets spéciaux et réal, pour le coup, on a vu bien mieux)

3) l'idée des Zombie Troopers qui fait ultra fanfic sur le papier (comme toute la série) mais qui est rendue crédible par tout le lore des sorcières, qui s'imbrique donc très bien avec le reste de la série, et qui compense/détourne habilement une faiblesse trop classique des mobs de Star Wars (à savoir leur incompétence et leur tendance à mourir dès qu'un Ewok leur jette un caillou sur le casque). Ici, les protagonistes n'ont pas à "retenir leurs coups", les Stormtroopers n'ont pas à s'agiter entre eux ou rester dans l'arrière-plan, et leur unique fonction de ralentir l'action est appropriée

Et 4) un sabre maléfique de l'apprentie sorcière Sabrina (mais non, c'est Morgan, vous ne suivez pas ?) tout juste promue par ses maîtres (encore la relation apprentie/maître qui intervient à petite échelle ici), dans un combat super bien chorégraphié, malheureusement peu mis en valeur par la caméra la plus plate qu'on ait vu depuis longtemps (c'est limite si les seuls cuts et effets de montage qu'on voit sont ceux vers l'autre scène -- le réalisateur a-t-il compris qu'on s'en fout un peu de voir que les actrices ont retenu leurs mouvements sur 10 secondes d'affilé, et qu'il vaut mieux rendre le combat dynamique ?)

Mais même s'il y autant de maladresses que de bonnes idées... il y a avant tout un côté plaisir coupable de grand enfant qui se lâche et écrit son rêve Star Wars.

Et je trouve que, là où des propositions comme Gideon/le sabre noir de Mandalorian ou le fétichisme Boba Fett tombent dans la fanfic ratée, ce final évite tout à fait le piège d'être creux. On y voit au contraire une grande sincérité, voire une candeur dans chaque scène. Tout cela fonctionne sur toute la ligne, peut-être en grande partie car le reste de la série a été si solide. Mais rien qu'en s'en tenant aux scènes présentes, je ne peux m'empêcher de déceler, même dans un personnage aussi simple que la sorcière Morgan, une certaine émotion quand elle comprend qu'elle doit rester et mourir pour affronter Ahsoka. C'est peut-être le (étonnamment très bon) jeu de l'actrice, mais tu sens finalement une part d'humanité (en tout cas, de "mortelle") tenace en elle, ce qui fait aboutir son petit arc narratif, et ce qui met vachement bien en valeur Thrawn, qui apparaît donc comme l'incarnation même de l'ordre froid et insensible de l'Empire.

Finalement, j'ai trouvé qu'à travers ce final, la série retombe vraiment sur ses pattes à tous les niveaux : Ezra renoue avec son maître Kanan par l'intermédiaire de Huyang qui retrouve sa fonction d'enseignant, Sabine prend confiance en ses capacités pour permettre à Ezra de revenir et de finaliser ainsi la mission principale de la saison. Il y a d'ailleurs un rappel au plan où Sabine s'entraînait à attirer avec la Force un sabre laser, qui revient ici. C'est simple, mais rien n'est laissé au hasard, c'est précis sans apparaître comme automatique ou trop froid.

Il y a aussi une démonstration claire et nette que "l'union fait la force" à plusieurs reprises, ce qui fait toujours son petit effet. A nouveau, c'est peut-être car je connaissais déjà tout le groupe de Rebels, mais franchement mes souvenirs sont plutôt limités, tout comme les apparitions et les liens entre Ahsoka et le groupe d'ailleurs. Je pense que la série est vraiment suffisante là-dessus, et nous fait comprendre que ces personnages ont un passif, ce qui fait qu'on y croit (là où la saga, finalement, repose bien souvent sur des personnages qui ne se connaissent pas et se retrouvent mêlés au destin de la galaxie en l'espace de 2 jours).

On revient en fait sur ce lien Ahsoka/Sabine qui a été créé de toute pièce pour cette série. Il y a, bien sûr, un suivi sur le fait qu'elles choisissent, enfin, de combattre ensemble, ce qui leur permet de triompher cette fois.

Mais au-delà de ça, tout tourne autour de la relation maître/élève entre les deux héroïnes. Et vraiment, ce semi-retcon sorti de nulle part a été l'idée de génie de Filoni pour justifier l'existence de la série, lui donner une thématique fil rouge, et l'inscrire au sein de toute la saga.

Puisqu'Ahsoka a été l'apprentie d'Anakin (un postulat que la série crédibilise d'ailleurs beaucoup), tout est littéralement permis. Les dialogues des deux Jedi paraphrasent même Yoda dans l'Empire Contre-Attaque ("I try... I do", se reprend Sabine), rappelant que Star Wars a toujours été à propos de transmettre des enseignements. La série respecte aussi beaucoup l'intelligence de son spectateur, je trouve, en ne soulignant pas ces instants de fan service et en les rendant toujours cohérents (cf. le "bad feeling" du petit Jaycen de l'épisode 3). Les quelques remarques sages d'Ahsoka nous rappellent aussi qu'elle fait partie de la nouvelle école, et que même si la série joue beaucoup (peut-être hypocritement) avec tous les joujous de la saga, elle rappelle les bases régulièrement ("Being a Jedi isn't about wielding a lightsaber", fait remarquer Ahsoka - tant mieux vu que les duels ne sont clairement pas l'essentiel de la série vu la réalisation, même si je dois dire que le style de combat posé et calme donne peut-être involontairement aux scènes d'action de la série une identité sympa, bien plus à mon goût que l'ambiance Just Dance Hardcore Beat Saber de la prélogie par exemple).

Et puis quand Ezra retrouve enfin Hera et Chopper, même si une part cartésienne de nous se dit "wait, Thrawn n'a pas vu qu'un de ses vaisseaux manquait à l'appel ?" ou encore "pourquoi Ezra ne retire pas son casque de Stormtrooper plus tôt au lieu de faire durer un suspens à la con en arrivant dans la base de la République", une autre part de nous, la part rêveuse qui prend logiquement le dessus, se voit comblée de constater que la saison a accomplit son but et que nos personnages sont heureux d'être réunis ensemble. Malgré la relative issue prévisible de la saison sur Thrawn, on a gagné Ezra au passage, et même sans trop connaître le personnage, bah on est content, ça fait une jolie fin, presque auto-suffisante !

Tout ce montage final d'ailleurs, est franchement excellent, appuyé par une musique douce et apaisante sans être mélodramatique, qui dénote vraiment dans l'univers de Star Wars, habituellement dans l'exagération constante (et avec rarement de piano comme ça).

Ce qui aurait pu rester un final simplement cohérent avec sa série, mais un peu simple dans son déroulé, s'élève vraiment avec cette fin. On enchaîne en effet un triple plan :

  • Baylan devant une montage avec les Dieux Mortis,
  • Ahsoka qui revoit la chouette et comprend qu'elle est à la bonne place,
  • et un force ghost d'Anakin pour achever la passation de toute la série !

Autant dire que c'était l'orgasme. Anakin okay, mais surtout LA MONTAGE MORTIS ! ET LA CHOUETTE PUTAIN !

Je n'arrêtais pas de me demander intérieurement où était la foutue chouette qu'on voit à la fin de Rebels, qui accompagnait Ahsoka dans ses moments charnière (dans la revisite de la meilleure scène de Rebels, dans Mandalorian...). Son absence dans la scène de l'épisode 3 de la série (qui rejouait la fin de Rebels) était un des rares faux-raccords du canon.

Sauf que finalement, son apparition à la toute fin de saison, après qu'Ahsoka ait fait la paix à la fois avec son maître (depuis l'épisode 5) ainsi qu'avec sa padawan (depuis ce final), c'est juste le timing qui fait le plus de sens. Tout est joliment (et très obviously) appuyé par la réalisation, avec son petit nuage paradisiaque laissant fuiter un rayon de lumière, mettant en valeur une apparition apaisée de la manifestation force ghost d'Anakin Skywalker pour son apprentie, apaisée elle aussi. C'est simple et clair, et parfois c'est aussi ce qu'il faut. Je suis le premier à aimer les prises de risque dans la saga, mais il faut aussi reconnaître que la force de celle-ci a toujours été ses symbolismes puissants, et ça reste une valeur sûre sur laquelle il faut jouer (ce n'est pas pour rien qu'on revoit les deux soleils de Tatooine une centaine de fois).

Ce plan avec la chouette, Ahsoka The White et ce rayon de lumière sur Anakin, est tellement évident que ça fait comprendre à n'importe qui, j'imagine, le symbole qu'Ahsoka est vraiment la pureté et l'aboutissement d'une incarnation vivante de la Force, puisque c'est ce qu'elle devient au milieu de Clone Wars, au moment où la série devient importante (et bien). L'essentiel est dit, et sans aucun mot en plus ! Tant mieux vu le côté, à nouveau, très fanfic et assez clichée de l'ensemble, mais aussi très pur et joli, qui sied si bien à la saga.

Et si, par un moyen ou un autre, Ahsoka (ou par extension, Sabine ou encore Ezra) se retrouvent être les personnes qui permettent à la postlogie d'exister, et donc aux Siths d'être détruits, Filoni aura vraiment réussi l'impossible en réconcilliant même toute la prophétie de l'élu (puisque Ahsoka n'existe que par Anakin, et qu'Anakin a été la seule personne qui a soutenu Ahsoka comme elle le confirme ici) que les puristes secouent en parlant de la fin de la saga.

Bref, tout ce passage qui met un point final à la rencontre Ahsoka/Anakin de l'épisode 5 est super intéressant juste en se limitant à leur relation, et même si je m'emballe un peu sur le lien avec la suite de la saga, en tout cas, voir tout ça serait très... chouette ( ;) ) !

Oui, tout ça pour une chouette... Mais le fait que la chouette apparaisse maintenant, m'a un peu fait comprendre ce qui était sans doute évident : que ce n'est pas réellement un compagnon physique à Ahsoka dans la diégèse. Que c'est plus un symbole, presque un curseur de la série pour pointer du doigt une scène meta, charnière. Avec une cohérence dans l'univers, certes (vu que c'est sûrement la manifestation ou le compagnon de The Daughter), mais une cohérence très abstraite et omnisciente.

C'est littéralement une Navi dans Ocarina of Time, pour reprendre la métaphore Zeldaesque.

C'est comme cette balise clignotante que Link, pardon, Baylan Skoll voit au loin au sommet d'une montage, à deux doigts de sortir son parapente pour aller cartographier la map.

Ce plan est d'ailleurs l'autre coup de génie de cette fin d'épisode. Car autant teaser la prochaine saison/film avec les éléments de lore liés à Thrawn, on pouvait s'y attendre : direction Dathomir en l'occurrence. Je me dis que c'est peut-être le partenariat entre la foi aveuglante de Thrawn pour un Empire et la magie des Sorcières qui va permettre de ramener Palpatine, qui sait ? Les sorcières retrouvent ainsi leur planète, et Thrawn son maître.

Mais en revanche, teaser le rôle de Baylan dans l'Histoire (avec un grand H, hein) de Star Wars, en plongeant encore plus dans l'ésotérisme Filonien sur la source de tout l'univers et de la Force, je ne l'avais pas vu venir.

Et même si c'est peut-être le seul point où la saison ne répond pas à ses propres questions, puisque ça ne fait qu'en rajouter... tant mieux ! Vu le pitch (la nouvelle galaxie, le champ des possibles), il valait mieux poursuivre un peu dans cette voie, au moins quelque part. Je trouve que ça donne une aura incroyable à ces derniers plans, et une envie folle de voir la suite. Qu'est-ce qui est si terriblement imposant que même Ezra n'en parle pas, et que même Thrawn voulait fuire ?

La réponse : quelque chose qui inquiète même les scénaristes (sinon il en parlerait plus ouvertement), et surtout qui inquiète aussi les fans de la série. Mortis est en effet une part de lore hautement controversée (même si bien vue dans l'ensemble car la commu de Clone Wars est quand même très spécifique), et franchement, si on pouvait reprocher à la série d'avoir été finalement relativement timide dans l'exploration et l'exotisme de sa nouvelle galaxie, se limitant à de vieilles histoires de sorcières pour l'instant, ce lien avec les "Dieux de la Force" est juste la réponse parfaite. Il y a vraiment, dans ce qui se trame derrière ces montages et sur cette planète, limite une atmosphère "Lost-ienne", à l'échelle Star Wars donc avec encore plus de fantaisie (le titre faisant d'ailleurs référence à Narnia il me semble). Une aura que la série ne m'a jamais vraiment fait resentir, même pas dans ce fameux arc de Clone Wars qui allait un peu vite et avait ce côté cartoon.

Bien sûr, on sait à quel point dans une série, tout peut vite perdre en saveur quand les "vraies" réponses pragmatiques finiront par tomber (j'ai cité Lost d'ailleurs). Mais pour l'instant, Filoni a toujours su répondre à ses fantaisies par des fantaisies plus grandes encore. Et même lorsqu'il concrétise à l'écran des choses imaginées depuis des lustres (typiquement le retour d'Ahsoka dans Mandalorian, ou le sort d'Ezra et la nouvelle galaxie dans Ahsoka), et que forcément ça ne peut pas répondre à toutes les attentes, c'est présenté avec style, poésie, et toujours un regard vers l'avenir. Pas de raison que ça s'arrête ! Il avait fait le même type de conclusion pour Rebels (le cliffhanger du croisement de timelines + des baleines qui changent de réalité et emportent le protagoniste avec elles, quand même, il fallait oser), et il le fait encore une fois avec Baylan, à la surprise pourtant générale.

En espérant que cette fois, contrairement à Rebels, on n'attende pas 6 ans pour voir la suite, la triste mort de l'acteur m'inquiète un peu sur la façon dont ils vont gérer la continuité.

Bref, la conclusion peut s'améliorer sur plein de points, mais sacré run dans l'ensemble. Je l'avais déjà évoqué dans un avis précédent, mais c'est particulièrement ouf qu'avec la série Ahsoka, Star Wars nous ait aussi bien vendu son univers en partant d'une petite carte magique et de baleines volantes, pour glisser vers des sorcières, des zombies, des chouettes magiques et désormais, la canonisation live-action de ses Dieux abstraits. Je trouve que c'est une belle preuve que ces 8 épisodes ont été le théâtre d'une vraie montée en puissance en termes de vision. C'est carrément mon "genre" de Star Wars, tout ça, et après Andor, une autre excellente série.

2 réponses
Voir les réponses

Avatar Koss Koss
Rédacteur
Avis défavorable Déposé le 04 octobre 2023 à 16:13

L'épisode commet deux erreurs.

La première est celle du scénario. Filoni se plante. Il a toujours eu une écriture très straight-forward, mais ça ne fonctionne pas ici. Ça fait vraiment jeu-vidéo, un jeu-vidéo nul, avec des paliers, des boss et des épées magiques issus de l'univers Legend qui pop (parce que pourquoi pas ?). C'est très plat, complètement dépourvu d'aspérités et d'intentions. Et puis, c'est toujours compliqué de présenter un personnage comme un brillant stratège et qui agit comme un idiot.

Et c'est là-dessus qu'arrive la seconde erreur. Rick Famuiywa est fatigué. Peut-être. Sans doute. Tout est filmé avec une mollesse, mais avec une mollesse. Rarement (je trouve) un combat de sabre laser a été aussi faiblement filmé.

Le tout donne un ensemble absolument très léger, qui évacue sous le boisseau un tas de questions : Baylan ? Qu'a fait Thrawn pendant tant d'années ? Il a réveillé les sorcières ? Et comment ? Et Ezra ? On ne s'embarrasse de rien, on court en avant vers la prochaine galaxie, la prochaine saison / film. Il faut avancer vers le point prévu. Pour une série qui a pris bien soin de créer une ambiance lente depuis le début, c'est franchement un comble.

Et c'est bien dommage. On sort de la saison avec un p'tit goût d'inachevé. Quelque chose qui reste toujours présent en moi sur la non-capacité de Filoni de dépasser le cadre du show pour embrasser un universel humaniste, qu'il avait réussi pourtant à toucher du doigt cette saison, pour la première fois. Il va falloir booster son propos, ses enjeux et sa cosmogonie pour la saison 2. Je doute malheureusement qu'il le fasse.

1 réponse
Voir les réponses

14

2 notes

Connectez-vous pour noter cet épisode
Avatar de Galax
Galax a noté cet épisode - 16
04 oct. 2023
Avatar de Koss
Koss a noté cet épisode - 12
04 oct. 2023

Derniers articles sur la saison

Aucun article similaire.