Il n'y a plus aucun "bon camp". Ils sont tous horribles, excepté les civils et quelques actions individuelles : Gaby, Naile, etc. Il faut malheureusement souligner le "hasard" spécifique de cette série, qui fait que Gaby croise ses parents adoptifs, pile à ce moment-là. Cela fait partie de ces p'tits trucs (comme le fait que tous les membres du bataillon d'origine aient été d'importance) qui font basculer l'animé plus du côté soap sud-américain que d'un réalisme dont elle devrait profiter au vu de son propos.

Car la scène avec Gaby, et les cages ouvertes, est belle et assoit directement le propos de la série au centre du jeu. Le message est très clair et il ne reste plus que le moment où les quatre héros du bataillon d'origine sortent de l'ombre pour se réjouir, au milieu d'un tel gâchis.

Il n’y avait pas de démons sur l’île. Juste… des gens.

L’épisode de l’aboutissement pour Gabi, et quel aboutissement ! C’est vraiment un chapitre de synthèse de la guerre, où les spectateurs comme les soldats ne savent plus quels soldats défendre. La réponse serait peut-être… qu’il ne faut plus de soldats. Mais de gens bons qui veulent être libres.

C’est du moins une conclusion à laquelle je m’attends (difficile d’imaginer la série conclure par “la guerre c’est bien”).

Et puis, ils font un boulot vraiment formidable avec le personnage de Gabi donc, qui est ici vraiment la reine du show. Non seulement elle voit que le soldat Nile permet à Falco de retrouver son frère Grice, mais en plus, c’est grâce à elle que c’est possible, puisqu’elle empêche Colt de tirer nerveusement, jugeant bon de croire en un Eldien. Puis la scène où elle entend la famille de Sasha parler en louanges d’elle avant que Sophia ne vienne ramener sa haine : c’est vraiment super bien fait de A à Z. Sa prise de conscience a lieu en plus dans une pièce pleine de cages à oiseaux ouvertes et comme d’hab, je trouve que la symbolique de la série est super bien gérée.

Une part de moi se dit que je n'arriverai jamais vraiment à pardonner à la team Annie/Bertolt/Reiner, car malgré leurs conflits intérieurs, ils faisaient aussi bien souvent preuve de sadisme dans leurs comportements, surtout Bertolt (pas étonnant que ce soit celui “”choisi”” par l’auteur pour mourir). Mais voir Gabi, elle, suivre le même tracé et comprendre ce qu’a vécu Reiner, mais choisir une autre option car bien mieux entourée, c’est vraiment l’un des meilleurs aboutissements de l’anime. En plus, dans cette (décidément superbe) scène, Falco lui avoue ses sentiments, et même si on ne les connait pas depuis si longtemps que ça, l’émotion prend son effet. Finalement, c’est peut-être la meilleure façon de nous faire comprendre le point de vu des traîtres, tout en montrant qu’une autre voie était possible. Et finalement oui, on déteste plus ou moins tous les personnages, parce qu’ils sont tous aussi mauvais que bons, mais comme ils en deviennent quasiment tous au même niveau, on s’y attache tous autant.

Le reste de l’épisode est dans la pure continuité du précédent. Armin & co discutent d’Eren et décident finalement de le défendre car ils croient encore en lui. Au milieu de quelques éléments presque répétés par rapport à l’épisode précédent, il y a quand même Armin qui laisse sous-entendre qu’il doit y avoir une explication particulière au sujet du rejet de Mikasa par Eren. Il ne fait aucun doute pour moi que c’est qu’Eren l’aime et ne s’en rend pas compte, mais on verra bien si l’anime l’abordera. Dans un épisode où Gabi, le miroir d’Eren, apprend enfin que Falco son camarade à des sentiments pour elle, camarade qui veut tout le temps la sauver par amour, le parallèle est clair…

Il y a quelques facilités dans l’épisode : la famille de Sasha qui croise Gabi au moment où ils parlent d’elle, par exemple. Mais la scène est tellement géniale à part ça, que je suis prêt à fermer les yeux dessus. Si on veut critiquer, on trouvera toujours de quoi pinailler. Pourtant à côté, la morale est géniale et le sens du détail toujours inégalé (Gabi qui monte à cheval pour aller tenter de sauver Falco, une compétence qu’elle n’a pu apprendre que grâce à sa vie au ranch puisqu’elle dit plus tôt dans la saison ne jamais avoir appris à monter à cheval sinon).

Une autre facilité, c’est le fait que les Jagerists acceptent bien vite de libérer les prisonniers et de les laisser les aider. C’est cohérent quand on le dit, car après tout ils ont le même but (sauver Eren), mais c’est juste fait rapidement. Ça permet de donner tout de même suite à cette fille qui admirait Mikasa et qui dit être ravie de combattre à ses côtés, tandis que celle-ci lâche enfin son écharpe car elle renonce probablement à croire en son libre-arbitre et son amour pour Eren.

Mais à part ces quelques facilités, le reste de l’épisode est vraiment très bon. Les séquences d’action continuent d’être super inventives : Zeke qui fait son move signature sur les dirigeables de ses anciens alliés, tandis que Yelena admire le show, dessinée en contre-plongée et en totale euphorie devant ce feu d’artifices, c’est quand même très stylé.

Le fait que des titans aussi nerveux que le charrette et la mâchoire fassent partie intégrante du combat, donne aussi une dynamique assez inédite à ce qui est sûrement le 8 ou 9ème combat prolongé “titan vs titan” de l’anime. Le colossal, cuirassé, bestial et Eren dans sa condition affaiblie par le War Hammer, sont plus lents.

Une pensée pour Pixis, personnage très cool désormais condamné par le fait d’avoir bu du vin pouvant le transformer en titan dès que Zeke le décide, qui annonce ça au bataillon en disant “je vais bien à part un petit problème d’alcool”, avec un humour décalé toujours cinglant !