Dès les premières secondes, deux choses sautent aux yeux :

• C’est MAPPA

… du coup coup non en fait une seule chose saute aux yeux :

• C’est assez laid

Bon, laid est un bien grand mot, disons qu’ils ont encore une fois opté pour un certain parti-pris et qu’il va me falloir une bonne dizaine d’épisodes pour m’habituer. Je trouve le chara desig particulièrement lisse, peu détaillé et par conséquent très déplaisant. La première séquence m’a vraiment fait penser à une proposition brouillon de fan sur YouTube… La séquence enlèvement d’aliens à la fin est déjà bien plus réjouissante niveau couleurs et animations. Le contraste entre le tunnel rouge avec la Baba et le vaisseau spatial bleu et froid fonctionne bien pour souligner la rencontre des deux univers à la fin.

Après, ce n’est pas la première fois que je vois tout le monde se hyper à mort sur du MAPPA que je trouve juste correct, donc je commence à avoir l’habitude.

Pour ce qui est de l’épisode en soi, c’est vraiment somme toute classique dans les anime modernes inspirés de près ou de loin par du Yokai avec un petit twist (ici, des aliens). Ça parle à 1000 à l’heure, ça plonge directement nos héros dans l’action pour ne pas que le spectateur lâche au premier chapitre. Du coup, tout est quand même hyper prévisible, jusqu’à la fin “ok je crois aux fantômes” “ok je crois aux aliens” qui devient le socle de l’anime.

Le pitch a tout de même son charme. L’idée que les aliens se heurtent aux pouvoirs spirituels de Momo est assez originale, c’est une bonne idée pour exploiter le mix mystique + science-fiction de l’anime, résolument original.

Les deux protagonistes sont tout de suite assez charismatiques : Okarun est typiquement le “sweet shonen boy” popularisé par les Tanjiro de Demon Slayer & co (il partage d’ailleurs son voice actor), plutôt victime/en marge. Momo est la protagoniste et c’est rafraîchissant de démarrer l’intrigue par le point de vue d’une fille dans ce genre d’anime, d’autant plus qu’elle assume directement son statut de weirdo mais qu’on montre qu’elle a quand même des amies et n’est pas impopulaire pour autant.

J’ai eu par contre beaucoup de mal avec la sexualisation constante de tout et rien dans toutes les scènes. Le délire d’insémination, des bananes, d’un fantôme grand-mère qui veut sucer l’adolescent etc. franchement ça ne me parle pas du tout. Tout l’humour de l’épisode fait ainsi globalement flop.

J’entends que l’ensemble pourra être vu comme deux ados qui vont aussi découvrir le monde adulte à travers leurs découvertes du surnaturelle (deux ados qui vont sûrement prendre 10 épisodes pour se rendre compte qu’ils ont des sentiments l’un pour l’autre d’ailleurs…). Pourquoi pas, mais pour l’instant c’est juste grossier. Le passage où Momo est en bikini sur la table d’opération, avec l’animation qui prend bien le temps d’animer le gigotement de ses seins, euh, bon… un peu rédhibitoire, même si elle finit par s’en sortir elle-même en éveillant ses pouvoirs avec les souvenirs de sa grand-mère.

Bref, c’est pas trop mal mais pas encore hyper convaincu par ce pilote seulement, qui semble quand même être en mode automatique pour speedrunner à travers le pitch et ne pas ennuyer le nouveau spectateur dans un océan de 1000 nouveaux shonen par jour. Je pense qu’il y a plus de potentiel pour la suite.

J'ai voulu gouter "pour voir" suite à des extraits intriguants vus sur Twitter. Et je n'ai pas réussi à me décrocher de l'écran avant la fin de l'épisode.

Je ne suis pas tout à fait sure de ce que j'ai vu tant c'était une expérience WTF et malaisant, mais aussi hypnotisante.

Je n'ai aucune idée d'où va l'histoire.

Mais je sais que j'ai vu 20 minutes d'animation ébourrifante qui s'autorise tout. Des visuels sous acides ultra bien fichus. Des personnages qui sont déjà bien étoffés, décalés et attachants (surtout l'héroïne).

Seul léger bémol - Trigger wraning - quelques angles un peu trop fanservice à mon goût, dans une scène de viol qui aurait pu franchement déraper mais qui de mon point de vue s'arrête à temps et offre un final cathartique qui font que ça passe. On est dans le malaise, pas dans le racolage.

Au final, un OVNI rafraichissant et loin des clichés, servi par une inventivité graphique et sonore folles.