DOCTOR: Is that finger loaded?

Tout âge d'or a son maillon faible. Pour la plupart des fans, avec l'ère Hinchcliffe (saisons 12-13-14), il s'agit de The Android Invasion. Pourtant, difficile de l'imaginer avec une première partie si intéressante au premier abord.

L'épisode a le mérite de poser un contexte extrêmement intrigant. Pendant littéralement 15 minutes, le Doc et Sarah mènent l'enquête dans un village qui semble avoir arrêté de vivre. Et il faut avouer que les mystères sont accrocheurs : un militaire d'UNIT qui se comporte bizarrement, se suicide et revient plus tard à la vie, des androïdes en costume d'isolation qui tire à vue sur nos héros, un village désert et surtout cette superbe scène du pub où de nombreux habitants semblent figés et prennent soudainement vie quand l'horloge sonne midi.

Tout l'épisode tient surtout parce que Four et Sarah sont toujours aussi... et bien, Four et Sarah. Cette dernière est plutôt bien mise en avant. Elle a malheureusement toujours les rôles de potiche : elle trébuche sur un rien et manque de glisser d'une falaise, casse des objets ce qui manque de ruiner leur cachette, laisse la clé sur la porte du TARDIS, a failli se faire étrangler... Heureusement, aucune de ces facilités n'a d'incidence et elle ne met donc jamais vraiment en danger le Docteur, elle semble juste faire avancer le scénario (bon, on a vu mieux, certes). D'un autre côté, on exploite bien son côté journalistique, sa scène au pub où elle tient tête à tous les habitants est plutôt bien faite, elle parvient toujours à s'enfuir et vient même sauver le Docteur à la fin ! Sarah est donc toujours la compagne bloquée entre le rôle potiche et la débrouillardise moderne, le vrai mi-chemin entre Susan et Tegan, pour résumé, ce qui lui donne une place tout de même importante.

DOCTOR: Sarah, what are you doing here?
SARAH: Rescuing you, actually. For a change.

De plus c'est une des intros qui ménagent le plus de suspens et avec brio. Le fait de ne pas savoir exactement en quelle date nous sommes, ce village désert, ces paysages verts, ces mystérieux androïdes, les capsules apparemment pour "cloner". Et bien sûr comme je l'ai déjà mentionné, les habitants figés qui redémarrent subitement, comme des automates qu'on remonte, fixant nos héros de façon très flippante.

La théorie du Doc sur l'incident radioactif explique bien tous les mystères, j'aime particulièrement le détail des pièces de monnaie neuves et datées de la même année. Mais pourtant on sait qu'il a tort et qu'il y a autre chose qui se trame derrière - rien que par le titre. C'est l'élement un peu dommage : on peut deviner tout le scénar' avec cette première partie. Tout le monde est un androïde, et les aliens de l'épisode ont remplacé les humains de ce village - probablement car il est situé à coté d'un centre de recherche nucléaire - pour envahir le monde ou autre. 

Et justement là où on sent le plus le pot-aux-roses, c'est dans ce cliff, avec cette révélation de cet alien qui ressemble trait pour trait aux Sontariens. Spoilers : ce ne sont pas les Sontariens. Ils en ont tout l'air et si c'est un peu méta (prendre un ennemi qui usurpe l'identité des Sontariens, dans un épisode où les androïdes usurperont l'identité d'humains), en vrai c'est quand même assez pourri et peu créatif.

On passe trop de temps à se cacher, à éviter les méchants et leurs tirs, et à courir dans les bois, pour que ce soit une introduction si super que cela. Surtout que plus il y a de scènes d'action clichés dans Doctor Who, plus les faux-raccords un peu gênants abondent (le Doc qui jette un bureau sur un mec armé et s'en sort oklm). Le rythme n'est pas foncièrement lent en soi, car on reste intrigué par tous les événements. Mais c'est tout de même une première partie efficace, qui tient par la force de ses deux leads et son pitch intrigant.