Image illustrative de Doctor Who
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Doctor Who

Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...

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Terminée Anglaise, GB 25 minutes
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) 1963
12.14

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Image illustrative de l'épisode 17.08 - La cité de la mort - Partie 4

City of Death (4)

Voir partie 1...

Diffusion originale : 20 octobre 1979

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Diffusion française : 20 octobre 1979
Réalisat.eur.rice.s : Michael Hayes
Scénariste.s : Douglas Adams, Graham Williams , Douglas Adams , Graham Williams , David Fisher
Guest.s : Catherine Schell , Eleanor Bron , John Cleese , Kevin Flood , Tom Chadbon , Julian Glover , David Graham

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Avatar Koss Koss
Rédacteur
Avis favorable Déposé le 25 mai 2020 à 23:28

Incroyable dernier twist sur la création de l'humanité, qui fait de cet épisode de Doctor Who le plus important pour l'histoire humaine.

Tout est très bien : de cette idée d'influence d'une race extra-terrestre sur l'humanité (très Douglas Adams ça), à l'apparition fabuleuse de Jonh Cleese qui vient donner la séquence la plus drôle des quatres épisodes.

Excellent épisode qui sonne comme une déclaration d'amour des britanniques à Paris, ce qui, compte tenu de l'histoire commune entre les deux pays est un vrai acte de paix.

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Avatar Galax Galax
Administrateur
Avis favorable Déposé le 15 janvier 2020 à 00:02

DOCTOR: I can't let you fool about with time.
SCARLIONI: What else do you ever do?
DOCTOR: Ah, well, I'm a professional.

Ainsi s'achève probablement mon sérial préféré de la série classique !

City of Death a des idées et des dialogues toujours aussi sacrément avant-guardistes, n'empêche. On sent notamment pas mal de la patte nouvelle série dans cette fin.

Et alors qu’on pensait avoir tout cerné des enjeux de l’histoire et du plan du méchant, que seule la résolution restait à dérouler, City of Death apporte un twist final inattendu qui donne tout de suite plus d’ampleur à la menace de la réécriture de l’histoire : c’est l’explosion du vaisseau de Scaroth qui a été l’étincelle de la vie sur Terre, et en voulant annuler son action, Scaroth effacerait toute l’histoire terrestre. Un excellent concept qui fonctionne très bien et même si on s’éloigne un peu du pitch de base du vol de la Mona Lisa, c’est cohérent et logique, se basant uniquement sur des éléments qu’on a déjà vus en faisant des liens là où il le faut : les boucles temporelles, le projet du scientifique, l'argent des Mona Lisa et les échos dans le temps... Tout tient debout.

Toute la partie scientifico-technique avec la machine à voyager dans le temps construite par Romana est très bien écrite et évite le techno-blabla sans queue ni tête. Cela ne rentre peut-être pas dans les standards du show mais c'est l'une des premières fois que le show tente de fournir un canon cohérent aux voyages dans le temps, qui fait écho à beaucoup d'autres récits où le Docteur clamait qu'il ne faut pas changer l'histoire. ("You can't change history! Not one line!" disait le premier Docteur). C’est toujours bon quand la série s’attaque au temps lui-même comme thématique principale. En plus, cela donne un excellent rôle à Romana, qui est passée de quasi transparente et interchangeable avec le Docteur au début de cette histoire, à compagne totalement à la hauteur des attentes.

DOCTOR: Romana, hello, how are you? I see the Count's roped you in as a lab assistant. What are you making for him? A Gallifreyan egg timer? I hope you're not making a time machine. I shall be very angry.
SCARLIONI: Doctor, how very nice to see you again. It seems like only four hundred and seventy four since we last met.

L’humour est toujours aussi top dans cette conclusion. Je suis également subjugué par à quel point il est cohérent et raconte quelque chose. Il y a tout un défilé de références à des figures artistiques historiques majeures de l'histoire humaine, notamment. Par exemple, après Leonardo “Leo” Da Vinci, le Doc s’amuse et se vante d’avoir connu Shakespeare, d’avoir écrit à sa place et de l’avoir conseillé sur ses scripts ! Ces blagues en référence à des célébrités font très “running-gag New Who” et on voit ainsi encore autrement l’aspect avant-guardiste de City of Death. On référence également l'art égyptien, chinois, etc. Ces blagues et ces easter-eggs ne sont pas que comiques mais inscrivent également le sérial dans un vrai propos sur l'art. Quoi de plus approprié pour un scénario qui base une grande partie de son intrigue sur sa dimension artistique. Mais j'y reviendrai.

COUNTESS: It's quite genuine, I assure you.
DOCTOR: I know. I recognise the handwriting.
COUNTESS: Shakespeare's.
DOCTOR: No, mine. He'd sprained his wrist writing sonnets. Wonderful stuff. To be or not to be, that's the question. Whether tis nobler in the mind to suffer the slings and arrows of outrageous fortune or to take arms against a sea of troubles and. Take arms against a sea of troubles? That's a mixed. I told him that was a mixed metaphor and he would insist.

Pour l'heure, vraiment, il faut saluer le talent du scénariste. Douglas Adams a finiolé/réécrit le script en étant enfermé dans une chambre d'hôtel pendant tout un week-end parce que Graham Williams lui avait ordonné... et bien il devrait le faire plus souvent pour aboutir à ce script aussi vif !

DOCTOR: No! The explosion that you in there are about to trigger off will give birth to the human race. The moment your race kills itself, another is born. That has happened. It will happen. History cannot change. It cannot!
SCAROTH: I will change it!
(So Duggan punches his lights out.)
DOCTOR: Duggan. Duggan. I think that was possibly the most important punch in history.

Un autre exemple de quelque chose d’assez burlesque qui fonctionne parfaitement, c’est la solution avec “The most important punch in history” qui donne une place centrale au lourdaud Duggan. C’est très bien trouvé, aussi décalée et second degré que le perso et l'intrigue elle-même. On pourrait reprocher qu’elle désamorce un peu facilement les enjeux dramatiques, mais je trouve juste qu’au contraire savoir gérer un ton comique tout en avançant plein de concepts SF, c’est avoir confiance en son histoire et son talent. D'autant qu'en effet Scaroth restera un très bon ennemi pour la série classique, plein de cynisme, d'intelligence et avec un plan sensé.

SCARLIONI: I shall keep him as an insurance policy, since it is unfortunately not possible to kill him twice.

Idem, le dessin égyptien avec la tête de cyclope vert qu’est vraiment un Jagaroth, c’est très gros et très “New Who” dans l’idée, mais ça fonctionne bien. L’histoire personnelle de la Comtesse est un autre exemple d'intrigue B pas forcément incroyable mais tout à fait crédible et bien gérée par l'épisode. Elle a eu je pense exactement le temps d’écran qu’elle mérite.

L'un des seuls reproches que je peux faire à City of Death, c'est le design de Scaroth, qui n’est clairement pas génial. C'est en soi juste Saquedeneu croisé à Cetelem. Sa voix un peu autotunée sous sa vraie forme est aussi un peu clichée. M’enfin, ça reste vraiment pour pinailler, et on a vu pire dans la série : d'autant que le design est somme toute assez marrant. Et que le reste du sérial est ma foi fort joli, des galleries d'art au décor des premiers siècles de la planète Terre, très convaincant (franchement, ce n'était pas gagné d'avance).

Cette ultime partie est réellement un épisode best-of, qui nous offre une dernier course dans Paris sous sa jolie musique, des dernières pointes d'humour burlesques géniales, des ultimes éclaircissements sur la dinguerie du scénario. C'est beau, tout ce travail, surtout pour un sérial qui aura été constant dans l’excellence comme cela n’a jamais été vu à ce stade dans la série.

Une autre scène vraiment cocasse, c’est la dernière à Paris. Avec ces deux artistes un peu bobo qui commentent le TARDIS comme oeuvre d’art après que celui-ci soit resté dans le musée toute une nuit. L’acteur choisi vient d’ailleurs des Monthy Pythons, une référence qui montre clairement le propos de l’histoire globale. Leurs dégaines et leurs commentaires sont complètement “exquisite” pour reprendre leurs mots, c’est fabuleux. A nouveau, à travers cette scène décalée et le dialogue des deux critiques qui évoquent que la futilité de la chose rend son existence artistique en soi, il est aisé de voir en quoi Douglas Adams élève bien sûr son propre sérial et la série au rang d'oeuvre d'art. Le tout en faisant rire. Quel génie !

CLEESE: To me, one of the most curious things about this piece is its wonderful afunctionalism.
ELEANOR: Yes, I see what you mean. Divorced from its function and seen purely as a piece of art, its structure of line and colour is curiously counterpointed by the redundant vestiges of its function.
CLEESE: And since it has no call to be here, the art lies in the fact that it is here.
(The Doctor unlocks the Tardis and enters, followed by Romana and Duggan. The Tardis dematerialises.)
ELEANOR: Exquisite. Absolutely exquisite.

J’aime de plus, beaucoup la conclusion qui, hasard oblige, détruit tous les exemplaires de la Joconde sauf un seul. Tout le propos de l’épisode sur l’importance de l’art est vraiment excellent, parce que ça a été amené dès le début, que ce soit avec le cadre de Paris, la visite de plusieurs musées, le Docteur très insistant sur le caractère intemporel et chef d’oeuvre-esque de Mona Lisa, les mentions à Da Vinci et à Shakespeare, le fait que beaucoup de gags allaient directement en ce sens (dans les premières parties déjà, avec le Doc qui est effaré de voir Duggan briser un vase de la dynastie Ming, et de le voir presque casser une chaise Louis XV).

L'épisode s'offre ainsi une réflexion méta franchement formidable et intelligente sur son propre non-sérieux et sa beauté :

Duggan: But it's a fake! You can't hang a fake Mona Lisa in the Louvre.
Romana: How can it be a fake if Leonardo painted it?
Duggan: With the words This is a Fake written under the paintwork in felt tip.
Romana: It doesn't affect what it looks like.
Duggan: It doesn't matter what it looks like.
Doctor: Doesn't it? Well, some people would say that's the whole point of painting.

D'ailleurs, la scène finale où le Doc et Romana courent sans but sur les champs de mars, se retournant auprès de la caméra pour dire Bye Bye, est très auto-suffisante et montre que l'histoire est assez imbue d'elle-même, et pourtant maîtrisée comme rarement. Elle fonctionne parfaitement à tous les niveaux, et donne à tout ce sérial une aura assez spéciale, en figeant ce moment un peu à part dans la série et dans le temps. C'est un beau clap de fin qui immortalise cette aventure.

City of Death est clairement une histoire à la hauteur de sa réputation, et probablement ma préférée de toutes. Tournée à Paris, elle est la première fois que l’équipe de Doctor Who ne crée pas un épisode à Londres. Et cet aspect moderne se retrouve partout ailleurs. City of Death a vraiment fait évoluer la série vers quelque chose, je trouve. Ce n’est pas un hasard si sa réception à l’époque était mitigée, et si elle est aujourd’hui considérée comme classique. Drôle, intelligente, confiante en son second degré, au cadre magnifique, avec une histoire riche et qui explore différentes époques, sans jamais se perdre, qui mêle passé, présent et possibles futurs sans jamais sourciller. City of Death est aussi surtout une histoire où Tom Baker brille absolument dans chacune de ses scènes. Lui qui hésitait à ranger sa casquette de Docteur la saison dernière, il se retrouve clairement ici à son apogée de fin de run.

DUGGAN: It's a fake! You can't hang a fake Mona Lisa in the Louvre.
ROMANA: How can it be a fake if Leonardo painted it?
DUGGAN: With the words "This is a Fake" written under the paintwork in felt tip.
ROMANA: It doesn't affect what it looks like.
DUGGAN: It doesn't matter what it looks like.
DOCTOR: Doesn't it? Well, some people would say that's the whole point of painting.

Et pour couronner le tout, c'est un épisode ayant pour thème central l'art, et qui en tire des enseignements vis-à-vis de la série elle-même. Ce qui fait que tout défaut restant ou toute overdose d'humour passe pour moi complètement à la trappe. Oui bien sûr en y regardant de très près, on pourra sûrement faire certains reproches à l'histoire et trouver la petite bête dans son scénario. Mais la métaphore de la fausse Mona Lisa à la fin nous prouve bien une chose : si on doit passer au crible le moindre détail afin de décider si une oeuvre est authentique ou pas, à quoi bon laisser la voie libre à un artiste en premier lieu ? Pourquoi ne laisserait-on pas une machine faire les oeuvres d'art ?

DUGGAN: But they'll find out. They'll x-ray it.
DOCTOR: Serves them right! If they have to x-ray it to find out whether it's good or not, they might as well have painting by computer.

Réponse : parce que la beauté vient justement des imperfections. Comme nous le rappelle finalement aussi la création de la race humaine de cet épisode, issue de la destruction d'une autre. Et c'est vachement beau.

Sachant qu'en plus finalement, cela résume aussi toute l'essence de la série et de son personnage (ses personnages ici, avec Romana totalement l'égale du Docteur) qui viennent d'on-ne-sait-trop-où, qui ne savent pas où ils vont, à bord de leur TARDIS et son générateur de destination aléatoire. Mais c'est ce qui fait tout le charme de leurs aventures.

DUGGAN: Where do you two come from?
DOCTOR: From? Well, I suppose the best way to find out where you've come from is to find out where you're going and then work backwards.
DUGGAN: Where are you going?
DOCTOR: I don't know.
ROMANA: Nor do I.
DOCTOR: Goodbye.

Au diable les imperfections ! On ne peut que s'incliner face à la maîtrise de l'ensemble. Chef d'oeuvre de A à Z.

Note moyenne : 16.5/20

Ps : je sais que c'est encore un truc que les fans "détestent" car on touche au costume sacro-saint de Tom Baker, mais je suis fan de ses broches excentriques sur son manteau lors de ses dernières saisons, et ici ils ont opté pour un badge... avec des tubes de peinture. Tout au long du sérial, "Dr. Who" (nom officiel du Docteur à l'époque) portait donc sur lui le symbole de l'art, sous nos yeux depuis le début !

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15 janv. 2020

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