Possiblement la partie la plus faible du sérial, comme souvent avec la troisième.

Le Docteur a un rôle plutôt réduit dans l’histoire, ce qui pénalise pas mal le sérial.

La réalisation est certes très en avance sur son temps… et toujours brumeuse, parfois fascinante. Mais pourquoi avoir incrusté un fond blanc à la underworld (en moins horrible quand même) et pas juste avoir tourné dans un studio blanc ? C’est quand même pas si difficile même à l’époque, si ?

Après, l’esthétique se distingue quand même énormément du reste de la série. Il s’agit, officieusement (car la production du sérial était, une fois n’est pas coutume cette saison, chaotique) de Graeme Harper qui a réalisé l’épisode (et qui a réalisé un bon paquet d’épisodes de l’ère de David Tennant ensuite) et ma foi il a du talent. Les éléments oniriques restent très intrigants, notamment ce mix entre le passé, présent et futur dans ce lieu de la salle de réception du manoir, et cette séquence de noir et blanc où on traverse les dimensions. Pour le coup, un exemple de technique à la Underworld (la "color separation") qui fonctionne. Tout cela fait de la fin d’épisode une fin alléchante qui compense un peu pour le reste. Les scènes de "voyage" dans l'autre dimension avec des décors anciens en noir et blanc, me font penser au film L'Année dernière à Marienbad.

Malgré tout le sérial est, je trouve, un peu trop statique, ce qui est fort dommage vu le potentiel. Je ne suis pas vraiment embarqué par le lore et la mythologie autour des Tharils, ces maîtres esclaves à leur tour réduits à l’esclavage. C'est intéressant, mais peut-être trop abstrait. J'avoue ne pas avoir vraiment tout compris. C’est bien d’avoir deux races non manichéennes, sans gentils ou méchants, mais cela complexifie vraiment encore plus une histoire déjà super hermétique. Au-delà de l'histoire de fond assez difficile à cerner, il y a quand même quelques trucs "objectivement" pas super bien gérés : K9 dont l'état est assez aléatoire, Adric qui ne sert pas à grand-chose, l'échappée dans la benne un peu facile, Romana qui se fait libérer, puis re-capturer, puis re-libérer par le Deus-ex-Tharil, etc.

Les pouvoirs des Tharils et le côté “être temporel” (comme avec les Seigneurs du Temps) mériteraient plus d’approfondissement à la place de ces quelques péripéties trop nombreuses autour du vaisseau. L'humour avec l'équipage est aussi bizarrement dillué, limite trop peu présent, car il a été attenué par le showrunner.

L’histoire reste très très originale ce qui est un gros plus, avec la réal marquante, la musique assez envoûtante. Même si honnêtement, ne pas tout comprendre reste une grosse limite à l'épisode. Mais j'apprécie le fait que la série puisse toujours sortir des OVNI comme ça.

BIROC: The weak enslave themselves, Doctor. You and I know that.