Image illustrative de Doctor Who
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Doctor Who

Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...

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Terminée Anglaise, GB 25 minutes
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) 1963
12.14

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Image illustrative de l'épisode 22.11 - Couloir temporel - Partie 2

Timelash (2)

Voir partie 1...

Diffusion originale : 16 mars 1985

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Diffusion française : 16 mars 1985
Réalisat.eur.rice.s : Pennant Roberts
Scénariste.s : Glen McCoy
Guest.s : David Ashton , David Chandler , Dicken Ashworth , Eric Deacon , James Richardson , Jeaneanne Crowley , Martin Gower , Peter Robert Scott , Robert Ashby , Tracy-Louise Ward , Paul Darrow , Denis Carey

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Avatar Galax Galax
Administrateur
Avis favorable Déposé le 09 janvier 2021 à 01:46

HERBERT: After all, what is time to a time machine?
DOCTOR: A very great deal. 

Damn ce glow-up de ouf.

Ça démarre doucement avec des trucs encore débiles : “the time web”, des personnages qui sont tenus en vie par magie, le Doc qui veut aller dans le timelash pour récupérer un crystal de je-ne-sais-quoi… L’intérieur du poortail part d’un bon concept et se vautre totalement : dans la tête des scénaristes, c’était sûrement une sorte de cascade abstraite de diamants. On a en fait un mur d’escalade cheap (on peut voir les découpes des cartons...) éclairé par une boule à facettes au rabais. 

Pour couronner le tout, beaucoup d’acteurs sont absolument nuls : la fille autochtone notamment, récite ses répliques de la même façon, qu’elle soit inquiète, contente ou apeurée. En revanche, je dois dire que l’acteur qui joue “Tekker” le ministre à la botte du méchant, que je trouvais mauvais en première partie, a ici une vraie dimension over-the-top que je trouve réussie et qui donne des scènes plutôt drôles.

Et puis un peu comme en première partie, ça se réveille, plus rapidement cette fois. Enfin surtout grâce à une chose : le scénar’ laisse Colin Baker faire son Colin Baker. Et ça devient même super par moments.

Les dialogues de Six sont top. Mine de rien pour moi, un Docteur charismatique, c’est toujours ce qui fera la différence entre les épisodes classiques nuls et les épisodes classiques nuls ET non-sauvables. Je suis vraiment team Six à fond et je ne capte pas les critiques qu’on lui fait (je dois dire ça à chaque épisode cette saison). Il a certes une haute estime de lui-même, mais quel (bon) Docteur n’en a pas ? C’est ce qui le rend aussi alien et supérieur, parfois. De plus, tout est fait avec humour et bienveillance. Et malgré ses airs de loup solitaire et impitoyable, il est toujours dans l’envie d’aider et ici prévient même le méchant que c’est lui-même qui causerait sa fin en l’attaquant. Quelque chose que les Docteurs du New Who adorent faire notamment. Je peux citer une dizaine d’épisodes où j’ai trouvé One plus détestable ou Four plus sanguinaire et gratuitement violent.

DOCTOR: When we've stopped congratulating each other, perhaps we can get on.

Il y a aussi cette superbe idée du “décaleur” temporel du Docteur. Un gadget que le Doc se fabrique qui ne permet pas tout à fait un voyage dans le temps, pas tout à fait un arrêt du temps. C’est une suspension faite uniquement pour son point de vue qui lui permet de faire des actions en avance et de projeter un hologramme en parallèle. Il est ainsi à deux endroits en même temps, mais le reste de l’univers ne peut voir que sa projection et pas le "vrai lui" : ce qui le rend en gros invisible aux yeux des autres.

...

Pas mal hein ? L’invisibilité par du timey-wimey, même Moffat n’y a jamais pensé, et il nous a tout fait !

Ce concept explique aussi une image bizarre vue dans la première partie (un androïde qui apparaissait et prenait feu). Un concept très malin qui aurait certes pu intervenir dès cette première partie justement, plutôt que de n’être utilisé que deux fois. Mais c’est rare de voir la série classique jouer vraiment avec du timey wimey surtout depuis le départ de Douglas Adams, c’est donc assez créatif et jouissif.

En passant j’aime toujours autant l’idée d’avoir eu un ancien Docteur venu sur cette planète en hors-champ, même si c’est moins bien fait en tout point que The Face of Evil notamment, ça permet tout de même de faire sortir certains passages du lot (le poster de Three).

Le grand méchant Borad se révèle ensuite, et même si c’est une des pires parties de l’épisode, tout n’est pas mauvais à son sujet. Ses motivations sont nazes, mais son visuel réussi : le maquillage de son visage difforme est super cool et creepy et j’aime beaucoup cette référence au monstre du Loch Ness à la fin (qui n’est selon moi pas incompatible avec Terror of the Zygons). Son premier affrontement avec le Docteur n’est pas trop mal et permet de mettre en scène le fameux gadget d’invisibilité temporelle. Par contre, son deuxième affrontement (final) est expédié. Il y a quelques bonnes idées… mais son plan de capturer et convertir Peri pour en faire sa femme (n’y a-t-il aucune autre fille sur cette planète qui ferait l’affaire ?), c’est de la merde.

Peri qui d’ailleurs est toujours aussi inutile, c’est vraiment tragique de la voir cantonner à ce rôle de demoiselle en détresse. Tu sens que le script essaye d’être un peu progressiste sur ce point, cf la réplique suivante :

HERBERT: Oh, but she's a girl. This is work for men.
DOCTOR: Men? Look, what I'm about to do is very dangerous. There's nothing particularly masculine about throwing your life away.

Mais finalement les filles restent toujours inutiles dans tout l’épisode : le scénario n’applique pas ce qu’il dit. Je pense sincèrement qu’il était impossible pour les scénaristes ou pour Nicola Bryant de battre la vision préhistorique de la place de la compagne qu’avait JNT/la production de l’époque, et c’est bien malheureux… Timelash est probablement la pire histoire de Peri. Il faut en effet souligner ici que “Peri qui est une criarde”, c’est littéralement un point utilisé dans l’histoire par le Docteur… ça montre la vision du personnage dans l'univers aussi. Cette régression de la vision de la compagne, sérieux...

Le script est très mauvais sur plusieurs autres scènes. Le grand méchant a aussi sa faiblesse sur les miroirs qui donne un climax d’action tout naze et un dilemme éclaté sur son apparence. Sans parler de son retour balancé à la fin en mode “AHAH EN FAIT J’AVAIS UN CLONE” : c’est tout pourri. Le script est extrêmement faible, je pense que tout le monde le sait et personne ne peut défendre le contraire et je ne comprends pas comment personne n’a fait de relecture en disant “les gars, c’est nul”. Purée mais :

BORAD: I must have forgotten to mention the other experiment I have been engaged in!

Non quoi !...

Et puis cette histoire d’ennemis de la planète Karfel, les “Bandrils” qui arrivent pour lancer un missile sur tout le monde, ça se voyait venir à des kilomètres et ce n’est juste pas très divertissant ni bien écrit en termes de “politique” (même par rapport aux standards de la série). J’aime tout de même la réplique où Six menace les attaquants en disant qu’il est président du haut conseil gallifreyien, ça en jette.

C’est assez dingue d’avoir de superbes idées côtoyées par de si mauvaises - ou en tout cas, une si mauvaise exécution. Je pense qu’avec un meilleur script editor en charge, cet épisode serait très bien. Saward a en effet pas mal galéré en devant réécrire cet épisode, qui était trop explicatif dans sa première partie (sans blague) et trop court dans sa deuxième (d’où les idées de ramener le méchant ou meubler avec de longs dialogues).

Il y a tout de même ce superbe personnage de Herbert. Cette blague ambulante qui ne fait aucun sens (c’est un terrien du 19ème siècle et il n’est jamais choqué par ce qu’il voit). Sa dynamique et ses dialogues avec le Docteur sont super : 

HERBERT: Shouldn't we prepare for the attack on this place, Doctor?
DOCTOR: I am!

HERBERT: Sorry about this, but I was only getting in the way with the others.
DOCTOR: And what makes you think you won't do the same for me?

HERBERT: Oh no, don't worry about me, Doctor.
DOCTOR: I'm not.

DOCTOR: To be perfectly frank, Herbert, when I go, thoughts of you will be very low on my list of regrets.

Le personnage est finalement un énorme pastiche de l’humain paumé qui accepte toute la SF comme argent comptant... 

… et c’est car ce n’est autre que Herbert George Wells… auteur britannique considéré comme l’un des pères fondateurs de la science-fiction. Ce twist est génial parce qu’il donne du sens à tout l’épisode.

En effet, Timelash était finalement un concentré d’un peu tout et n’importe quoi de Doctor Who et de SF : une machine à remonter le temps bien sûr, des androïdes, une créature souterraine appelée Morlox, un hybride suite à une expérience qui a mal tourné, une réinterprétation de l’idée “”””chevaleresque”””” du méchant Roi qui veut trouver sa Reine, du voyage dans le temps à petite ou grande échelle, le concept d’un homme invisible, des négociations échouées entre deux peuples aliens, résistants d’une nation qui renversent leur oppresseur... Il y a BEAUCOUP de choses.

Or, Herbert George Wells a (selon Wikipédia) :

  • écrit un roman littéralement intitulé “l’Homme Invisible”
  • écrit "la guerre des mondes" avec une des premières descriptions du concept de robot extra-terrestre "moderne"
  • un autre roman où des humains font des expériences se mixant avec des animaux (qu’un épisode des Simpsons a parodié de mémoire, c’était gênant d’ailleurs, bref)
  • un autre littéralement appelé “The Time Machine” (!) avec un monstre appelé Morlock (!)
  • était considéré comme le Jules Verne français qui exagérait les innovations technologiques de son époque, ce qu’il réfutait
  • s’est dit en revanche inspiré par tous les travaux de type Frankenstein de Mary Shelley
  • était apparemment un socialiste convaincu qui n’utilisait pas la science-fiction comme critique directe de la société mais comme futur alternatif possible...

En fait Timelash est une énorme mise en scène qui n’a pas beaucoup de sens, qui est arriérée sur certains points, progressiste sur d’autres, et qui est un joli bordel mash-up de plein d’idées.

Et avec ce twist, Timelash devient littéralement ce qu’il doit se passer dans la tête d’un auteur comme Wells pour aboutir à toute son œuvre et à “créer la science-fiction”. C'est brillant.

C’est bien sûr comme ça que je choisis de lire cet épisode, je lui pardonne sans doute trop à cause de ça. Mais je crois vraiment que c’est aussi l’intention de l’épisode. Après tout, comme 80% des scripts de la série classique, il a été commandé en n’ayant rien à voir avec sa version finale (à la base ça devait être des Daleks - d’où peut-être le couloir temporel qui revient ?). Mais UN élément était là dès le début : oui, Herbert. Je ne pense pas que ça soit une coïncidence si tout l'épisode est construit autour de lui. Quel dommage que Timelash ait été l'épisode jugé "classique" par la production et que ç'ait été celui qui a été sacrifié pour faire de la place pour les autres. J'aurais bien aimé qu'on nous épargne les Sontariens de merde à Séville pour voir ce qu'un vrai Timelash aurait pu donner.

Bref quoiqu'il en soit j’adore ce twist à fond, je pense qu’il illumine tout l’épisode différemment et je trouve ça parfait que l’épisode se conclut sur ça. Tout est résumé :

HERBERT: It's science fiction!
DOCTOR: Not quite.

Bien sûr je n’ai pas non plus adoré l’épisode. On reste dans Timelash, et là où il y a une bonne idée, il y en a toujours une autre très mauvaise pas loin derrière. Prenons la fin par exemple. Faut-il revenir sur ce climax immonde où le Docteur fait limite ses adieux à l’univers en faisant collider son TARDIS avec la météorite qui les menaçait tous… avant de revenir comme une fleur à la fin pour arrêter le méchant, et n’avoir en guise d’explication qu’un “I’ll explain later” ? Il est impossible de ne pas se dire que c’est en grande partie à cause de cette horrible résolution aussi honteuse que ce running-gag de “I’ll explain later” est né. Une moquerie que Moffat parodie allègrement dans The Curse of the Fatal Death, d’ailleurs. Incroyable de se dire que Saward a supprimé l’explication qui était dans le script de base. Après, c’est aussi à lui qu’on doit certains bons échanges entre Six et Herbert à la fin. Déjà que le budget de l'épisode était sacrifié, le script n'avait pas besoin de logique en moins.

Mais bordel, H.G. Wells pour expliquer de façon méta tout l’épisode, c’est une idée beaucoup, beaucoup trop brillante pour que tout l’épisode n’approche ne serait-ce que le bout du doigt le bottom des classiques.

J’avoue ne pas voir en quoi ce sérial est donc si honteux vis-à-vis de sa réputation et par rapport à tant d’autres épisodes moins inspirés que lui, même s’il a objectivement des problèmes d’écriture béants. Oui, il a des acteurs atroces, des incohérences énormes, du foutage de gueule sur certains points, Peri y est absolument massacrée et presque tout est cheap. Mais il y a aussi de jolies trouvailles scénaristiques, certains personnages attachants, des performances réussies, un Docteur impérial, quelques idées anodines intéressantes et un twist de malade qui rend le tout justifiable, historique et instructif - en tout cas qui me parle beaucoup. Je suis beaucoup trop fan quand Doctor Who se sert de la SF pour souffler des idées à des figures historiques et met leurs idéées en lien avec son propre scénario.

C’est du Doctor Who en roue libre total donc, mais c’est aussi du Doctor Who avec juste une super idée et parfois ça suffit.

Note moyenne : 11.5/20


Avatar OmarKhayyam OmarKhayyam
Rédacteur
Avis défavorable Déposé le 31 octobre 2018 à 23:52
Spoiler

Fan de la New Who : *au choix* est vraiment le pire épisode de tout les temps !!

Eric Saward/John Nathan Turner/Glenn McCoy : Timelash. 


9

2 notes

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Avatar de Galax
Galax a noté cet épisode - 14
09 janv. 2021
Avatar de OmarKhayyam
OmarKhayyam a noté cet épisode - 4
09 mars 2019

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