Après un pilot un peu timide qui voyait Harry retrouver son travail au sein de la police et résoudre une affaire assez simple, le temps est venu de faire éclater en morceaux cette apparente simplicité pour révéler le vrai thème du show, à savoir la difficulté à assumer l'irruption de la violence dans un quotidien. Dans Harry, tous les personnages sont mis en face de leur propre colère et le héros lui-même semble incapable de gérer et d'assumer sa profonde détresse.

Le bon point est de ne pas faire de Harry un personnage unilatérale, mais de présenter son incapacité à maîtriser sa vie, à gérer sa colère et à se connecter à sa fille. La mort de sa femme a cassé quelque chose, suicide brutal aux causes encore inconnues. Avec un style réaliste très immersif, le show nous place en témoin d'un homme qui perd pied et met en péril une enquête jusque là assez tranquille.

Il est agréable de voir comment la mise en scène nous place dans une posture de témoin face aux évènements en cours. A nous de juger, d'être empathique envers Harry ou de le percevoir comme un réel danger.

Le défaut mineur de cet épisode réussi réside dans une séquence de prison trop vite achevée, là où le temps aurait pu mettre en évidence les différentes forces en jeu. On reste encore dans le brouillard... moins que dans le pilot, mais encore un peu trop.

Un bon polar, sombre et assez intense.