La voix-off continue de prendre de l'importance, et la série continue de gagner en puissance et en qualité avec elle. C'est toujours très juste dans la façon de traiter les conflits familiaux, et on voit que Rogelio n'est pas seulement un "bouffon du roi" mais un personnage qui a de vraies envies et angoisses.

Il y a un coté super gonflant à voir Jane se disputer avec tout le monde pour le moindre motif.

Mais bon, c'est un peu le sel de la série.

Critiquer cela serait comme regarder Mad Men et reprocher aux personnages de trop fumer.

Encore un des meilleurs épisodes que la série ait proposé à ce jour.

J'ai déjà mentionné le fait que la voix-off ne fait que s'améliorer et devient partie intégrante de l'identité du show, mais ils continuent de l'utiliser à travers de nouvelles idées, comme les sous-titres de ce que pensent vraiment Raf et Michael quand ils se parlent entre eux de manière hypocrite. C'est sans doute pas la première fois qu'une comédie fait ce genre de choses, mais c'est la première fois que je le vois, et de toute façon c'est drôle et bien fait, alors...

Le texte affiché à l'écran pour décrire des personnages se met même à faire dans l'humour noir avec le cadavre !

D'autres idées originales sont là en terme d'humour, comme le premier rendez-vous entre Jane et son vrai père (devant ce fond de telenovelas, encore...) où ils se mettent à comploter contre la mère de Jane... avant que l'on révèle que tout ça était la situation que Xiomara imaginait quand elle pensait à ce que pourrait donner ce rendez-vous.

Et en plus c'est bien écrit. Les parallèles dans les dialogues de Jane et Rafael sont cohérents (j'entends par là que les mots paraissent naturellement utilisés des deux côtés et pas "juste pour faire un dialogue miroir trop swag tavu") et ils ont un propos puisqu'ils nous montrent bien que ces deux-là sont âmes soeurs et finiront ensemble (j'en suis quasi sûr, reste à savoir quand, vu que la série aime accélérer les choses).

La relation Michael/Jane démarre dans cet épisode. ENFIN on peut croire à ce couple. Ils ont de bons moments de complicité et de bons échanges (toujours pas trop fan de l'acteur jouant Michael mais étant donné que c'est le seul limite, ça passe).

La grande force de la série c'est aussi justement à quel point ces personnages, pourtant évoluant dans un monde complètement ridicule et surréaliste avec un nombre de péripéties insultant, sont écrits avec autant de réalisme et sont tous touchants à leur manière.

Même le personnage le plus meta et grotesque de tous, à savoir Rogelio, le vrai père de Jane et acteur star d'une novelas, possède quelques scènes où il cesse d'être grandiloquent et agit humainement (dans son dialogue avec Xio surtout, vers la fin). Grâce aux persos - et, il faut le dire, surtout à la tête d'affiche qui est vraiment douée - on arrive à s'impliquer totalement dans leur monde.

Niveau intrigue, on nous introduit de nouvelles clés pour encore plus rendre la situation complexe (la collègue de Jane est en fait en couple avec le frère de Michael - ce dernier se repointe donc, ce qui est assez inattendu). On introduit également un autre collègue de Jane, "disgusting tom", dont j'étais à 99% sûr qu'il était le coupable derrière le meurtre de l'épisode 2. Ce n'est plus sûr à la fin de l'épisode.

Mais bon je ne vais pas mentir, c'est sans doute l'aspect le moins excitant de la série, cette enquête, ce who-dunnit un peu oublié (et à raison) au milieu de tous les enchevêtrements en terme de personnages, qui sont bien plus passionnants...

Et le fil rouge de Sin Rostro est aussi inintéressant.

Mais je pense que Jane résume bien toute la série avec cette jolie phrase :

“Nothing’s perfect. Perfect is a fantasy.”

Il est clair que ce n'est pas la perfection, mais ce n'est pas grave, pour le moment Jane the Virgin c'est juste hyper fun.