Un épisode intense et réussi, avec une partie de ping pong entre le FBI et le tueur en série. J'ai aussi vraiment aimé l'altercation orale entre Holden et Tanya où il tente de lui faire comprendre que le suspect est black car ce fait fait partie du profil du tueur recherché, alors qu'elle ne voit qu'un énième flic blanc pour qui un suspect est forcément black. Très bon échange.

Donc très bon dernier épisode, mais que ce fut laborieux d'en arriver là. D'ailleurs, on peut constater que Wendy n'apparaît que 20 secondes dans l'épisode, dernière preuve que les scénaristes n'ont jamais réussi à l’intégrer à cette deuxième saison. Maintenant, tout indique qu'il y aura une saison 3 (encore qu'il faille se méfier avec Netflix, la reine des annulations inattendues), où notre team affrontera le BTK, soit le grand méchant de la série. A moins que cette confrontation n’ait lieu que dans la saison 5 ou 8 et que la série nous "offrire" d'autres intrigues pour meubler. Cela fait un peu peur, tant elle nous a montré son peu d'inspiration dès qu'elle sortait de ses clous. 

On va dire que pour cette saison, Mindhunter prend un avertissement et il va falloir qu'elle se donne un bon coup de fouet et sorte de sa zone de confort pour éviter de s'endormir (et nous avec).

L'ennui avec ce genre de série qui se veut le plus réaliste possible, basée sur l'histoire réelle de ces débuts du profilage, c'est qu'aujourd'hui le suspense est vite balayé par un petit tour sur les moteurs de recherche. Mais en même temps ce petit défaut n'en est pas réellement un, car il ne s'agit aucunement d'une série à suspense. Peu importe que tout le monde sache qui est Wayne Williams après un petit tour sur internet, ce qui est intéressant, c'est de voir que cet exemple précis, qui fait encore débat aujourd'hui, ait été utilisé pour illustrer avec cette fin douce amère à quel point les débuts de cette manière d'enquêter étaient complexes. Prendre une sardine quand on va à la pêche au gros, c'est certes frustrant, mais quand on voit que c'est sur la base de ces éléments que le profilage a ensuite montré son efficacité imparable, cela donne à réfléchir.

Un véritable point négatif est le traitement réservé à Wendy, dont l'évolution reste anecdotique dans ce final. Espérons qu'elle prenne un peu plus d'importance en saison 3. En même temps je trouve que sa trame était un peu poussive pour cette saison, et il est vraiment temps de lui faire une vraie place dans la série. Par contre, je suis heureux que Smith soit totalement éclipsé.

Enfin, les dernières images de cet épisode sont vraiment à glacer le sang. Je les ai trouvées terrifiantes, et notamment la BO (toujours parfaite) et cette réalisation toujours lumineuse, permettent de pointer du doigt la terreur qui émane de ces esprits malades avec un précision glaçante.

Dérangeante, terrifiante, passionnante, parfois drôle (j'ai beaucoup aimé certaines répliques de Tench, dont une en particulier où il parle du livre trouvé chez Williams, et qui résume à elle seule l'autodérision sur les fictions où les indices gros comme une maison tombent comme par enchantement), cette série vient définitivement se ranger auprès des plus grandes. Le temps va être long jusqu'à la saison 3.

Le personnage incarné par Anna Torv passe à la trape dans ce final et je me demande franchement quelle est son utilité sur cette saison, mais la conclusion de l'affaire du tueur d'Atlanta est superbe. Ne jamais céder au sensationalisme, pas d'action, tout dans la confrontation psychologique. Vivement la suite.