Un très bon final qui nous prend à revers après montré patte blanche sur les révélations précédentes, en décidant de positionner tout le grand hack évoqué depuis le début de la saison… en ellipse, à la charge d’Elliot et de l’audience de reconstituer le puzzle.

La notion de zero day en cybersecu est hyper bien retranscrit ici dans ce qui pourrait limite être une reprise hautes en couleur d’une saison 2. Le nouveau rôle d’Angela permet de donner à Evil Corp un vrai visage : le directeur Price, aussi machiavélique que magnétique. La scène bonus en plan séquence dans un lieu calme et opulant tranche radicalement avec tout le chaos politique soulevé par fsociety montré dans l’épisode, et la présence de Whiterose sous les traits d’un homme d’affaire rappelle la réalité cynique que la série doit montrer : ceci ne sera qu’un détail dans l’histoire. Un détail qui aura bouleversé des vies (l’employé d’Evil Corp qui se suicide, bien sûr, ou Gideon par exemple) mais ultimement Evil Corp ne tombera certainement pas après cela.

Le speech de Mr. Robot à Times Square est très in-your-face, mais la série ne cache pas son manifeste et ses séquences tirées de la vie politique réelle servent bien à ancrer le discours.

Reste que le temps d’un épisode, d’un zero day où le capitalisme est vulnérable, on peut célébrer, faire une fête à fsociety, prendre la vie comme Darlene, libérer des chiots, s’amuser de l’absurde avec laquelle le monde a été ébranlé :

ELLIOT: A simple program... a worm that can make data unreadable. Malware that took Darlene maybe two hours to code. Is that really all it takes to kill the world? Shouldn't I be enjoying this?

La série est hyper douée pour avoir conscience de ses forces et ses faiblesses, et même si ce final m’avait laissé un petit goût d’inachevé à l’époque où il n’existait pas encore de saison 2 et où il était dur de se projeter, je peux désormais pleinement apprécier ce petit intermède de joie pour ce qu’il est, en voyant que la série sait très bien où elle va et est maîtresse dans l’art de gérer ses pièces (Krista, Angela, Price et Mr. Robot qui se fait confronter par Elliot) pour la suite.

Après tout, Sam Esnail avait conçu à la base la série comme un film et la fin du premier acte correspondait à cette fin de saison. Logique qu'elle ne balance pas encore autant la sauce que le pourra la suite de la série.

Une saison vraiment incroyable !

Un épisode absolument fabuleux, ces scènes hypotoniques dont on a l'habitude depuis le début deviennent encore plus puissantes et réussissent à nous scotcher devant l'écran tout du long, l'histoire devient extrêmement passionnante et bouleversante, une excellente fin de saison pour Mr Robot.

Petite déception pour ma part. C'est con, mais je trouve ça un peu malhonnête qu'Elliott passe tout l'épisode à essayer de savoir ce qu'il s'est passé avec Wellick - mais qu'il ne trouve pas la réponse, laissant le spectateur complètement en plan et sans sentiment de conclusion de la saison.

Pareil, du côté de la psy il n'y a pas de réelle conclusion. Du côté du groupe de hackers je suis aussi restée un peu sur ma fin, mais si la libération des chiots était mignonne. Et Shayla semble définitivement oubliée.

A part ça, Mr Robot est une série qui ose là où la plupart des autres seraient restées plus timides. Ils l'ont fait. Les hackers ont remis les comptes de la plus grosse société du monde à zéro.

Il va falloir des scénaristes diablement bons pour mettre en scène un aftermath crédible en saison deux, mais j'ai confiance. Surtout que cet épisode mais en valeur le PDG d'Evil Corp d'une manière hyper prometteuse, et Angela dans une position intéressante.

Et les images d'actualité et Ashley Madison intégré dans la série, ça donne une impression bizarre et géniale que la frontière entre la réalité et la série est ténue....

Bref, un très bon épisode - mais pas un très bon épisode de fin de saison, je trouve.

Des choses très intéressantes qui vont bien au-délà d'Elliot : notre société et ses travers, la surconsommation, l'économie et tout ce qui constitue notre monde aujourd'hui.

J'ai beaucoup plus apprécié la seconde partie de l'épisode, qui monte réellement en puissance. Cette scène à Times Square... Toute la confrontation d'Elliot avec lui-même, qui remet en cause la réalité du vrai monde, et donc de la série, et puis la réalité de la diégèse.

Et puis le parallèle avec le pilot en ce qui concerne les plans réels qui rapprochent la série de la réalité ajoutent un effet qui nous met presque mal à l'aise.

Honnêtement, il y avait plus de tension dans les deux précédents, plus basés sur Elliot et l'intrigue centrale, mais ce final ne démérite pas car il surprend. On revient du coup aux bases même du propos poursuivi depuis le premier épisode et là, tout prend son sens. C'est dingue.

Du déchet dans certains épisodes qui a failli me perdre mais ce final, quel final !

La deuxième partie de saison (comme le pilote) est brillante. Vivement la saison 2 .

Je me retrouve exactement dans l'avis de Koss.

Un point supplémentaire : la scène à Time Square et ses plans appuyés sur les enseignes et marques des magasins.

C'est vraiment étonnant ces placements de produits pour une série ayant un discours si anti-consommation.

Alors cynisme poussé à l'extrème? Bras d'honneur aux téléspectateur? Ou une façon de confirmer le propos : tout cela est faux, ce n'est qu'une série? Les 3, mon capitaine, je pense.

Mais qu'un final arrive à un tel nombre de couches de lecture mérite une note élevé.

La collision avec l'actualité est glaçante. Il y a bien sûr ce meurtre face caméra qui revoit à la tuerie de Virginie. Il y a aussi ce dialogue vertigineux sur Ashley Madison (ajouté à la dernière seconde par Esmail). Il y a enfin l'écho à la crise boursière actuelle.

Tout ça, mixé avec des images d'Hollande, Fabius, Merkel, Obama et Shinzo Abe. Vertigineux oui...

Au cœur de tout ça, on trouve cette scène brillante à Time Square où Mr Robot remet directement en cause l'existence même de la réalité de la série. Ça renvoi immédiatement à tout plein de trucs tracés depuis le pilot et au-delà de ça, cela donne une cohérence à l'ensemble.

Un excellent final pour une saison 1 qui l'est tout autant.