My Brilliant Friend
L'Amie prodigieuse
Quand la plus vieille amie d’Elena Greco semble avoir disparu sans laisser de trace, cette femme férue de littérature décide d’écrire l’histoire de leur amitié. Sa rencontre avec Raffaella Cerullo, qu’elle a toujours surnommée Lila, remonte à leur première année d’école primaire en 1950. Une amitié ...
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En cours | Italienne, IT, US, BE | 57 minutes |
Drame, Biopic, Mini-série, Drama | HBO, Rai 1 | 2018 |
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2.02 - Le corps
The Body
Antonio rompt avec Elena qui l'a humilié sans le vouloir. Malgré une année scolaire en demi-teinte, la jeune fille passe au niveau supérieur. Madame Galiani lui donne des livres à lire pendant les vacances. Quant à Stefano, il se révèle être un mari violent, mais Lila ne compte pas se laisser faire.
Diffusion originale : 10 février 2020
Diffusion française :
10 février 2020
Réalisat.eur.rice.s :
Saverio Costanzo
Scénariste.s :
Elena Ferrante
,
Francesco Piccolo
,
Laura Paolucci
,
Saverio Costanzo
Guest.s :
Dora Romano
,
Luca Gallone
,
Valentina Acca
,
Antonio Milo
,
Eduardo Scarpetta
,
Imma Villa
,
Valentina Arena
,
Simona Volpe
,
Raffaele Nocerino
,
Rosaria Langellotto
,
Fabrizio Cottone
,
Matteo Castaldo
,
Giovanni Buselli
,
Ulrike Migliaresi
,
Alba Rohrwacher
,
Ciro Alario
,
Grazia Chianese
,
Antonella Corsale
,
Christian Giroso
,
Miriam D'Angelo
,
Antonio di Nota
,
Chiara Di Costanzo
,
Giuseppe Gavazzi
,
Elvis Esposito
,
Cristina Fraticola
,
Lia Zinno
,
Giorgia Gargano
,
Silvio Monetti
,
Clotilde Sabatino
My Brilliant Friend est la seule série au monde (bon, la seule que j'ai vue jusqu'ici) qui parvient autant à explorer la féminité et la condition féminine. C'est superbe, du début à la fin. Je trouve ça tellement triste, mais cela fait aussi ressortir la force extraordinaire qu'ont les femmes en elles.
Elena est très frustrante, et c'est pour cela que la voix-off (qui est elle, mais plus vieille) est importante car elle se rémémore sa vie et est complètement honnête par rapport à ce qu'elle a été, ce qu'elle a cru, éprouvé ou pensé. La scène avec Stefano fait grincer des dents pour une jeune femme née à la fin du siècle dernier, et c'était très agaçant de la voir silencieuse alors qu'il essayait de se justifier de frapper/violer Lila. Le pire, c'est quand elle dit en voix-off qu'elle se sentait flattée et importante qu'il se confie à elle.
Sa dispute avec Lila est très forte, elle n'est absolument pas du côté de Lila. On voit la solitude, la sensation d'être piégée, chez Lila. Et puis, ça nous frappe. Étant amie avec Lila, étant l'une des héroïnes de la série, on s'imagine qu'elles vont suivre un chemin certes mené d'embûches mais que rien n'arrêtera. Une bonne dose de scènes difficiles, pour qu'au fond, ça les "rende plus fortes". Mais ce n'est pas ça, My Brilliant Friend. C'est ancré dans le réel, ce n'est pas pour nous divertir complètement, c'est pour nous raconter une histoire. L'histoire de deux amies, enfants puis adolescentes puis adultes, différentes mais qui pourtant sont toujours restées l'une près de l'autre, malgré tout.
Lila est avant-gardiste, elle est libre, peut-être pas à l'extérieur mais à l'intérieur. Elle est faite pour l'indépendance et pour dire ce qu'elle pense. Elle sait. Elle est si jeune, mais elle a compris beaucoup de choses, comme peu à son époque pouvaient le savoir. C'est de la prétention, peut-être, mais aussi de la maturité ; c'est une forme d'intelligence. Elle est presque comme une mère pour Elena (quand elle lui dit que si cette dernière perd, elle devra avoir 8 ou plus à l'école, et qu'elle sait qu'elle va perdre), voulant qu'elle étudie à tout prix même si elle, ne pourra pas. Elle se fiche des coups de Stefano, parce qu'elle sait qu'il a perdu : elle ne l'aimera jamais, et quoi qu'il fasse, elle ne lui appartiendra jamais.
De son côté, Elena est plus timide, plus apeurée, elle ne prend pas les devants comme Lila et a tendance à se retrancher pour ne pas causer de problèmes. Elle fait partie de ceux qui ont du potentiel : si elle étudie, elle changera et s'ouvrira au monde. Mais si elle n'était pas allée à l'école, elle aurait fini comme ses parents. Et tout au long de l'épisode, il y a ces petits indices par si par là : la scène où elle regarde les mères se débattre et gérer plein de choses à la fois, et où elle comprend ce que Lila voulait lui dire, est bouleversante. Puis, quand elle regarde sa jeune professeure et voit son alliance, lui donnant à voir que l'amour n'est pas que ce qu'elle a vu jusqu'ici. Qu'il y a de l'espoir, de la liberté, de la lumière, au travers de l'éducation. C'est son quartier ou l'éducation, Antonio ou Nino... Ceux qui ne vivent que pour le regard des autres et les "qu'en dira-t-on" ou Lila.
La dernière scène (elle lit d'ailleurs "les origines des inégalités", fait intéressant) est sans musique : il faut laisser la nouvelle faire son chemin. Il n'y a rien à dire ou à ressentir. C'est juste beau, parce qu'on voit la résilience et ce qu'elles sont capables de faire ou d'endurer. Les femmes ont eu le temps d'observer les hommes pendant des siècles et des siècles. Il y a celles qui avancent dans leur coin, apprenent à avoir l'œil aux aguets (Elena), et celles qui en ont assez et finissent par bouger des montagnes (Lila). Dans tous les cas, les deux sont fortes et admirables.