Image illustrative de Neon Genesis Evangelion
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Neon Genesis Evangelion

En l'an 2000, une gigantesque explosion se produit en Antarctique, provoquant un cataclysme qui dévaste une grande partie de la planète. Les autorités déclarent que cette catastrophe est due à la chute d'un astéroïde. Quinze ans plus tard, l'humanité a surmonté cet événement, appelé le Second Impact. Mais ...

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Terminée Japonaise, JP 25 minutes
Action, Drame, Animation, Anime, Drama, Science-Fiction, Science-Fiction & Fantastique TV Tokyo 1995
13.73

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Image illustrative de l'épisode 1.00 - Neon Genesis Evangelion: The End of Evangelion

Neon Genesis Evangelion: The End of Evangelion

Composé de 2 parties: La première, Episode 25' : Air/Love is Destruction (qui reprend la partie Rebirth du film précédent avec une dizaine de minutes d'animation en plus). La seconde, Episode 26' : まごころを、君に (Magokoro wo, Kimi ni/Sincèrement vôtre, ou Mon cœur pur pour toi)/I need you Alors que la NERV, le dernier rempart contre les Anges est assaillie par les militaires qui massacrent tout sur leur passage, Asuka mène un combat sans merci contre les neuf EVAs. Le monde se prépare à subir le Troisième Impact.

Diffusion originale : 19 juillet 1997

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Diffusion française : 19 juillet 1997
Réalisat.eur.rice.s : Hideaki Anno, Kazuya Tsurumaki , Hideaki Anno , Kazuya Tsurumaki
Scénariste.s : Hideaki Anno
Guest.s :

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Avatar Galax Galax
Administrateur
Avis favorable Déposé le 06 mars 2025 à 23:01

Love is Destructive (The End of Evangelion - I)

Spoiler

Excellente première partie de finale qui capitalise plus que le double-épilogue initial sur tous les personnages et les thématiques de l’anime, donc forcément il en ressort immédiatement plus gratifiant pour le spectateur.

Ce premier acte est hyper glauque, avec la névrose des personnages, notamment sexuelle, qui atteint des points jamais vus (Shinji qui se branle devant le corps hospitalisé d’Asuka, Misato qui embrasse Shinji alors qu’elle est sur le point de mourir…). Pourtant en montrant toutes les dérives qui sont habituellement des fantasmes pour la fanbase japonaise toxique (le mouvement Otaku et la banalisation de l’objectification des femmes/enfants) de façon hyper crue et malsaine jusqu’à provoquer la névrose de ses protagonistes, cette première partie de final conclue le propos de tout l’anime de commenter et prendre à contre-pied les attentes souvent perverses de l’audience. C’est peut-être pour cela que les personnages (féminins surtout) sont aussi ambivalents et autant dégradés que forts, mais ils apparaissent avant tout humains, poignants et captivants.

Au-delà du sujet des personnages féminins et de la culture du viol dans les anime, ce final ne ménage pas non plus sa violence dans le reste de ses scènes, mais toujours en servant un propos. Le massacre des scientifiques est aussi plutôt graphique et d’une violence frappante, mais il souligne la destruction de l’Homme par l’Homme chère à l’oeuvre.

Côté lore on est pour le coup plutôt servi avec plein d’explications manifestement claires et cohérentes sur tous les plans finaux de de la SEELE. Le twist sur l’identité du 18ème Ange est sacrément bien joué car même sans mots, c’est quelque chose qu’on aurait pu déduire en constatant la musique annonciatrice d’un ange qui joue au moment où la NERV se défend contre l’attaque de militaires. D’ailleurs, l’exécution et la DA de l’épisode est superbe car c’est probablement l’enchaînement de scènes le plus violent de tout ce que l’anime a produit alors que c’est justement le seul qui n’a pas d’Ange conventionnel, soulignant la puissance auto-destructrice phénoménale de l’humanité.

Difficile de prédire si c’est l’Instrumentalisation façon SEELE (destruction massive) ou façon Gendo (utiliser Rei et Lilith) qui va réussir, même en ayant donc vu les épisodes 25 et 26 originaux de la série. Cette fin “alterntive” (qui est en réalité un préquel) reste ainsi intense et captivante dans ses enjeux. L’idée incroyable que l’humanité descend de Lilith par exemple, aurait peut-être pu être amenée avec un peu plus de “punch” (par exemple, on aurait pu voir Misato lire ça sur les informations laissées par Kaji), plutôt que passivement par une narration de Misato, mais elle reste un twist excellent qui remet en perspective toute la série.

L’évocation d’Hiroshima/Nagasaki avec la forme “capitaliste” (produits à la chaîne) des Evangelions étrangers qui sont dotés d’ailes et sont largués du ciel est hyper évocatrice et pertinente également, donnant droit à des scènes d’action clairement ici bien budgétisées, où Asuka brille et a droit à une dernière danse très satisfaisante pour son personnage qui n’a fait que plonger depuis le début de la série. Le twist sur l’identité de l’âme derrière son Eva a également beaucoup de sens et élève tout ce que la série a construit.

Bref, c’est du très bon, avec juste ce qu’il faut de réponses et de mystères encore en suspens.

ONE MORE FINAL: I need you. (The End of Evangelion - II)

Spoiler

Une deuxième partie de final qui est le complémentaire parfait à la première. C’est vraiment l’aboutissement d’une histoire fascinante, qui parvient à rendre honneur au propos et au pitch initial d’Evangelion, à savoir une subversion des codes de son media. L’anime au début se revêt d’un genre mecha-épique pour en fait renverser les attentes et briser tous les codes du genre pour en faire une expérience philosophique et psychologique. Même prolongement ici.

Ce final prend lui aussi toute la rhétorique d’un climax ultime (c’était globalement la partie 1, et le début de cet épisode aussi), mais aboutit à une fin anti-climatique au possible (avec pourtant plein de satisfaction et bien loin des très déséquilibrés épisodes 25 et 26 originaux). Tout comme la première partie figurait notamment la mort de Misato par une balle perdue ou Ritsuko par sa propre mère, on confirme ici qu’Asuka est bel et bien morte après un combat épique... mais vain, car ses ennemis se sont révélésé invincibles. Rei se rebelle contre son père/créateur... seulement pour finalement accomplir son plan, mais par l’intermédiaire du choix de Shinji. Et globalement les antagonistes complotistes qui ont contrôlé toute la série confirment leur statut de culte religieux, heureux d’engendrer un suicide collectif de toute l’humanité, dans un plan presque réducteur, qui en dit long sur la frontière entre la croyance humaine et le besoin pressant pour les puissants de s'élever au rang de Dieu.

Pourtant, tout dans ce final fonctionne sur toute la ligne, car ce contre-pied psychologique représente clairement l’autre facette de l’anime depuis ses débuts qu'elle a su amener avec une main de maître. Cette synthèse de la série est hyper appréciable, et agit comme une réconcilliation entre toutes les composantes assez disjointes de l'histoire. Cela imite ironiquement l’idée d’une “complémentarité de l’art”, pour reprendre les termes du lore. Les épisodes 25 et 26 controversés, que je trouve résolument désagréables à regarder même encore maintenant, peuvent tout à fait s’inscrire dans le dilemme final de Shinji entre le moment où il a pris sa décision initiale de mort universelle, et celui où sa représentation d’Asuka et sa mère lui font prendre conscience de son vrai souhait d’être vivant, quand il refait toute "l'humanité" (la série) de A à Z dans une séquence épilpetique.

Là où la première partie complétait son commentaire meta sur l’audience avec le sort de tous les personnages (féminins), cette seconde transcende son media même, en liant le nouveau monde envisagé par Shinji à la vie réelle (ce qui vient d'ailleurs appuyer les propos précédents qui invitaient l’audience à considérer qu'elle regarde une fiction à travers un écran, quelles sont ses attentes et sa culture associée). Les scènes de prise de vue réelles devaient initialement même comporter les voice-actrices de l’anime dans leurs propes rôles de Misato, Rei etc. avant que cette idée ne soit coupée, sans doute pour laisser plus de part à l’interprétation, l'auteur étant sûrement partisan de rendre le moins de choses explicites possibles. Cet aspect cryptique reste sans doute ce qui cause certaines scènes à être trop illisibles "juste car il le faut", ce qui donne clairement un côté pompeux à l'anime qui peut en rébuter plus d'un. Mais ça fonctionne tout à fait avec moi vu la solidité du fond.

Ces scènes tournées à la "vraie caméra" opèrent une rupture finale qui met en scène par l’art comment la mort de toute l’humanité (qui se résume juste à nos personnages, dans le contexte d'une fiction) peut en fait signifier la naissance d’un nouveau monde. C'est peut-être le moment où la série fait son plus gros coup de génie, en arrivant à utiliser son media et un mélange insensé de genres audiovisuels, pour nous faire ressentir le changement complet de paradigme vécu par Shinji et l'humanité dans la série. C'est une super mise en abyme, qui nous fait ressentir plutôt que d'expliquer par des dialogues qui seraient forcément limités par le langage et le media. A traveres cette salle de cinéma japonaise remplie (ou vide l'instant d'après) de visages inconnus mais familiers, on ressent donc l'absence de règles, l'absence de repères de temps, l'universalité, de notion de qualité (est-ce que c'est "bien fait" ? est-ce qu'on devrait être heureux, triste ?). La "mort" de l'humanité n’est donc qu’une “porte” évoquée explicitement et qui ne prend d’ailleurs pas la forme d’une croix biblique par hasard, renvoyant à l’an 0 de l’humanité et raccordant ainsi tout le sous-texte pluri-religions ayant impregné la série depuis ses débuts. On peut d'ailleurs voir ça comme l'anime qui prend position sur l'existence d'une vie après la mort, transcendant toute logique humaine tout comme un épisode peut transcender son support.

Mais tout comme l'épisode n'a de sens de continuer qu'en tant qu'anime, Shinji n'a de sens de continuer à vivre que si d'autres humains existent ; il choisit donc de retrouver son media familier, avec ses amis, ses contraintes, ses sentiments répugnants et ambivalents. Quoiqu'il en soit, c'est une vraie claque et une jolie leçon de ce qui nous rend humain, ce qui nous rend vivant, et de ce qui rend une pièce de divertissement une oeuvre d'art.

La séquence finale nous ramène dans une réalité onirique, pas tout à fait ce qu’on pourrait espérer d’un happy end total, mais pourtant jouissive également. Elle résume sans doute tout l’anime et ses contradictions, avec des protagonistes qui font des gestes contraires à leurs pensées, Shinji étranglant Asuka comme pour se rassurer qu’elle est ici et qu'il peut ressentir la même colère qu'avant, alors qu’il ne peut littéralement pas vivre sans elle. Quant à Asuka, elle amène un geste d’amour alors qu’elle trouve forcément l’ensemble révoltant, comme elle le fait savoir dans des derniers mots hyper ambigus en VO (et choisis par l'actrice sur la base d'une question rhétorique de mise en situation de viol -- encore une fois hyper glauque ces coulisses, et hyper intéressant sur comment ça brouille la frontière entre la réalité et la fiction).

Hors-contexte, c’est vraiment révoltant comme scène, avec encore une fois une imagerie sexiste à la fois dénoncée et servie comme positive, comptant sur l’implication du spectateur et le reste des qualités de l’oeuvre pour que l’essentiel passe. Mais ça passe selon moi justement parce que ce qui précédait a été aussi bien construit. C’est une fin si généreuse entre les lignes qu’elle est peut-être limite un peu radine dans les lignes elles-mêmes, même s’il faut aussi souligner la plastique sublime de l’ensemble, de l’animation aux plans fixes, de la musique aux voice actrices.

A mi-chemin entre un Akira et un Twin Peaks, et de quelque chose de tout à fait singulier à part entière, ce final inscrit Neon Genesis Evangelion encore plus dans l’histoire. Neon Genesis Evangelion a vraiment été une énorme claque, une belle leçon aussi complexe à aborder que la vie humaine elle-même, qui a su le temps d'un fragment rendre compte de toutes nos incohérences. Il ne reste plus qu’à (re)-découvrir des trajectoires alternatives du même univers, comme tout a été dit et que rien n’a été fait — tant mieux, ça m’évitera de simplement me re-faire cette oeuvre, ce qui restera inévitable un jour, puisque comme on l’a vu, l’humanité finit toujours par se replacer face à ses mêmes choix pour atteindre ses rêves !


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06 mars 2025

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