Neon Genesis Evangelion
En l'an 2000, une gigantesque explosion se produit en Antarctique, provoquant un cataclysme qui dévaste une grande partie de la planète. Les autorités déclarent que cette catastrophe est due à la chute d'un astéroïde. Quinze ans plus tard, l'humanité a surmonté cet événement, appelé le Second Impact. Mais ...
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| Terminée | Japonaise, JP | 25 minutes |
| Action, Drame, Animation, Anime, Drama, Science-Fiction, Science-Fiction & Fantastique | TV Tokyo | 1995 |
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1.23 -
Larmes
Rei III
La psyché d'Asuka est réduite à néant depuis son affrontement avec Arael. La jeune adolescente a quitté la maison de Misato et loge chez la déléguée de sa classe. Elle est en proie à tous les cauchemars de son passé et devient incapable de piloter (son taux de synchronisation étant à zéro). Misato se rend compte que la NERV est bien autre chose que ce qu'on a bien voulue lui expliquer. Après avoir reçu une puce contenant des informations sensibles de Ryoji, elle veut découvrir la véritable nature des Evangelions et des activités menées par Gendo et Ritsuko. Elle décide d'attendre Ritsuko au cœur du Geo-Front, arme à la main, afin d'obtenir la réponse à ses questions lorsque...
Diffusion originale : 06 mars 1996
Diffusion française :
06 mars 1996
Réalisat.eur.rice.s :
Masahiko Otsuka, Ken Ando
,
Ken Ando
,
Masahiko Ōtsuka
,
Hideaki Anno
,
Shoichi Masuo
Scénariste.s :
Hideaki Anno, Hiroshi Yamaguchi
,
Hideaki Anno
,
Hiroshi Yamaguchi
Guest.s :
Junko Iwao
,
Takehito Koyasu
,
Hiro Yuuki
Tous les avis
| Avis favorable | Déposé le 13 mars 2022 à 12:10 |
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Un épisode particulièrement désespéré dans son premier tiers, mais de plus en plus étrange et même de plus en plus glauque. La scène finale est particulièrement amère. |
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Un épisode qui opère un très bon contrepoids au précédent, donnant suite au mal-être d’Asuka (qui constate une nouvelle fois qu’elle est impuissante, ou qu’elle ne mérite pas d’être sauvée par l’Eva 01 contrairement à Rei en difficulté ici), et mettant en scène une nouvelle attaque d’Ange originale basée sur la déconnexion mentale entre le pilote et son Eva.
C’est Rei qui a droit à sa micro-introspection ici, avec une nouvelle mort et la grande révélation (qui n’étonne plus) : c’est un clone. Le twist est quand même hyper bien car même si on l’avait anticipé depuis quelques temps, ce n’est pas fait de façon grandiloquente pour choquer, et c’est accompagné d’autres twists pas forcément évidents : par exemple, le fait qu’une Rei soit derrière chaque “Dummy plug” qui était utilisé occasionnellement dans la série (je me disais qu’une IA ça faisait louche — pourquoi garder des pilotes humains dans ce cas ?).
La réalisation est comme toujours assez sublime, avec un jeu de couleurs assez dingue et une ambiance Ghost in the Shell qui mêle corps et technologie et flirte entre le macabre et le fascinant.
L’idée qu’elle ne retient ainsi aucun souvenir explique pourquoi elle est aussi amorphe : cette coquille vide s’étonne de pleurer pour la première fois à chaque fois, mais se remémore tout de même avant de mourir le visage de Gendo sans lunettes (qui l’avait sauvée de sa capsule) — une réminiscence d’une ancienne vie ? Hyper tragique.
C’est particulièrement jouissif que ce soit Ritsuko qui finisse par se rebeller contre la SEELE qui l’humilie (la forçant même à être nue alors qu’elle a clairement un rapport complexe avec le corps et la sexualité).
Tout est globalement assez glauque et névrosé dans cet épisode, notamment lorsque Misato propose à Shinji (deux fois moins âgé qu’elle on le rappelle quand même) à coucher avec lui pour le réconforter. C’est à peine explicite mais les plans phalliques ne trompent pas.
Les personnages sont bien écrits et Misato est clairement seule, mais c’est glauque. Même Rei dans l’épisode semble vouloir jeter son dévolu sexuellement sur Shinji (alors qu’elle pourrait juste chercher un réconfort humain) quand elle se fait “pénétrée” par l’Ange (l’image est claire et le rapport à une grossesse forcée fait froid dans le dos).
Si on additionne ça avec Asuka qui, pour combler elle aussi sa solitude, jette son dévolu sur Kaji puis Shinji (sans se l’avouer, mais c’est clair dans l’épisode précédent), on a quand même un vrai schéma répétitif… et assez puant.
Cette écriture systématique de personnages féminins qui souhaitent combler leur vide intérieur par la sexualité est hyper dommageable. En soi, ça ne nuit pas tant à leur complexité (les trois femmes citées sont toutes différentes et très creusées, et ce sont toujours leurs choix — sauf dans le cas de Rei avec l’attaque de l’ange, un peu particulier). Mais c’est révélateur quand même une vision assez primitive et limitée de la féminité. Surtout que c’est quasiment à sens unique : on pourrait dire que Shinji et Kaji aussi ont eu des désirs sexuels pour fuir leur névrose, mais ça n’est pas montré avec la même intention, car c’était très souvent du point de vue de la femme (Kaji et Shinji étant moins développés sur ce sujet qu’elles). Ironiquement, en les mettant plus sur le devant de la scène en tant que protagonistes, l’anime dévoile aussi ses clichés et ses limites d’écriture…
Alors il vaut mieux toujours ça à du “””fanservice””” shonen typique ou une absence totale de personnages féminins. De plus, l’histoire de l’anime s’inscrit dans un thème général très proche de la naissance, la maternité, et l’acceptation du corps. Mais cela n’excuse pas que l’exécution reste parfois de mauvais goût.
Je doute que l’anime propose de dépasser cela d’ici les trois derniers épisodes et de proposer quelque chose de nouveau sur la sexualité. Ce n’est pas exclu justement car autant de femmes et de thématiques sont au coeur de la série, mais je ne miserais pas dessus.
Ce défaut (potentiellement rédhibitoire) mis à part, c’est un bon épisode encore une fois.