Visuellement et dans le ton c’est encore une fois un épisode magnifique, peut-être le plus beau à ce stade. La déprime d’un neo-Tokyo pas-si-neo avec le bruit des cigales et des tableaux variés que le personnage traverse, comme s’il faisait le tour du monde pour au final ne pas avoir bougé d’un pouce, c’est vraiment super comme façon de traduire sa dépression.

Et c’est en réalité hyper réaliste et ancré dans la réalité d’un Tokyo de 1995 ou de 2015 : oubliez les anges invincibles ou les mecha à dompter, rien n’est plus horrible qu’un protagoniste qui baisse la tête dans de longs plans, serré dans un métro bondé ou perdu dans des paysages pour s’échapper de son quotidien étouffant en ville.

Le personnage de Aida, le pote de Shinji, est un protagoniste alternatif en quelque sorte, qui rêverait d’être l’élu, bien plus expressif que Shinji, alors qu’il semble pourtant avoir un passif similaire à ce dernier (il n’a pas l’air d’avoir de parents qui l’attendent à la maison).

J’aime aussi beaucoup l’écriture de Misato, même si je ne suis pas encore sûr de cerner son personnage. Elle semble juste aussi seule que Shinji, en tout cas. Le long plan final fixe est un poil tiré en longueur, comme le reste de l’épisode, car on sait très bien d’avance que Shinji ne va pas rentrer. Mais c’est un beau point de chute pour semi-conclure le développement des quatre premiers épisodes, et repartir sur des bases plus saines (leur échange “Bienvenue à la maison” reprenant celui de l’épisode 2 conclue d’ailleurs l’épisode, mais il semble beaucoup plus sincère et apaisé).

J’imagine qu’on n’en a clairement pas fini avec cet axe, mais que les prochains épisodes devraient revenir un peu plus dans le vif du sujet sur le lore militaire/historique/sci-fi, avec tous les mystères en suspend (les Anges, la NERV, le père, le drame d’il y a 15 ans, les “Children” élus, Rei…). En tout cas, c’était un rythme très original et vraiment intéressant pour un premier arc d’anime.

Je me refais la série (me gronde pas MrZ stp), mais je suis encore plus particulièrement touché par le portrait d'un Shinji seul, et surtout complètement incapable d'exprimer ses émotions autrement qu'en se comportant de la manière la plus irrationnelle.