Même si j'ai tapé sur la série pour plein de défauts qui subsistent durant ce final et qui sont cités plus bas, je me suis laissé charmé par cette idée de séparer la timeline de la série en deux - une idée que je n'avais pas du tout vu venir et qui offre une belle porte de sorties.

Les personnages sont plus attachants qu'au début et ont subi une certaine évolution - subi car vraiment, la série a forcé un peu toutes ses avancées scénaristiques. Et cela se ressent avec ce final où clairement 80% des questions n'ont pas de réponses ou des réponses trop simplistes.

Je reste avec l'idée finale que dans les deux derniers épisodes, il y a eu plus d'avancées, de rebondissement et d'idées que dans les six premiers. Un sérieux déséquilibre Netflixien a frappé la série, parce que j'aurais bien aimé, au lieu de me réveiller comme Nadia dans le même univer 15 fois à parler à plein de gens inutiles, découvrir petit à petit un univers qui s'effrite, avec les gens qui disparaissent, la cohérence qui s'envole, l'absurde qui prend place, et les timelines qui se divisent.

En l'état, c'était comme prévu depuis le début de la série : une idée, un twist, un message en tête, et 6 épisodes de dérives et de teasing qui n'aboutit à rien pour y arriver, puisque les timelines se mettent juste subitement à être de plus en plus bizarres quand les personages *kof kof* scénaristes *kof kof* ont décidé de sérieusement se mettre à enquêter sur ce qu'il se passe.

Je serai au rendez-vous pour une éventuelle saison 2 si elle reprend bien la suite des aventures de Nadia et Alan. Une série "anthologique" comme il a été évoqué par les créatrices, serait une catastrophe selon moi.

J'ai été étonnamment surprise par ce final. L'idée d'une sorte de reboot est particulièrement intéressante, et nous permet de voir à quel point les personnages de Nadia et d'Alan ont évolué et mûri en 8 épisodes.

Si ce final clot l'intrigue en surface, il n'en reste pas moins de multiples questions :

• Alan et Nadia sont-ils toujours en vie ou bien au contraire, leur purgatoire a-t-il pris définitivement fin ?
• Quels sont les Nadia et Alan que l'on voit à la fin de l'épisode ? (compte-tenu de leurs vêtements, je pense qu'il s'agit de ceux qui ont vécu plusieurs morts, mais rien de sûr)
• Existe-t-il réellement différentes dimensions où Nadia et Alan (et les autres) sont réellement morts ? Si oui, quelles en sont les conséquences ?
• Quels sont les rôles de Horse et de Oatmeal dans cette mort perpétuelle ?
• Pourquoi Nadia et Alan sont reliés depuis le début ?
• Que va creuser la saison 2 ? (et a priori, la saison 3 aussi)

Restent quand même un certain nombre de faiblesses qui gâchent un peu la fin et me laissent un léger sentiment amer. Je continue de trouver la conclusion un poil surfaite et facile. Il suffisait à Alan et Nadia de combattre leurs démons et de se sauver mutuellement pour mettre fin à leur calvaire ? Si c'est un parti pris, il convient quand même de l'expliquer un minimum, car sans ça, on a l'impression d'une solution clé en main pondue par des scénaristes un peu en manque d'inspiration.

Mais malgré ce gros point noir, je suis tout de même curieuse de voir la saison 2. (et puis, j'aimais beaucoup le plan de Nadia dans les toilettes avec cette petite musique à la fois entraînante et obsessionnelle)

Russian Doll est parvenue à faire ce que Maniac n'a pas réussi à faire avec deux fois plus de temps : me faire ressentir de l'empathie pour les deux personnages principaux. Les mécaniques de pardon et d'acceptation sont relativement proches en plus (je trouve).

Une fin (la scène du tunnel) un peu facile, mais qui n'enlève pas grand-chose à la qualité intrinsèque de la série et ce qu'elle a raconté. La confrontation avec les "doubles" permet de bien voir l'écart qui sépare les personnages entre le début et la fin du show. Belle réussite.

Je suis partagé... D'un côté, j'ai adoré la conclusion, que je trouve absolument magnifique de sens et d'émotion, alors même que je n'ai jamais ressenti une once d'empathie pour les personnages. C'est macabre mais dans la beauté et le symbolisme, pas dans la violence. Et Alan et Nadia se trouvent joliment, dans les deux mondes.

Le souci, c'est que le fait du pourquoi du comment ils en sont arrivés là ne m'a jamais convaincu : ils sont dans cette boucle infernale juste parce qu'ils ne se sont pas aidés ? Parce qu'ils avaient besoin de faire la paix avec leur passé ? C'est sans doute mon esprit étroit, mais je m'attendais à plus.

Après, c'est finalement assez beau de simplicité mais pour une série qui se la joue (surtout au début) ça fait tout de même un peu bizarre.

Quoiqu'il en soit, et quelque soit l'avenir de cette série, Russian Doll est une jolie expérience, une ode à la vie et aux relations humaines. A accepter son passé pour mieux profiter du présent. Et surtout, à se pardonner et à s'entraider.

Dommage que je n'ai jamais accroché aux personnages.

Un final qui parvient miraculeusement à conclure cette première saison en laissant pourtant un nuage de doutes et de questions derrière lui. Il y aurait beaucoup de choses à analyser, mais franchement je vais rester simple : j'ai adoré ce dernier épisode, où Nadia et Alan se trouvent eux-mêmes mais trouvent aussi l'un et l'autre. Dans des mondes différents, ils sont désormais là l'un pour l'autre et durant la toute dernière scène, toutes les boucles se rejoignent entre elles, pour continuer leur chemin ou pour disparaître, et notre Nadia est là, elle continue de marcher...

J'étais dubitative sur une éventuelle deuxième saison mais le trio féminin aux commandes de la série ont des idées pour deux saisons supplémentaires et honnêtement, je leur fais confiance à 100 %. L'année commence bien !