Le premier ressenti après cette première partie est forcément positive car Smalltown est un récit très classique dans sa forme, dans son ton et dans son propos, celui d'une relecture contemporaine du destin du fils prodige. Et car j'aime le classiscisme, la retenue avec une minimisation des effets et un style néoréaliste très anglais, je ne peux qu'adhérezr à Smalltown.

Seul défaut, l'intrigue n'a pas de direction claire, mais cela rejoint parfaitement un héros qui, après avoir quitté le domicile familiale avec peu de bagages, a du apprendre à survivre, à trouver une place dans la société loin de chez lui. De ce point de vue là, on rejoint 3x Manon, très bonne série de De Lestrade qui envisageait aussi la maison comme un lieu toxique, surtout pour ceux qui peinent à s'arracher du confort du quotidien pour se mettre en péril.

La série colle à son héros, Conor, joué par un formidable Charlie Kelly, fils de paysan qui se voit refuser de reprendre la ferme familialer et se retrouve obligée quitter l'Irlande pour trouver un travail à Londres. Pas de misérabilisme ici, mais un réalisme très cru, presque Balzacien, sur la nature duale de la famille, à la fois point d'ancrage de notre propre nature et élément toxique qui nous ramène toujours à ce que l'on voudrait fuir.

Récit intimiste intelligent, Smalltown est une petite production qui ne cache pas ses moyens limités, mais offre en retour quelques bonnes idées de mise en scène et une sincérité totale. L'histoire d'un expatrié qui a appris à évoluer et revient à ses racines pour découvrir avec angoisse un monde qui ne le reconnaît plus.