La mort de la mère... non plus que ça, la mère catholique irlandaise, cette figure sacrificiel qui unit autour d'elle la famille et vient donner le ton et le tempo du quotidien de son mari et ses deux fils. C'est un thème lourd, fort, pour un téléfilm en trois parties bouleversant qui parle du deuil de la figure la plus iconique qui soit, mais aussi le deuil du passé et de l'enfance pour un héros déraciné, en perte d'identité.

La style, minimaliste et réaliste, évoque les premières oeuvres de Mike Leigh ou de Khryztof Kieslowski, avec une gestion du temps très dilué nécessaire à la mise en avant des conflits de cette lente agonie de la mère. Et surtout, l'occasion pour le réalisateur de montrer l'indifférence de la vie au deuil, cheminement personnel d'une douleur quasi insurmontable, surtout pour ceux qui sont isolés.

Alors, pourquoi parler du deuil dans la campagne irlandaise de 2016... aucune, hormis la volonté de partager qui se retrouve dans le ton très personnel de l'ensemble. Smalltown est une mise à nu, portée par un casting parfait à tout moment et une volonté de parler dignement d'une population rurale trop souvent snobée ou oubliée.

Que le mot de fin soit "belong" en dit beaucoup sur les inbtentions d'un cinéaste qui n'a pas de grands messages sur l'existence, mais veut juste parler de la difficulté à trouver sa placce au sein du monde. La destinée devient un simple chemin absurde, fait de hasard et de coincidence, où le plus important reste de se refuser à faire le malheur des autres par simple égoïsme.

C'est finalement la leçon de la mère, seule figure mythologique dans un monde sans dieu, ni destinée, où le seul choix qui se pose est de déterminer avec qui et comment on choisit de poursuivre son existence. En tout cas, une série élégante et puissante qui a joliment échappé à tout le monde et c'est vraiment vraiment triiste...ainsi va la vie et ainsi reste les morts.