Andor
Star Wars : Andor
En cette ère dangereuse, Cassian Andor emprunte un chemin qui fera de lui un héros de la rébellion.
| Terminée | US | Pas de durée |
| Science-Fiction & Fantastique, Action & Adventure, War & Politics, Drame | Disney+, | 2022 |
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2.11 -
Qui d'autre est au courant ?
Who Else Knows?
Cassian retourne sur Coruscant pour un dernier sauvetage.
Diffusion originale : 13 mai 2025
Diffusion française :
13 mai 2025
Réalisat.eur.rice.s :
Alonso Ruizpalacios
Scénariste.s :
Tom Bissell
Guest.s :
Muhannad Bhaier
,
Genevieve O'Reilly
,
Denise Gough
,
Anton Lesser
,
Elizabeth Dulau
,
Jos Slovick
,
Ben Mendelsohn
,
Jacob James Beswick
,
Ella Pellegrini
,
Alistair Petrie
,
Alan Tudyk
,
Duncan Pow
,
Caoilfhionn Dunne
,
Jonathan Oldfield
,
Tim Bentinck
,
Alexander Owen
,
Terique Jarrett
,
Andrew Brooke
,
David Stoller
,
Ingrid Evans
,
Robert Putt
Tous les avis
| Avis favorable | Déposé le 02 juillet 2025 à 10:16 |
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La force (^^) de cette série est qu'on est presque attristé par le sort de Dedra qui s'est donné corps et âme pour l'Empire et qui se retrouve traitée comme la dernière des traitres pour rien. En tout cas, malgré une structure de saison encore déstabilisante (on dirait presque un épisode de mi-saison avec ce cut final au moment de l'assaut), beaucoup de bonnes choses, notamment la démonstration de l'emprise de l'Empire sur les populations. |
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| Avis favorable | Déposé le 01 juin 2025 à 20:14 |
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L'Empire doit donc sa chute au... zèle d'une fonctionnaire. Hé ben... L'épisode pâtie (comme toute la saison) de la gestion des flashbacks, mais la scène de confrontation entre Debra et Krennic rattrape très bien l'ensemble. J'ai d'ailleurs particulièrement apprécié le parallèle entre Luthen et Debra, tous deux traités comme des parias dans leur propre camp (jusqu'à vouloir effacer leur mémoire), alors qu'ils ont effectué le plus gros du taf. Encore une fois, l'écriture fonctionne à merveille dans cette série. Une très belle fin de saison. |
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La série ne fait jamais de cliff ! La fin m’a pris de court, même si je sentais que le chrono tournait.
Encore un super épisode. La triplette qu’on vient d’avoir est vraiment top.
La réalisation de la rencontre entre Krennic et Dedra est une vraie perfection, avec une composition de plans qui illustre le rapport de force et à quel point celui-ci évolue (faussement) au cours de la discussion. C’est bien simple, l’aura de Krennic est tellement glaçante ici que ça risque bel et bien de desservir l’héritage de son rôle dans Rogue One où cet antagoniste m’a, de souvenir, toujours paru un peu ridicule et en déclin. Qu’importe, il est excellent ici.
Au-delà de ça, dans Andor, la façon dont Krennic est utilisé avec parcimonie durant cette saison illustre vraiment bien l’échelle de pouvoirs de l’Empire parfaitement gérée par la série : Palpatine est uniquement mentionné, encore plus rarament nommé par son propre nom. Tarkin est aussi mentionné brièvement à titre de bras droit modèle. Krennic lui est l’autorité la plus forte de la série véritablement présente physiquement, tandis que Partagaz (en-dessous de lui) qu’on voit plus souvent, partage son aura impitoyable et applique un management aussi ferme et toxique, mais moins ouvertement humiliant que Krennic. Heert quant à lui, agit comme le prolongement du bras froid et fasciste sur le terrain, qui propage la propagande. J’aime par exemple beaucoup la petite séquence où il leur faut une excuse pour mettre à prix la tête de Kleya et qu’il hésite entre plusieurs causes légales (aucune ne collant), que Partagaz suggère de prétendre qu’elle a une maladie contagieuse, et où Krennic juge alors comme une perte de temps d’avoir cherché à trouver une vraie raison plutôt que d’inventer la vérité qu’ils veulent et de passer vite à l’action. C’est encore une fois glaçant et subtil, mais très réussi.
Et en-dessous de Heert ici, Dedra, son ancienne cheffe, ayant chuté. Cette hiérarchie extrêmement verticale de pouvoirs traduit bien les rangs impériaux dans toutes ses limites, par opposition aux protagonistes de la rébellion qui sont tous beaucoup plus homogènes, de la mise en scène de leurs rapports jusqu’à leurs temps d’écran. Cassian n’est même pas vu tout le temps, et n’est pas traité si différemment que ça de Wilmon par exemple. C’est d’ailleurs ce que je reprochais pas mal à la série, en vrai, de ne pas mettre assez l’accent sur des personnages ou relations qui se révèlent importantes, comme ici le pote de Cassian qui s’était échappé de la prison avec lui (que je n’ai même pas reconnu), qui agit juste comme “pote #2 de Cassian”. Cela reste un détail mais ces petites trajectoires auraient pu être plus soignées, surtout vu le niveau qualitatif des personnages principaux.
Comme Dedra, donc. Déchue, Dedra devient donc le souffre-douleur de l’Empire et, quelque part, le point de vue de l’audience dans cette crise. La scène où, même en se sachant condamnée, elle choisit de continuer de fournir des informations à Heert (son remplaçant) au nom de l’Empire et de sa quête contre l’Axe et son réseau, est aussi déprimante que cohérente : ne pas parler serait agir comme une rebelle, alors plutôt continuer à donner de sa vie à l’Empire.
C’est assez fascinant la façon dont on arrive à se prendre d’affection relative pour Dedra et sa fascination pour Axis, à savoir Luthen, sans qui — comme Wilmon le rappelle dans cet épisode à son chef sur Yavin — rien n’aurait été possible. Ce qui implique qu’en plaçant Dedra comme l’opposition à la méthode forte de l’Empire, elle est montrée comme étant dans le juste. Dans le camp ennemi certes, mais dans le juste parmi son camp. Après tout, comme le rappelle Krennic, elle aurait été la rebelle parfaite (la phrase “si vous ne l’êtes pas, vous avez raté votre vocation” étant particulièrement ouf). On en vient juste à regretter qu’elle travaille pour le mauvais camp, même si heureusement, ce camp implique que des éléments comme elle sont étouffées et ne pourront pas servir sa cause, là où des électrons libres comme Cassian font des miracles côté rebellion même en fracturant l’autorité.
Pour Dedra, notre attachement est paradoxal car elle reste absolument terrible en soi et si elle avait obtenu gain de cause (comme elle le dit, elle aurait pu arrêter Luthen bien plus tôt). Il n’y aurait pas eu de salvation et donc pas de saga. Mais comme on sait que ça se termine bien, on voit surtout un système qui s’écroule parce que sa rigidité et sa paranoïa favorise seulement un climat bureaucratique de lèches-bottes inefficaces comme Heert par rapport aux vrais dévôts comme Dedra qui, dans les faits, sont de bien meilleurs pions pour l’Empire.
C’est une super idée de storyline franchement. En vrai c’est même très optimiste, aussi, de montrer que c’est une faille fatale d’un tel système, de voir que les règles et les conditions de ce système font de Dedra un élément perturbateur et non moteur, du moins du point de vue d’en haut (qui est le seul qui compte, justement).
J’aime aussi voir dans le sort de ce personnage un rappel plus ou moins subtil au fait que les systèmes autoritaires de ce genre, même s’ils ne le disent pas ouvertement, discréditeront forcément ce qu’une femme pourrait faire dès qu’il y a le moindre soupçon de défaillance. On avait vu en effet qu’elle était, je crois, la seule femme, placée dans la confidence du projet Death Star, par exemple. Cela vient rétrospectivement justifier l’aspect hyper masculo-centré du monde de Star Wars sur cette période impériale, même si d’autres oeuvres après les films n’ont pas été aussi en cohérence sur ce point (qu’importe, ce spin-off préquel peut se permettre de montrer le prisme qu’il souhaite).
Au final il y a clairement une belle ironie tragique dans le fait de voir son obsession pour la quête d’Axis être à la fois ce qui cause sa chute, et ce qui permet à Luthen d’avoir les infos cruciales pour la suite de la rébellion. On revient en effet sur la trahison de son assistant Jung (qui a pu avoir plein d’infos parce que Dedra menait sa propre petite enquête sans en reporter à son autorité). C’est hyper malin et mieux que rien de revenir là-dessus, mais ça me conforte dans l’idée qu’on aurait dû plus insister sur l’intrigue avant qu’elle ne soit cruciale.
Idem sur ce bout de moteur, cette preuve random qui a servi à mettre Dedra sur la piste de Luthen qui représente ici l’inefficacité de la méthode forte de l’Empire pour empêcher la création d’un contre-pouvoir souterrain (vu qu’elle dit que cette pièce aurait pu être liée plus tôt à Luthen si l’Empire n’avait pas torturé à mort la personne qui était reliée). C’est un petit peu flou et survolé, donc dommage. Même si j’imagine qu’il y a un petit aspect meta très marrant à se dire que la série, tout comme Dedra en fait, subit son “bruit” et l’ampleur de son cahier des charges, ayant elle-même mis du temps à exploiter la clé de ce qui a fait tombé Luthen, dans une intrigue sous-développée et oubliée de la saison 1.
Ainsi donc chute Dedra (même si son personnage sera peut-être revu, je pense que ça sera juste une exécution ou un isolement pour toujours). Soit dit-en passant c’est quand même grosso modo une variation de la morale de l’intrigue de Syril en beaucoup plus détaillée et développée, preuve à nouveau de l’étonnant choix de suivre ces deux destins en parallèle mais de façon si inégale cette saison, et le petit gâchis du temps passé avec Syril, mais bon, ce n’est ni la faute ni le sujet de cet épisode.
Je suis aussi assez fan de suivre l’enquête de crise pour retrouver Kleya, qui nous amène aussi à voir un cas d’école de l’emprise d’un service d’intelligence devenue millice représentant l’Empire, tour à tour dans un hôpital, auprès d’un agent de sécurité qui voulait pistonner son cousin, ou encore pour intervenir dans un immeuble banal. Heert a l’air tout à fait menaçant et imposant face au peuple alors qu’il s’écrase face à Partagaz. Et là encore dans toutes ces scènes, il se dégage une certaine banalité, un certain réalisme auquel on ne s’attend pas forcément dans Star Wars (a-t-on déjà vu un immeuble aussi banal ? même un hôpital pour gens lambdas ? je ne crois pas), mais qui est très bien vu.
L’autre partie excellente de l’épisode, c’est de voir Kleya donc, celle qui a réalisé la séquence infiltration digne d’un “travail de trois personnes” (très jolie façon d’admettre le côté improbable voire surhumain de la séquence principale de l’épisode précédent, d’ailleurs), complètement sous tension, exténuée et paniquée, par contraste total à celle qui a été toujours dépeinte comme la tête froide et les nerfs d’acier, même par rapport à Luthen qui avait déjà le sang très froid. Sa cachette, son impatience lorsqu’elle attend une réponse à son singla, puis sa déception et sa supplication face à Cassian, sont juste hyper engageants tout du long, avec une actrice au top de sa forme. La mention de la réputation de Luthen sur Yavin et de pourquoi le combat doit toujours continuer, et pourquoi elle ne peut juste pas aller sur Yavin, illustre aussi vraiment bien pourquoi la lutte est avant tout de terrain et pourquoi elle doit être systématique.
C’est d’autant plus hyper raccord que tout tient en une séquence de mots-clés : Ghorman, Jedha, Galen Erso, Kyber… Ces mots arrachés à l’Empire par le sang et le travail d’infiltration “sale” de Luthen, peuvent, entre les mains d’un réseau organisé compétent, mettre l’étincelle à la rébellion pour anéantir l’Empire. On le sait puisque c’est ce qui arrive. Or, ce sont des buzz-words qui font le raccord avec la suite de la saga, donc qui nous rapprochent petit à petit de la fin de ce préquel et du raccrochement au lore. Sauf qu’un lore, ça fonctionne aussi beaucoup par buzzword, surtout dans Star Wars. En liant l’objectif ultime de la cause rebelle (des infos secrètes représentées par des mots-clés) à l’objectif de tout spin-off (finir par relier ça à la saga-mère par du lore et des citations), la série a été hyper maligne là-dessus, je trouve, transcendant l’art du name-dropping. Andor s’attache en effet longuement à développer son atmosphère et son “univers” (même si très intégré à celui de Rogue One et de l’Empire période Yavin, évidemment), attendant la onzième heure pour enfin lâcher la censure et parler franco, quand le temps des faux-semblants n’est plus. C’est Mon qui nomme enfin le monstre Palpatine par son nom il y a deux épisodes, c’est Krennic qui nomme enfin la Death Star ici avec Dedra. Ce sont les mots-clés qui décrivent le projet. Et enfin, il me semble aussi que c’est la première fois que l’on cite explicitement que le minerai sur Ghorman est le Kyber pour construire la Death Star, ce qui est hyper cohérent.
C’est juste une solution hyper élégante au problème posé par l’existence de tout séquel à savoir naviguer entre identité propre et “fanservice”, surtout dans une saga dont l’héritage repose à 90% sur des symboles, des noms et des idoles.
Dans le même ordre d’idée, moi qui trouvais l’introduction du droïde K2SO un peu mal timée dans la série, je dois dire ici que sa légère touche d’humour qu’il apporte à la fin lorsqu’il entre enfin en action est un rappel à la vibe de Rogue One très réussi, qui justifiera sans doute pleinement que Cassian lui fasse totalement confiance dans ce film.
Un super épisode, à ce stade je lui mets la meilleure note de la saison mais c’est aussi parce que la dynamique est à plein gaz. Il ne reste qu’un seul épisode et je ne vois pas comment ils peuvent se planter.
Un beau roman, euh pardon, un bel avis.
Je te dédicace la préface !