Série qui lorgne plus vers un naturalisme à la Hugo que vers le cynisme brillant de Zola, The Mill est une vraie réussite par sa brutalité et son choix de montrer la difficulté de l'homme à se faire entendre dans un monde industriel bruyant, cruel et monstrueux.

Les actrices sont géniales, toutes excellentes qui s'acharnent à donner une singularité, une humanité à des personnages que le monde entier voit comme insignifiant. La mort de la soeur, moment d'une brutalité indescriptible, prouve tout le potentiel d'un show qui décrit à merveille l'inhumanité d'un capitalisme inégalitaire (ce qui n'est pas dans sa nature, les années 60 l'ont prouvé).

Au coeur de la misère, il y a l'homme dépouillé de ses oripeaux, luttant pour s'adapter à l'impossible, se pliant comme le roseau de Pascal. Puis il se redresse, le temps d'une seconde, le temps d'exprimer cet orgueil si universel, celui de la créature vivante qui se joue à défier la mort, à abattre les dieux de pacotille et à croire au bonheur.