On y est, c’est ce moment-là de l’année, n’est-ce-pas magnifique ? Non, nous ne sommes pas encore à Halloween, à Noël, et encore moins à la Saint-Valentin… Pour les plus déconnectés d’entre nous, petit rappel : nous sommes dans cette bulle spatio-temporelle où l’euphorie des vacances à venir est passée mais où la rentrée n’est pas encore tout à fait là. Les pouvoirs de l’été nous apportent paix, joie et chaleur, et c’est pile-poil le moment… des bilans de Série-All ! Vous l’attendiez ? J’en étais sûre !
Vous retrouverez dans cet article les séries qui m’ont le plus marquée cette saison, quelle qu’en soit la raison, et j’espère vous donner envie de vous lancer dans quelques-unes d’entre elles ! Vous retrouverez toutes les autres, ainsi que les intégrales, à la fin de l’article avec mes Awards personnels. Très bonne lecture à vous !
- You Don’t Have The Power Anymore
- We All Have Dark Thoughts
- The Me I Am With You
- Why Are You Smiling?
- I’m Not a Succulent
- This Only Works If You Let Go Too
- Et… tout le reste
- Le coin des retraitées
- Awards
You Don't Have The Power Anymore
The Morning Show, saison 1
Première série lancée par Apple TV+ en novembre dernier, The Morning Show fait une entrée en fanfare. Jennifer Aniston, Reese Witherspoon, Steve Carell et Mark Duplass dans la même production ?! L’affiche fait rêver, et pas que sur le papier. Les acteurs et actrices sont très impliqué(e)s dans leurs rôles respectifs et cela s’étend à toute la distribution, notamment Billy Cudrup qui est assez incroyable. L’histoire ne pouvait que me plaire : les tribulations d’une émission matinale américaine dont le siège se situe à New York… Avec en prime, le sexisme et #MeToo en toile de fond. C’est plutôt classique sur la forme mais vraiment solide, il n’y a pas de faux pas et c’est techniquement irréprochable. Chaque épisode a son utilité et on peut sentir que les scénaristes savent où ils vont et ce qu’ils veulent raconter. Le traitement du sexisme et du féminisme n’est pas manichéen et chaque personnage est nuancé, plein de défauts malgré leurs (quelques) bonnes intentions. C’est une histoire de parcours individuels, de relations, de concurrence, de prise de pouvoir, et ça nous embarque de manière crédible dans les coulisses d’une émission d’information. L’éthique de travail y est abordée, ainsi que le rôle du journalisme et c’est toujours très divertissant, rythmé et pertinent. Aniston et Carell sont un peu hystériques au tout début, mais cela se calme par la suite et toute l’équipe est vraiment investie dans son travail. The Morning Show est une série comme je les aime !
Godfather of Harlem, saison 1
À propos de New York et de pouvoir, cette nouveauté née de la discrète chaîne Epix a embauché Forest Whitaker pour interpréter le rôle du Parrain Bumpy Johnson. Mêlant Histoire et petites intrigues dans les années 1960, la série s’accroche et parvient à proposer quelque chose de sensible et d’intéressant. Le traitement des faits historiques, intervenant dans les vies des habitants et en l’occurrence de la Mafia, est le plus réussi, avec les rôles de Malcolm X ou Muhammad Ali entre autres. Pour le reste, c’est une histoire de famille, de drogue, de pouvoir et de gangs, et les codes du genre sont respectés comme il se doit. La saison souffre d’une baisse de régime dans sa seconde partie mais le cadre est suffisamment solide pour que la série continue sur sa lancée. La production est bonne, le contexte historique travaillé et la musique est excellente : chansons originales, score réussi et générique recherché. Le risque serait que l’on finisse par s’ennuyer, mais je pense que Godfather of Harlem mérite une chance de faire ses preuves.
Chicago P.D., saison 7
Elle est l’une des seules séries du Network qui continue de me happer et de me plaire. C’est aussi la seule série de la franchise One Chicago qui propose réellement quelque chose selon moi. Certes, je pense que le climax de la série est passé mais cette saison ne démérite pas pour autant. La "romance" (parce que c’est un bien grand mot) fait plus ou moins son retour, un nouveau personnage fait son entrée et la politique disparaît peu à peu des radars. N’ayant plus de fil rouge comme cela avait été le cas lors des deux saisons précédentes, les épisodes s’attachent à faire évoluer l’équipe au travers des enquêtes sur lesquelles elle travaille. Les personnages sont au service de l’action la plupart du temps et l’équilibre avec leurs vies privées est bien entretenu. Les histoires qui nous sont racontées sont variées, sensibles, dynamiques et sombres, mais certains épisodes plus légers nous permettent de voir chacun évoluer. Hank Voight, notamment, se place de plus en plus en tant que patriarche veillant sur la jeune génération, essayant de leur faire éviter ses erreurs et ses choix passés. Les quelques intrigues qui s’étalent sur plusieurs épisodes font avancer les membres de l’unité, qu’ils soient seuls ou non, et le final est carrément prophétique. C’est toujours un plaisir de suivre cette série solide qui veille à l’actualité sans jamais donner l’impression qu’elle est une quelconque porte-parole. J’ai hâte de voir ce que la suite réserve et comment elle va évoluer, notamment par rapport aux évènements survenus aux États-Unis récemment.
Peaky Blinders, saison 5
L’Histoire se dessine sous les yeux des Shelby, les années 1930 apparaissent et le Nazisme monte… La Première Guerre mondiale commence à s’éloigner et l’Amérique détient l’économie mondiale. Les conflits changent, et les intérêts également. Cette cinquième saison fait office de transition car le Monde se transforme et avec lui nos personnages. Thomas se bat contre ses traumatismes, tout comme Arthur qui continue de chercher à combler le vide qu'il ressent. Ada a trouvé sa place mais se retrouve constamment coincée dans les affaires familiales tandis que Polly lutte pour se créer une nouvelle vie. Les ambitions de Michael le dévorent et les vieilles fissures familiales se craquellent. Finn, désormais adulte, fait ses premières erreurs et l’ennemi numéro 1 des Shelby se trouve sur un siège du Parlement. Plus politique, plus sombre et certainement très différente, cette saison prépare l’avenir de la famille Gypsy en entremêlant leur destin avec celui de l’Histoire. Cillian Murphy continue d’épater dans le rôle tourmenté de Thomas Shelby (encore une fois magnifiquement écrit), qui veut coûte que coûte continuer à monter les échelons et prouver au monde que les minorités peuvent gagner, quitte à y laisser son être.
We All Have Dark Thoughts
The Sinner, saison 3
En parlant de personnages tourmentés, celui-ci n’est pas en reste ! C’est la première saison de The Sinner que je regarde, attirée par le casting et la bande-annonce. Matt Bomer ne déçoit pas dans le rôle de cet instituteur au bord de la folie, obsédé par la noirceur humaine et enragé que personne ne réalise à quel point l’Homme est impuissant face à ses propres démons. La fin faiblit un peu, comme si tout avait été dit dans les quatre premiers épisodes, et l’intérêt général décroit quelque peu, mais j’ai tout de même beaucoup apprécié cette intrigue, dans laquelle on retrouve de bons dialogues et des réflexions très pertinentes sur la condition humaine : la solitude, notre part d’ombre, la peur, le divertissement, etc.
Servant, saison 1
Cette saison a été l’occasion pour moi de me diriger vers d’autres genres télévisuels et c’est le cas avec Servant, que je souhaitais suivre pour Lauren Ambrose et Rupert Grint. Créée par M. Night Shyamalan, l’histoire est dérangeante : une femme élève un poupon, ignorant apparemment qu’il ne s’agit pas d’un vrai bébé. Elle engage une nourrice pour s’en occuper mais… Je ne peux rien dire ! L’ambiance est très réussie, avec un huis-clos austère et menaçant. Chaque personnage finit par devenir mystérieux et on ne sait plus à quel saint se vouer. J’émets des réserves pour la seconde saison, car il me semble difficile d’étaler ce concept, mais moi qui n’ai pas l’habitude de ce genre de séries, je me suis laissée entraîner et je ne le regrette pas !
The Me I Am With You
My Brilliant Friend, saison 2
Pour sa deuxième saison, qui adapte le deuxième roman de la tétralogie, My Brilliant Friend nous emmène dans les années 1960 et dans l’adolescence de nos deux héroïnes, Elena et Lila. N’ayant pas lu les livres, je continue de me laisser porter, surprendre et émouvoir par cette histoire si ordinaire et pourtant hors du commun. Les jeunes actrices sont épatantes, leurs personnages évoluent envers et contre tout, et leur amitié survit malgré les obstacles. On est emporté(e)s par leurs destins individuels mais leur amitié reste le point d’ancrage de l’histoire, quoi qu’il arrive, et on ne peut s’empêcher de se prendre d’émotion devant leur histoire commune, empreinte de difficultés mais nécessaire à l’évolution de chacune. Il n’y a aucun reproche à faire à ce petit bijou italien dont l’écriture et la réalisation sont sublimées par la musique et l’atmosphère changeante. Des plages ensoleillées d’Ischia aux orages dans la plus noire des nuits, cette épopée éclatante nous plonge dans le cœur des femmes, la misère sociale, les mœurs changeantes et la résilience face au déterminisme. Tout comme son nom, c’est juste brillant du début à la fin et c’est beau, même quand ce qui s’y raconte ne l’est pas.
Dare Me, saison 1
L’amitié est au cœur d’un certain nombre de séries que j’ai pu visionner cette année et dans un sens plus large, les relations féminines, qui sont parfois plus que de l’amitié. Dans Dare Me, nous suivons Addy et Beth, deux amies d’enfance partageant une passion commune pour le cheerleading. La nouvelle entraîneuse va pourtant mettre à mal leur relation en faisant ressortir une certaine noirceur chez la gentille Addy et en poussant la rebelle Beth dans ses retranchements. Adaptée d’un roman de Megan Abbott (que je n’ai pas lu), la série m’a attirée pour l’importance qu’elle donne au cheerleading, montrant l’aspect athlétique et compétitif du sport, ainsi que les liens unissant les membres du groupe. Le ton lent, lascif, mystérieux, participe à créer une atmosphère aussi glaçante que sensuelle et la relation entre Addy et Beth est passionnante à suivre. Amies, sœurs, amantes ? Le désir féminin est abordé ici et sans forcément être militante, l’histoire donne beaucoup de pouvoir aux femmes. Elle étudie la question du perfectionnisme, du masque de l’American Girl, ainsi que les violences sexuelles, l’ennui et la dépression dans cette nouvelle génération. Les deux actrices principales sont très convaincantes et bien que ce ne soit pas toujours parfait, l'intrigue va un peu au-delà du simple teenshow, ce qui est appréciable. Il n’y aura pas de suite, la série ayant été annulée, mais la saison peut se regarder comme un tout (avec une fin ouverte, je ne vais pas vous mentir).
Killing Eve, saison 3
En parlant de relations féminines complexes, voilà Eve et Villanelle qui débarquent ! Après une seconde saison relativement mitigée, cette nouvelle salve d’épisodes court-circuite quelque peu la série et le scénario ose emprunter de nouveaux chemins, ce qui lui réussit. En effet, Eve s’efface un petit peu pour laisser plus de place à Villanelle, Carolyn et Konstantin. La première veut changer de vie et s’intéresse à ses origines, tandis que les deux autres se battent avec leur passé (et leur futur). La saison met du temps à démarrer, mais l’humour noir est toujours présent et les dialogues sont comme souvent empreints d’un grain de folie. De plus, la relation entre les deux femmes n’est jamais oubliée et évolue d’une très bonne manière, ce qui donne envie de voir la suite. Je ne vois pas la série continuer pendant cent ans, cela dit, et j’espère voir sa fin prochainement, mais pour le moment chaque épisode se suit facilement et de manière agréable. Jodie Comer et Fiona Shaw sont particulièrement géniales dans leurs rôles respectifs.
Grace & Frankie, saison 6
Là, il n’y a pas l’ambiguïté : Grace et Frankie sont meilleures amies, et elles le resteront ! Quel plaisir je prends à suivre les aventures de ces octogénaires un peu barrées, qui s’aiment pour le meilleur et pour le pire ! C’est vrai qu’au bout de six ans, l’effet produit n’est plus tout à fait le même mais l’histoire évolue sans cesse et nous embarque dans la vie de ces deux femmes touchantes et hilarantes, jamais à court d’idées et toujours là l’une pour l’autre. Sol et Robert, leurs ex-maris, ne sont pas en reste et bénéficient d’une bonne intrigue cette saison, sans oublier tous les enfants qui avancent dans leurs vies en essayant de gérer les délires de leurs parents. La fin de saison donne particulièrement envie de voir la suivante, qui sera la dernière et qui ne devrait pas, je pense, nous décevoir. Je me suis terriblement attachée aux personnages et à l’atmosphère feel good, rassurante et lumineuse de cette comédie géniale !
Why Are You Smiling?
Zoey’s Extraordinary Playlist, saison 1
Puisqu’on aborde le feel good, cette nouveauté NBC entre parfaitement dans les critères ! Colorée, originale, drôle et touchante, la série assume son concept jusqu’au bout et l’utilise à bon escient, proposant des numéros visuellement réussis et pertinents pour l’intrigue globale. Zoey Clarke peut entendre les pensées des autres… en chanson ! Ce don va la mettre sens dessus-dessous au début, mais elle va pouvoir faire de son mieux pour aider son entourage, et quelque part s’aider elle-même. Au-delà de ce postulat, la série est centrée sur sa famille avec le père de Zoey qui est malade, sa mère qui s’occupe de lui et son frère qui construit sa vie. La romance n’est pas en reste non plus et dans l’ensemble, la série fait une bonne entrée dans le paysage télévisuel. Alors oui : il y a trois décors à tout casser, c’est tout propre, rien ne dépasse, les personnages sortent de magazines et c’est très conventionnel mais pourtant… ça fait du bien. Parce que Jane Levy est absolument géniale dans ce rôle, que l’humour fonctionne tout autant que l’émotion, que les numéros sont bien chorégraphiés et que l’on sent une certaine sincérité dans la démarche. Et cela suffit à nous faire passer un bon moment.
Fresh Off the Boat, saison 6
L’heure des adieux a sonné pour la famille Huang ! Après six ans d’écran, la série s’est terminée cette année, mettant un point final aux aventures de cette famille immigrée de Taïwan à Orlando, Floride. Fresh Off the Boat est restée fidèle à elle-même, faisant évoluer ses personnages et leur offrant une jolie fin. C’est l’une des premières séries que j’ai suivies "en direct", à l’époque où je commençais à m’intéresser aux nouveautés et aux potins du monde sériel. Je voulais absolument tout tester (ce qui est en fait… impossible) mais bizarrement cette série a tenu le coup au fil des années. C’est donc la fin d’une aventure pour moi aussi, mais je retiendrai la performance de Constance Wu, révélée grâce à ce rôle, l’atmosphère des 90’s et un talent pour le second degré et les parodies. Les personnages sont toujours aussi attachants et cette dernière saison met fin à la série comme il se doit.
What We Do in the Shadows, saison 2
Ils ne sont pas de la même famille mais vivent ensemble : le groupe de vampires déjantés est de retour avec une deuxième saison aux petits oignons ! Ce mocumentaire original (dérivé du film du même nom) nous fait découvrir le quotidien atypique des vampires Nandor, Nadia et Lazlo, ainsi que du vampire d’énergie Colin et leur familier Guillermo. Ce dernier a d’ailleurs droit à une super intrigue, bien trouvée et drôle, et malgré un ensemble parfois inégal, c’est un plaisir de suivre cette série unique et audacieuse qui, au fur et à mesure, construit une vraie histoire plutôt que de se concentrer sur des stand alone. J’ai hâte de voir la suite et j’espère que la série continuera sur sa lancée. Si vous aimez l’humour étrange, inconventionnel et parfois stupide, c’est fait pour vous !
Betty, saison 1
Quand je pense à Betty, je pense à la douceur d’une journée baignée de soleil, au vent qui nous frôle dans nos instants de liberté, aux nouvelles relations et aux moments d’errance. Six épisodes d’une demi-heure chacun suffisent à nous faire adhérer au groupe de skateboarders composé de cinq jeunes femmes qui vont apprendre à se connaître. Chacune est en proie à des questions personnelles et existentielles mais elles se regroupent toutes autour du skateboard, univers plutôt masculin dans lequel elles évoluent et qu’elles essaient d’ouvrir à plus de filles et jeunes femmes. En plein cœur de New York, on les voit se rencontrer, échanger, se disputer et partager des moments d’une atroce banalité. L’alchimie entre les actrices est évidente, et l’amour de la réalisatrice envers son projet se sent à des kilomètres. Avec une bande-son qui déchire, Betty est une ode à la liberté, à l’amitié et à la simplicité. Vivement la seconde saison !
I’m Not A Succulent
Never Have I Ever, saison 1
Le projet ne me disait rien, mais c’est grâce au bouche à oreille que je me suis lancée dans cette nouveauté Netflix. Je n’étais pas friande de suivre un autre teenshow, avec une adolescente dont les hormones se réveillent, mais j’ai été agréablement surprise par le ton et l’évolution de l’histoire. Avec Mindy Kaling à la création, l’humour ne pouvait que fonctionner et c’est le cas : l’héroïne principale est parfaitement imparfaite, drôle et attachante ! Pas de fioritures ou d’embellissement quelconque, Devi s’habille simplement, sans coiffure ou maquillage extravagants, et le beau gosse du lycée est certes le cliché du beau gosse, mais sa personnalité est plus nuancée et change des stéréotypes habituels. L’histoire offre une belle part à la famille de Devi et à ses amies, ce qui est agréable, et les épisodes sont franchement amusants. Une nouveauté très fraîche, simple et sans prise de tête qui nous plonge dans le quotidien d’une adolescente à la personnalité unique !
Dickinson, saison 1
Celle-ci, je l’attendais avec impatience… Et si ce n’était pas gagné au départ, la série a réussi à me convaincre au fil de la saison ! Comédie qui retrace librement la vie de la poète Emily Dickinson, la série nous plonge dans le quotidien de cette famille politiquement importante qui se doit de se plier aux normes en vigueur et qui se bat contre la plus jeune des enfants, Emily : pas tout à fait conventionnelle, passionnée d’écriture, féministe (et amoureuse de sa meilleure amie), la jeune femme doit se battre au quotidien pour se faire accepter en tant qu’artiste par sa famille qui est certes aimante, mais loin d’être avant-gardiste. Le ton très dynamique, avec une bande-son très récente, m’a fait douter au cours des premiers épisodes mais plus l’histoire avance, plus le scénario apporte de l’émotion et parvient à gérer son approche très moderne de cette histoire classique. Hailee Steinfeld y est absolument formidable et la mise en scène est travaillée, avec un ton comique réussi et des moments plus sombres pertinents. Les musiques s’adaptent de mieux en mieux aux scènes qu’elles accompagnent et la série semble trouver le bon équilibre vers la fin de la saison. Prometteur !
Atypical, saison 3
Sam entre à l’université dans cette troisième saison tout autant réussie que les précédentes. Je me régale devant cette série terriblement authentique, touchante, drôle et bienveillante, qui fait évoluer des personnages géniaux au travers d’intrigues simples mais auxquelles on s’identifie très vite. Chacun est dans un voyage personnel qui le fait grandir, vieillir, et avancer dans la vie. On se prend d’affection pour les enfants autant que pour les adultes et leurs réflexions, leurs épreuves et leurs leçons sont toujours pertinentes. Je n’ai pas grand-chose à ajouter, à part peut-être que la bande-originale est toujours aussi géniale et que cette série est une petite pépite dont je ne me lasse pas !
This Only Works If You Let Go Too
I May Destroy You, saison 1
L’un des thèmes récurrents cette année a été la notion de voyage personnel, solitaire et initiatique. Quelle qu’en soit la raison, plusieurs histoires nous emmènent avec des personnages en quête d’une existence plus paisible, les obligeant à affronter quelques vieux démons ou à essayer de faire un certain deuil. Avec I May Destroy You, Michaela Coel réussit merveilleusement ce pari. Son personnage, Arabella, est violée un soir de janvier ; les douze épisodes s’attachent à nous montrer son parcours de guérison, et c’est une pure réussite. C’est une série brillante et parfaitement orchestrée, qui brise beaucoup de tabous et explore en profondeur les blessures béantes de notre société, en utilisant l'art et le processus de création en tant que chemin de guérison. L’histoire aborde la solitude mais aussi l’importance d’un entourage à l’écoute et n’hésite pas à montrer les facettes plus sombres de chacun, évitant un certain manichéisme et complexifiant son propos. La sexualité étant indirectement au centre du projet, ses différents aspects, positifs comme négatifs, sont traités et tout se trouve beaucoup dans les détails, dans les blessures secrètes naissant dans l’intimité. Liée à tout ceci, la jeune génération élevée avec les réseaux sociaux qui ne sait pas tout le temps ce qui est "bien ou mal", minimisant certaines actions et adoptant des modes de vie malsains pour éviter la vulnérabilité. Il me semble que la série n’aura pas de suite, même s’il pourrait y en avoir une. Dans tous les cas, les douze épisodes clôturent le voyage d’Arabella et c’est vraiment génialement fait.
Work in Progress, saison 1
Abby, quadragénaire queer, est sujette aux crises d’angoisse, à la dépression et au mal-être en général. Elle est plutôt égocentrique et veut aller mieux mais… elle ne sait pas comment. Cette comédie nous balade dans Chicago avec Abby, sa famille et ses amis, et c’est drôle, crédible, authentique. Peut-être que tout le monde ne se reconnaîtra pas en Abby au premier abord, mais les thèmes abordés ici sont finalement universels. On n’a pas besoin d’être une femme, américaine, queer ou en constante dépression, pour se retrouver dans certains comportements ou certaines souffrances. Le format est idéal et Abby est très loin d’être parfaite, même si on finit par s’y attacher. Le début d’un voyage dont j’ai très envie de voir la suite !
Mr. Robot 4, saison 4
Je termine le plus gros de cet article avec l’un de mes plus gros coups de cœur (depuis ma naissance). Mr. Robot, c’était l’une des claques de l’été 2015. Puis de l’été 2016. Puis de l’hiver 2017. Et enfin de l’hiver 2019. Le dernier volume de cette série hors-norme est extraordinaire. Chaque épisode semble être une scène, une petite partie de l’ensemble que forme la saison et c’est incroyablement brillant. Je ne taris pas d’éloge pour ce chef-d’œuvre qui nous embarque et nous surprend complètement, avec des twists terriblement pertinents, qui nous donnent des réponses que nous n’attendions plus. Que dire du personnage d’Elliot, mais aussi de Darlene, Angela ou Dom… Chacun a droit à sa fin, même les plus discrets d’entre eux. L’épisode final, et particulièrement sa fin, est une pure réussite mais d’autres épisodes ne sont pas en reste avec d’incroyables tours de force. La réalisation, mise en scène, photographie, le montage, le scénario et la qualité d’écriture, tout est vraiment parfait. Rami Malek offre une nouvelle fois une splendide performance et se transcende dans ce rôle d’outsider qui a traversé tellement d’épreuves. Mr. Robot, c’est plus qu’une claque et je ne l’oublierai pas de si tôt.
Et… tout le reste
J’ai regardé beaucoup d’autres séries, qui ne m’ont pas marquée autant que celles ci-dessus, mais que j’apprécie tout de même (sinon, je ne les regarderais pas, vous vous en doutez). Pour celles qui continuent, il y a Chicago Fire, toujours efficace dans son genre et qui reste sérieuse même si l’ensemble s’est un peu essoufflé depuis le temps. Pour les comédies, Superstore continue sur sa très bonne lancée et semble être au meilleur de sa forme même si j’émets quelques doutes pour la suite avec le départ d’America Ferrera. Single Parents a été annulée à l’issue de sa seconde saison mais les épisodes étaient amusants et rafraîchissants. Elle n’a pas su faire ses preuves mais était loin d’être désagréable, notamment grâce à une bonne distribution. La deuxième saison des Chilling Adventures of Sabrina est sortie sur Netflix ce printemps, et c’est un peu moins bon qu’aux débuts. L’aspect adolescent prend un petit peu trop le dessus et le charme n’opère plus vraiment, mais j’aime toujours autant l’atmosphère et la présence de la magie. Enfin, Insatiable a elle aussi été annulée après sa seconde saison, et ce n’est pas une grande perte malgré un certain effort pour aborder des thèmes plus sérieusement (l’image de la femme et les troubles alimentaires). L’histoire avait du potentiel et la distribution faisait envie, mais le ton n’a jamais vraiment su plaire au public.
Le surnaturel a été assez présent cette année, avec le teenshow I Am Not Okay With This, atypique mais très réussi avec beaucoup d’humour et une vision de l’adolescence moins clichée que d’habitude. L’histoire donne une belle part au mystère et utilise la magie comme métaphore, ce qui rend l’ensemble intéressant à suivre (et assez addictif). Raising Dion se tourne vers les super-héros pour nous offrir une histoire intrigante et bien orchestrée, mettant au centre une relation mère/fils des plus mignonnes. Un épisode en moins aurait été une bonne chose, mais la série s’en sort bien tout de même. Enfin, Paul Rudd fait son retour dans Living With Yourself, comédie dans laquelle il interprète deux facettes du même personnage : l’un déprimé et peu sûr de lui, l’autre dynamique et, en gros, parfait. Une histoire de clonage qui a mal tourné force les deux Miles à partager la même vie. La série a du potentiel et Paul Rudd est réellement excellent, mais on n’est pas encore au top niveau. À voir pour la suite – s’il y a une suite.
Dans les nouveautés pour lesquelles je suis plus mitigée, on retrouve le drame policier Hightown, très bien porté par Monica Raymund, qui n’évite cependant pas les clichés sur la police et qui ne révolutionne en rien le principe de l’enquête criminelle. Ceci dit, le thème de l’addiction pourrait être son point fort. À développer pour la suite… Il y a également On Becoming a God in Central Florida, dans laquelle nous retrouvons la talentueuse Kirsten Dunst. Le début de la série m’a beaucoup enthousiasmée, mais c’est vrai que l’ensemble s’essouffle pas mal, jusqu’à perdre mon intérêt (même si la saison est quand même bien construite). Je ne suis pas certaine de regarder la suite, mais c’est une histoire qui change et qui a une patte unique. Enfin, AJ and the Queen est pleine de bienveillance mais ressemble un peu trop à un téléfilm Lifetime. Elle n’aura d’ailleurs pas de suite, mais j’ai apprécié la démarche de RuPaul Charles, et le projet était amusant, coloré et sincère.
Pour ce qui est des déceptions, Westworld n’est pas la pire chose que j’ai pu visionner mais la série déçoit et a passé un point de non-retour. Elle manque affreusement de cohérence et s’est perdue dans ce qu’elle voulait raconter. L’équipe se base un peu trop sur sa communauté de fans et sur son visuel (pas toujours génial, d’ailleurs) et oublie quelque chose de très important : la qualité d’écriture. J’ai l’impression d’être prise pour une idiote, et ça ne passe plus vraiment. Riverdale aussi s’est perdue, et est passée de teenshow sympathique à teenshow ennuyeux et incohérent. Les personnages font n’importe quoi et sont peu exploités, les intrigues reviennent en boucle et les nouvelles ne parviennent pas à convaincre. Ça devient difficile ! RUN, nouveauté HBO, partait très bien avec un premier épisode mystérieux, dynamique et amusant. Et puis, ça s’est cassé la figure, jusqu’à perdre tout intérêt. Les deux personnages principaux sont hystériques et ne cessent de se disputer pour revenir l’un vers l’autre, le concept de voyage n’est qu’un détail et dans l’ensemble, la série… ne sert à rien. En parlant de ce qui ne sert à rien, la dernière saison de 13 Reasons Why est enfin arrivée et merci aux cieux, c’est terminé ! Quelle torture ! Une histoire sensationnaliste, inutilement sombre, qui se sert de vrais sujets importants pour nourrir son goût du tragique. Des acteurs eux-mêmes qui ne sont plus très convaincants et une intrigue générale sans fond ni forme. Quel gâchis a été cette série…
Parlons maintenant des séries limitées ! J’en ai regardé un certain nombre, ce qui n’était pas dans mes habitudes jusqu’ici. J’attendais Watchmen avec impatience, même si je ne connaissais pas le Comics. Je reconnais la qualité globale de chaque épisode, mais il m’a fortement manqué d’émotion et d’attachement à l’intrigue et aux personnages, ce qui m’a rendue insensible à l’histoire. C’est un peu la même chose avec The Plot Against America, créée et produite par David Simon, qui est très propre techniquement mais à laquelle il manque un petit quelque chose. J’ai regardé The Outsider pour Ben Mendelshon mais je ne suis pas friande de Stephen King et j’ai trouvé la série assez ennuyeuse et bien trop longue malgré de bons acteurs et une ambiance efficace. J’ai été plus enthousiaste avec Mrs. America, portée par une distribution d’enfer (à commencer par Cate Blanchett), qui retrace la bataille de Phyllis Schlafly contre le ERA (amendement qui permettrait l’égalité homme-femme dans la constitution américaine) et donc contre les féministes. C’est une série historique, pas toujours hyper addictive, mais c’est intéressant et très solide. J’ai failli ne pas être convaincue par Little Fires Everywhere, mais une fois les huit épisodes visionnés, j’en ai eu une bonne opinion. Reese Witherspoon est formidable, et Kerry Washington fait ses preuves au fil du temps. Abordant la maternité, la place de la femme, l’adolescence, la lutte des classes ou le racisme, l’histoire sait être émouvante et mystérieuse, avec une bande-originale douce et efficace. Pour terminer, Mrs. Fletcher s’est discrètement installée sur HBO pour sept épisodes d’une demi-heure, et c’est un petit plaisir d’avoir pu suivre le parcours d’Eve, mère divorcée faisant face à la solitude après le départ de son fils pour l’université. Une fin ouverte, mais des épisodes amusants, sincères et touchants.
Le coin des retraitées
Question vieilles séries ou intégrales, j’ai enfin regardé la série limitée Fosse/Verdon, que j’avais manquée la saison précédente. Michelle Williams et Sam Rockwell sont vraiment très bons, et chaque épisode nous emmène un peu plus dans leurs parcours individuels et commun. Le montage est génial, et l’ambiance est parfaite pour retracer la vie de ces danseurs-chorégraphes mythiques. Je continue avec Modern Family en décalé, et j’ai hâte d’arriver à la fin… Cette dixième saison fait évoluer tout le monde mais il manque quelque chose et les intrigues sont inégales avec certains personnages parfois trop absents. J’ai enfin terminé Buffy the Vampire Slayer avec sa septième saison, qui sait parfaitement conclure son histoire en abordant tous les thèmes importants de la série : les responsabilités, le leadership, la solitude et l’amitié/l’amour. Pour ce qui est de Game of Thrones, mon visionnage s’est poursuivi avec les saisons 2, 3 et 4 ! J’ai été un peu écœurée par la violence inutile dans la quatrième saison et l’adaptation est un peu sélective, mais c’est une série que j’aime bien suivre et devant laquelle je ne m’ennuie jamais. Et puis, c’était plié en un rien de temps : j’ai dévoré Fleabag dont le concept génial m’a tout de suite séduite. C’est drôle, doux-amer et la seconde saison est parfaite de bout en bout.
Mais la star des retraitées cette année, c’est…. tadaaaaaaam : THE OFFICE. Série que je connaissais depuis un certain temps, mais juste de nom et un peu à cause des gifs sur les réseaux sociaux. Je savais que j’allais finir par la regarder et ce printemps/été fut le moment. C’est une série géniale même quand elle raconte n’importe quoi, grâce à ses personnages hyper crédibles mais complètement barrés, un Steve Carell impérial et un humour gênant qui réussit à chaque fois. Le concept est assumé jusqu’au bout et c’est très bien fait, l’équipe joue le jeu et nous offre des moments d’anthologie. Alors oui, c’est vrai que les deux dernières saisons sont plus mauvaises, mais le final de la série est réellement parfait, exactement comme il devait être. The Office est entrée dans ma vie et elle va y rester !
Si vous avez réussi à lire jusqu’ici, je pense que vous méritez une médaille. Sérieusement. Avec l’offre de plus en plus large et le confinement, associés à d’autres soucis personnels, cette saison fut très chargée et j’ai regardé beaucoup (trop ?) de séries. Quelques-unes se sont terminées et d’autres seront probablement annulées prochainement, mais la pile s’est tout de même considérablement allongée cette année. J’ai apprécié la présence féminine plus importante, comme l’an dernier, et un certain calme dans les intrigues. Beaucoup de projets plus personnels, intimes et autobiographies qui nous permettent de nous plonger dans les destins variés d’hommes et de femmes différents. J’aime toujours autant les séries bienveillantes et cocooning, et j’ai un petit faible pour celles comportant de la magie. Je ne sais pas de quoi la saison prochaine sera faite, mais 2019/2020 n’a certainement pas été de tout repos ! Merci de m’avoir lue, et à l’année prochaine pour un nouveau bilan !
Awards
Meilleur acteur : Rami Malek (Mr. Robot)
Meilleur actrice : Gaia Girace (My Brilliant Friend)
Meilleur acteur (second rôle) : Billy Crudup (The Morning Show)
Meilleure actrice (second rôle) : Cynthia Erivo (The Outsider)
Meilleur ensemble : The Morning Show
Meilleure réalisation : Mr. Robot
Meilleur scénario : The Morning Show
Meilleur montage : Mr. Robot
Meilleure photographie : Peaky Blinders
Meilleurs décors : Peaky Blinders
Meilleur score : My Brilliant Friend (Max Richter)
Meilleure bande-originale : Atypical / Dickinson
Meilleur épisode d’ouverture : My Brilliant Friend, 2.01 : The New Name
Meilleur épisode final : Mr. Robot, 4.13 : Hello, Elliot
Meilleure comédie : Grace & Frankie
Meilleur drame : Mr. Robot
Nouveauté coup de cœur : The Morning Show
Coup de cœur : Mr. Robot
Mention : My Brilliant Friend
TOP 3 séries notées (diffusées cette saison uniquement) :
3. The Morning Show (14,30/20)
2. Mr. Robot (15/20)
1. My Brilliant Friend (15,25/20)
TOP 3 des épisodes notés (diffusés cette saison uniquement) :
3. My Brilliant Friend, 2.06 : Rage (17/20) / I May Destroy You, 1.12 : Ego Death (17/20)
2. Mr. Robot, 4.07 : 407 Proxy Authentication Required (17/20)
1. Mr. Robot, 4.13 : Hello, Elliot (18/20)