Chers lecteurs de mes critiques d’Arrow, je tenais d’abord à vous demander pardon pour ne pas avoir délivré de critique la semaine dernière. Cela ne se reproduira plus, avant la fin de la saison tout du moins. Parce que non, je ne suis pas sûr de continuer la série au-delà de cette saison 4. Je suis de moins en moins convaincu par ce qu’il reste de la série qui m’a fait redécouvrir avec plaisir l’univers des super-héros. Tous les bons scénaristes semblent être partis çà et là, laissant place à un show qui ne ressemble souvent plus qu’à l’ombre de lui-même.
Ne vous méprenez pas, j’éprouve encore pas mal de plaisir à regarder Arrow ; c’est juste que je suis arrivé à un point où je me demande bien où ils ont prévu d’amener leur histoire. Ce sentiment est renforcé par Eleven Fifty-Nine, connu par les fans comme « celui où un personnage principal allait mourir ». Bien évidemment, il y aura donc des spoilers mais, comme j’avais pu le faire sur l’une de mes critiques de The 100, je garderai l’élément spoiler pour la fin. Agrémenté bien sûr d’un petit message pour prévenir ceux qui n’auraient pas vu cette introduction (petits coquins). C’est parti pour la critique !
Damien Darhk revient dans le game
Même derrière les barreaux, Darhk reste une menace sans pareille ; il menace les proches de tout le monde, les ramenant sous son commandement. Murmur la semaine dernière, et maintenant Malcolm : Darhk se reconstruit progressivement une armée. Neal McDonough et John Barrowman délivrent sans peine leurs lignes de dialogue, rendant les vilains qu’ils interprètent extrêmement over-the-top, de la meilleure des façons possibles.
Pour ne rien arranger, sa femme se retrouve désormais avec les pleins pouvoirs au niveau de Star City. La partie électorale représentait un joli détour à tout ce qui se passait autour de Team Arrow cette année, et je trouve réellement dommage le fait que les scénaristes soient passés à côté de l’opportunité de développer davantage le personnage d’Oliver.
Les scènes au sein de la prison sont parfaitement exécutées, entre des scènes d’action au point et un Damien Darhk qui s’amuse manifestement de tout ce qui se passe autour de lui. Cela ne rendra que l’issue plus tragique. Désormais à la tête d’une nouvelle armée, il dispose également des pleins pouvoirs sur la ville. Team Arrow n’avait pas connu un tel sentiment d’impuissance et de vulnérabilité depuis longtemps ; c’est peut-être encore à ce jour la seule raison qui me pousse à continuer cette série.
Un jeu du chat et de la souris au sein de Team Arrow
Il faut dire que les scénaristes ne lésinent pas sur l’absence de finesse de leur scénario. L’intrigue autour d’Andy est en ce sens révélatrice : le cliffhanger de la semaine dernière le laissait en pourparlers avec Malcolm : logiquement, vu ce que l’on sait du personnage, on doit penser qu’il est méchant depuis le début. Sauf qu’ici, on tente de nous montrer par tous les moyens qu’il ne l’est pas. Et c’est long, mais long… Pour arriver à son but avoué – la scène de la prison – l’équipe créative s’encombre beaucoup trop.
On obtient néanmoins le meilleur moment de l’épisode : une discussion enflammée entre Oliver et Diggle. Même si ce dernier finit par avoir tort de faire confiance à son frère de sang, ses saillies à l’encontre de son frère de combat font à la fois mal et plaisir à entendre. Enfin, quelqu’un met l’Archer vert en face de son attitude et de ses actes ; bien que jouissif et bien joué, cette discussion se verra évidemment affaiblie par l’issue de tout cette histoire. Les scénaristes ont une fâcheuse tendance à faire d’Oliver l’homme qui a toujours raison ; personnellement, cela m’éloigne de plus en plus d’un personnage que j’avais énormément apprécié en début de saison.
Eleven Fifty-Nine est un bon épisode d’Arrow : l’action est de qualité, les dialogues sont forts et on se sent impliqué du début jusqu’à la fin. Néanmoins, l’élément final me laisse dans l’expectative, partagé entre le ratage total ou le manque de compétence flagrant. Je pencherais davantage pour la seconde proposition, et c’est cela qui me fait peur pour la suite…
J’ai aimé :
- La qualité des scènes d’action.
- La scène entre Diggle et Oliver.
- Damien Darhk.
- Thea. Sérieusement, tant que vous y êtes à balancer vos spin-offs, donnez-en un à Thea !
- Pas de Felicity. Et lorsqu’elle est réapparue à la fin, je me suis rendu compte que j’avais sans doute atteint un point de non-retour avec le personnage.
Je n’ai pas aimé :
- Les flashbacks.
- On arrive encore à parler d’Olicity.
- L’évènement final trop téléphoné.
- En réalité, l’évènement final en lui-même, que je vais expliquer juste après.
Ma note : 14/20 (avant évènement)
10/20 (après évènement)
SPOILERS ! CETTE SECTION DE LA CRITIQUE S’INTÉRESSE À UN ÉVÈNEMENT PARTICULIER DE L’ÉPISODE. ARRÊTEZ-VOUS DE LIRE MAINTENANT SI VOUS NE L’AVEZ PAS ENCORE VU !
Bon, ce qui s’est passé au sein d’Eleven Fifty-Nine me laisse perplexe : d’un côté, la mort d’un personnage principal est toujours source de développement potentiel ; de l’autre, Arrow le fait généralement mal, sans compter le fait que le personnage en question me plaisait plutôt bien. Trêve de mondanités, rentrons dans le cœur du sujet !
- La mort de Dinah Laurel Lance :
Eh oui, c’est le Black Canary qui est passé à la trappe. Si la nouvelle aurait pu me faire bondir de joie jusqu’au milieu de la saison 3, elle me laisse un sentiment davantage mitigé à présent. Laurel n’était en aucun cas parfaite ; j’ai longuement parlé des problèmes de jeu de Katie Cassidy (notamment ici) ou alors des soucis rencontrés lorsque les scénaristes essayaient de donner du matériel plus conséquent à Laurel (notamment là). Malgré tout, le personnage avait gagné en intérêt : en rôle de sidekick marrante et badass sur les bords, Laurel en imposait franchement. De la personne qui aurait pu couler la superbe deuxième saison d’Arrow, elle était passée à une de celle qui me donnait envie de regarder encore la saison 4. Du coup, je suis déçu de la voir partir. Après, pour être tout à fait honnête avec vous, il n’y a qu’un seul personnage dont la mort ne m’aurait pas dérangé : Felicity Smoak.
Je ne suis pas un fana hardcore des comics ; j’accepte généralement que les scénaristes tentent de développer leur propre histoire, parfois éloignée des canons. La preuve, l’amitié Laurel/Oliver se montre bien plus satisfaisante que leur relation amoureuse compliquée – mais ça, c’est aussi parce qu'Arrow (comme Gotham, The Flash, Supergirl, Daredevil, Legends of Tomorrow, Agents of SHIELD et Agent Carter*) ne sait pas écrire de la romance. Je ne suis donc pas déçu qu’Oliver et Laurel ne finiront pas leur vie ensemble ; je suis néanmoins triste de la manière dont la mort du personnage a été gérée.
*Les plus perspicaces d’entre vous auront remarqué qu’il y a une seule série de super-héros que je ne compte pas dans le lot : Jessica Jones. Et encore, c’est juste parce que Jessica et Luke sont géniaux ensemble.
- La mort de Laurel dans l’épisode :
Parce que oui, c’est là que le bât blesse, et sérieusement d’ailleurs. Déjà, on la sent venir à quarante-douze kilomètres : tout le cahier des charges du « je vais mourir dans cet épisode » est scrupuleusement respecté : la jeune femme obtient une promotion, son père lui répète qu’elle est une personne géniale (sans aucune raison particulière), Darhk la menace une première fois, elle va bientôt laisser de côté le costume de Black Canary… Bordel, elle dit même que ce sera la dernière fois (le funeste "one last time" en VO) ! Au fur et à mesure de l’épisode, la tension redescend, alors qu’elle était censée monter. Contrairement à Dark Waters, très bon pour nous mener sur de fausses pistes, on se retrouve ici placé avec la finesse d’un bodybuilder vidéaste sur le chemin de la mort de Laurel.
Après, et c’est sans doute cela la plus mauvaise partie de l’épisode : on ressort de l’épisode avec la sensation que les scénaristes nous ont pris pour des cons. Laurel se fait donc poignarder par Darhk ; d’habitude, dans ce genre de séries, cet acte ne représente qu’une petite égratignure de rien du tout. Et, en effet, Laurel semble s’en remettre. Avant de partager une scène seule à seule avec Oliver : elle lui demande de faire quelque chose pour elle – on n’entend pas ce qu’elle lui dit – et après elle meurt mystérieusement. Booooooooooooooon. Apparemment, Katie Cassidy a bel et bien déclaré que son personnage est mort. Il ne reste du coup qu’une explication possible – et davantage acceptable que de penser que l’équipe derrière Arrow nous ment – : les scénaristes sont incompétents !
Les « adieux » de Laurel avec son équipe sont touchants, mais la mort du personnage se retrouve incroyablement mal gérée ! C’est mal filmé, tout en nous laissant un sentiment d’ambiguïté alors que cette mort était censée être définitive de chez définitive. Je ne sais pas qui est resté dans l’équipe créative d’Arrow, mais ce ne sont clairement pas des génies ! Meilleur exemple : Laurel qui nous redit encore une fois combien Olicity c’est cool. Généralement, lorsqu’on se sent obligé de vous répéter à quel point quelque chose est génial, c’est qu’il y a anguille sous roche… De plus, cela ne rend absolument pas hommage au personnage. Pour le coup, j’en ai gros.
Adieu Laurel… pour le moment. S’il est presque sûr que Laurel Lance est morte, n’oublions pas qu’il existe désormais une Terre-2 – Katie Cassidy faisant d’ailleurs une apparition dans The Flash plus tard dans la saison ! Plus la possibilité de Legends of Tomorrow. Dans Arrow, Laurel est morte ; dans L’Arrowverse, ce n’est pas la dernière fois qu’on la verra. Rest in peace Black Canary. Désormais, ce sont tes partenaires qui vont pleurer…