Défendre la cause de ce qui est juste
Kate Reed doit faire la médiation entre Danny Martin et son ancien employeur représentant une grosse compagnie spécialisée dans la conception et la fabrication d'avion qui lui propose un contrat assez généreux pour un licenciement à l'amiable. Seulement, l'ingénieur refuse cette offre, opposant son refus de la clause de confidentialité, laissant apparaître un problème de responsabilité et de conscience. Pendant ce temps, Ben Grogan se retrouve en difficulté pour ne pas avoir prévenu son client, un joueur de baseball, d'une offre d'un quart de million de dollar que la partie adverse aurait faite.
Résumé de la critique
Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :
- une intrigue principale qui souffre de problèmes de crédibilité
- une storyline secondaire plaisante, avec un léger sentiment de déjà-vu
- des comédiens qui font la différence
- des héros qui ont le droit d'être fragile
Cas de conscience
Pour cet épisode de Fairly Legal, les scénaristes proposent à Kate un cas assez complexe, la médiation tournant rapidement assez mal avec le départ de Danny de la table des négociations. L'offre de son employeur est généreuse, mais le cas de conscience prend vite le pas, l'ingénieur hésitant sur sa capacité à accepter le parachute doré qu'on lui offre. Le choix de Kevin Weismann pour ce rôle est très judicieux, le comédien possédant toujours cette humanité qui faisait son charme dans Alias, sa tentative pour infiltrer son ancienne entreprise évoquant des souvenirs de l'ancien show de J. J. Abrams.
Le cas de conscience est bien posé et très clair, avec comme enjeu le besoin de défendre la question de l'éthique personnelle contre les arguments financiers d'une grande firme. Seulement, à trop vouloir jouer les héroïnes, Kate Reed en fait un peu trop, choisissant son camp avec un excès de ferveur tel qu'elle perd son impartialité jusqu'à un final trop forcé pour être totalement crédible. Assumant son côté divertissement, Fairly Legal offre un épisode plaisant, mais assez prévisible dans son dénouement qui paraît trop tiré par les cheveux.
Peu crédible dans le final, le scénario repose entièrement sur la qualité des interprètes et donne au final un ensemble plaisant, dynamique, porté par la même énergie qui caractérise cette seconde saison. L'intrigue secondaire va partager cette question autour de l'éthique, mais sous un angle d'approche un peu différent, le client préférant dans ce cas l'argent à sa propre fierté.
Le besoin de s'imposer
L'autre storyline va tourner autour du duo Lauren - Ben, celui-ci se trouvant pris à défaut pour ne pas avoir annoncé à un de ses clients la proposition financière de la partie adverse. En effet, l'orgueil de Grogan le pousse à refuser une offre certes intéressante, mais qui lui semble sous-estimer ses capacités à obtenir plus pour son client, affichant une nouvelle fois cette insolence qui le caractérise. L'occasion pour le jeune avocat d'affirmer un caractère bien trempé, mais si cela passe d'abord par sa mise sous tutelle par Lauren qui profite de l'occasion pour tenter de prendre le contrôle.
Un affrontement plaisant, même s'il n'a pas l'envergure espérée, permettant de constater combien Ryan Johnson a su parfaitement s'intégrer dans la série, portant un personnage à la fois sympathique et attachant. Seul reproche, la série laisse l'impression de lorgner du côté de Suits, Ben Grogan ayant par instant des faux airs de Harvey Specter. Une influence logique vue que les deux séries sont des produits USA, mais qui ne permet pas d'intégrer réellement Lauren dans cette histoire, l'intrigue se limitant vite à un face-à-face entre Ryan Johnson et Kelly Hu.
Au final, l'ensemble est plaisant, mais l'intrigue montre fréquemment ses limites, l'histoire du joueur de base-ball restant particulièrement anecdotique. Par contre, le soin apporté aux personnages et à leur interaction reste indéniable, laissant comme toujours la vedette aux interprètes qui participent pleinement à la bonne humeur communicative que véhicule la série. Un point fort qui se retrouve dans cet épisode qui offre plusieurs scènes vraiment réussies, confirmant le bonne début de saison du show.
Characters welcome
Série judiciaire sympathique, Fairly Legal ne mise pas sur l'art de la plaidoirie comme Harry's Law, mais avant tout sur l'humanité des personnages portés par un groupe d'interprètes très convaincants, Sarah Shahi en tête. Son association avec Kevin Weismann fonctionne parfaitement, pendant que Tom Amandes remplit parfaitement son rôle, offrant une performance qui nuance légèrement un rôle de méchant un peu trop atypique. Trop manichéen, l'épisode peut heureusement s'appuyer sur la conviction des comédiens pour donner une vraie force émotionnelle à la médiation du jour, même si cette question d'éthique aurait mérité un peu plus de finesse.
Mais le duo le plus irrésistible reste Kate et Justin, leur affrontement offrant les dialogues le plus amusants de l'épisode, affrontement entre la raison et la passion. Une opposition qui doit beaucoup au style mesuré et monolithique de Michael Trucco qui va totalement en contradiction à la frénésie de Sarah Shahi qui assaille le jeune procureur de manière assez terrifiante. Une opposition de style très réussie qui donne tout son sel à la série, les deux comédiens conservant cette alchimie troublante qui fait tout le charme cette association entre la rigidité de la loi et le besoin d'échange lié à la négociation.
La relation entre Ryan Johnson et l'héroïne est aussi un des bons points de la saison fournissant quelques scènes qui servent à rythmer l'épisode en connectant les deux intrigues principales. Confirmant la bonne impression du début de saison, Fairly Legal parvient à enclencher une mécanique intéressante autour de ces nouveaux personnages, évitant les instants creux qui avaient plombé la première saison.
Le droit à l'hésitation
Le point sur lequel appuie beaucoup le scénario de cette semaine est le droit de l'héroïne à hésiter concernant le conseil à donner à son client entre la voie du bien commun et le bonheur au singulier. Mais, malheureusement, l'importance de sa famille pour cet homme n'est pas assez mise en évidence, hormis lors d'un final qui semble verser inutilement dans le mélodrame. Une faute de goût regrettable qui vient entacher une conclusion trop prévisible qui appuie le côté assez manichéen de toute cette histoire.
En conclusion, un divertissement réussi, à l'image de ce début de saison deux, s'appuyant sur des interprètes de qualité qui donne tout son sel à cette histoire. Posant des questions éthiques assez subtiles, l'épisode propose une intrigue principale touchante reposant sur un excellent Kevin Weismann et une affaire du jour qui donne du sens à l'intervention de la médiatrice. Dommage par contre que le récit propose un final aussi peu crédible, solution de facilité utilisée par les scénaristes pour offrir une conclusion satisfaisante.
J'aime :
- les comédiens très bons
- l'histoire plutôt touchante
- les scènes entre Kate et Justin
Je n'aime pas :
- le manque d'impact de Lauren
- la position très manichéenne des scénaristes
- le final tiré par les cheveux
Note : 12 / 20
Un bon divertissement, porté par un casting impeccable qui oblige Kate à prendre des risques et à se mettre en péril pour son client. Malheureusement, cet investissement excessif donne un côté manichéen à cette intrigue assez déplaisant, surtout lors d'un final clairement tiré par les cheveux.