Critique : Fairly Legal 2.05

Le 16 avril 2012 à 08:51  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode réussi qui propose un approfondissement très intéressant du personnage de Ben.
Par sephja

Critique : Fairly Legal 2.05

~ 8 minutes de lecture
Un épisode réussi qui propose un approfondissement très intéressant du personnage de Ben.
Par sephja

Ce qui appartient à la famille reste dans la famille

Lauren vient d'obtenir un contrat avec Aero Bank, une grosse filiale bancaire pour un service d'avocat conseil, cette participation nécessitant pour Kate Reed de gérer les négociations relatif à différents dépôts de bilans. Une situation gênante pour la jeune femme qui va craquer en prenant fait et cause pour le gérant d'un immeuble qui refuse de voir sa mère à la rue, victime d'un locataire gênant qui fait fuir les familles par son commerce illégal. Pendant ce temps, Lauren a écho du fait que le District Attorney a l'intention de mettre les infidélités de Justin sur la place publique.

 

Résumé de la critique 

Un épisode amusant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un épisode qui donne la part belle à Ben Grogan 
  •  une histoire de politique qui connaît un rebondissement inattendu
  •  une formule USA très bien appliquée 
  •  une saison deux qui n'en finit pas de surprendre 

 

 

Le rapport au passé de Ben Grogan 

Pour cet épisode de Fairly Legal, les scénaristes vont proposer une intrigue misant avant tout sur le duo entre Ben et Kate au travers d'une histoire de voisinage en apparence peu crédible. Le but de Kate est de pousser un trafiquant de drogue à quitter un immeuble, essayant de trouver un accord pour sauver ainsi le patrimoine familial du propriétaire qui se plaint des nuisances occasionnées par ce trafic. Seulement, son avocat se dresse devant sa porte, empêchant l'héroïne d'utiliser sa stratégie habituelle de la tornade consistant à foncer bille en tête, offrant l'occasion à Ben d'occuper le premier rôle.

Ryan Johnson confirme alors pleinement son implantation dans la série, imposant son rythme à la fois nonchalant et mesuré, soulignant ici un peu plus son antagonisme avec l'héroïne de Fairly Legal. L'ensemble est assez décevant du point de vue de la crédibilité, mais se révèle franchement réjouissant par les dialogues et le jeu des interprètes tant les comédiens 'en donnent à coeur joie. Pour la première fois, Sarah Shahi se heurte à un adversaire cynique et froid, avocat manipulateur qui parvient à la déstabiliser en utilisant contre elle son style très direct. 

Même si elle est mal amenée, la scène finale du toit est particulièrement réussie, montrant une nouvelle fois la différence entre Kate et Ben, laissant apparaître une réelle fragilité dans la carapace de Grogan. Ben, à l'opposé de Kate, possède un rapport conflictuel avec son passé qu'il rejette, optant pour une approche brutale et directe du deuil consistant à couper les ponts. Achevant définitivement son intégration, Ryan Johnson laisse apparaître un peu de nuance dans son jeu qui donne du sens à son association avec Kate Reed, les qualités de l'un étant les défauts de l'autre. 

 

Une construction de la saison impeccable  

L'année dernière, Fairly Legal m'énervait fréquemment pour ses problèmes de mythologie, le show ne développant que des arcs sans véritable intérêt autour des secrets du père de Kate. La nouvelle équipe créative a eu la bonne idée de faire table rase, construisant la mythologie du show autour des vivants, évitant ainsi les trous d'air de la saison passée. Seulement, l'élaboration d'une intrigue autour du désir pour Justin d'entrer en politique semblait pour le moins risquée, reposant sur un duo Michael Trucco - Sarah Shahi en parti épuisé.

L'erreur est immédiatement corrigée avec sa rencontre avec le district attorney Davidson, concurrent direct de Justin pour l'élection à venir, cherchant à débaucher le cabinet Reed and Reed pour sa campagne. Prise entre le désir de se faire un allié influent et le refus de trahir Kate, Lauren montre durant tout l'épisode son hésitation, laissant apparaître une vraie volonté de montrer sa loyauté au membre de son cabinet. Connectée désormais avec l'histoire de Justin, cette histoire d'élection affirme un certain potentiel, exploitant parfaitement le style très diplomate du personnage de Virginia Williams, beaucoup plus à l'aise cette année par cet espace de liberté qui permet de nuancer son personnage. 

Mieux maîtrisée, sans temps mort, cet épisode confirme le très bon début de saison de Fairly Legal et commence à installer une mythologie intéressante. La relation entre Lauren et Kate prend une tournure positive, avec une Sarah Shahi totalement dans l'action pendant que la chef de Reed and Reed se révèle une habile stratège, équilibrant un duo moteur entre deux femmes qui apprennent à s'apprivoiser.

 

 

Le "Characters Welcome" à l'oeuvre 

Pour expliquer rapidement ce titre, le terme "Characters welcome" est le slogan de la série USA qui sert de principe premier dans l'élaboration de leurs différentes séries. Que ce soit Monk, Burn Notice ou Suits dernièrement, toutes reposent sur des personnages forts et charismatiques qui supplantent le concept même de la série, souvent réduit à un simple concept show. Les personnages sont donc le fruit d'un vrai travail de développement au détriment d'un format peu feuilletonnant, donnant ces dernières années plusieurs gros succès à la chaîne. 

Hors, l'année dernière, Fairly Legal était apparu comme une trahison de cette philosophie, reposant sur un personnage fort certes, mais dont les intrigues délaissaient les personnages au profit d'un développement poussif du concept de la médiation. Une cassure qui a donné un résultat moyen et assez discutable, les intrigues peinant à se développer autour d'un seul personnage principal. La vraie évolution de cette saison deux consiste à intégrer la négociation comme une excuse pour lancer l'épisode et mettre en valeur certains personnages comme Leo particulièrement réjouissant cette semaine.

Aucun personnage est sous-exploité dans cet épisode dynamique où une simple scène d'ascenseur devient hilarante lorsque Kate empêche tout un groupe de figurants d'en sortir. Remplir les vides de la saison un, miser avant tout sur la dynamique de groupe et, pour Lauren, révéler tout le potentiel inexploité la saison dernière, voilà la mission que parvient à faire parfaitement cette saison deux. Malgré un scénario un rien basique, le divertissement est au rendez-vous, proposant une équilibre impeccable entre la comédie et le drame.  

 

Sans faute pour l'instant

La mi-saison approche pour Fairly Legal est le bilan est particulièrement positif, la nouvelle dynamique voulue par Peter Ocko faisant une nouvelle fois ses preuves. Totalement intégré à la série, Ryan Johnson permet d'amener une dimension plus sombre à l'univers de Reed and Reed, montrant sa capacité à ne pas s'attacher aux autres en tournant la page brutalement d'une affaire à une autre. Un prolongement inattendu de ce personnage qui rejoint le thème principal du deuil, portrait effrayant pour Kate de ce que représente la vie dans le déni du passé. 

En conclusion, un divertissement très plaisant malgré une histoire d'appartement tirée par les cheveux et assez peu inspirée. Sans temps mort, les relations entre les personnages vient intelligemment supplanter les faiblesses de cette intrigue, la duo Kate - Ben offrant plusieurs passages vraiment drôles. La mythologie n'est pas en reste avec un joli développement autour du personnage de Lauren qui se retrouve obligée de choisir son camp entre le procureur en place et Justin. 

 

J'aime : 

  •  dynamique, sympathique, réjouissant 
  •  les comédiens très bons 
  •  les séquences de Léo vraiment drôles 
  •  le beau développement du personnage de Grogan

 

Je n'aime pas : 

  •  l'histoire de base pas assez solide 
  •  la conclusion tirée par les cheveux 

 

Note : 13 / 20 

Un bon divertissement porté par un casting impeccable qui permet de masquer une intrigue de base pas vraiment convaincante. La qualité des comédiens, une mythologie bien pensée et quelques idées de mise en scène amusante viennent confirmer la bonne impression laissée par ce début de saison.

L'auteur

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