Pitch "l'amour doit rester un mystère"
Chroniques de trois couples en période de crise :
- Charlie décide de rompre avec Jodie suite à la découverte d'un gâteau à la banane qu'elle a cuisiné à son intention.
- Ed et Faye viennent rendre visite à leur fils qui vient d'emménager avec son petit-ami homosexuel. L'occasion pour Ed d'essayer de prouver qu'il peut être ouvert d'esprit.
- Judd et Colleen vont recevoir le conseil d'un sexologue de la télévision sur l'importance de garder le contact visuel durant le coït. Seulement, cette pratique va révéler des effets imprévus en révélant certains fantasmes qui auraient du rester cachés.
L'impossibilité de l'amitié homme-femme
L'histoire ne commence pas très bien avec une bluette un peu idiote autour de Charlie, tellement angoissé à l'idée de s'engager qu'il se sent obligé de fuir lorsque Jodie fait l'effort de lui préparer un gâteau. Porté par un couple Bret Harrison (toujours impeccable dans le registre de la comédie romantique) et Michelle Trachtenberg (toujours un peu glaciale, ce qui convient bien au personnage) assez juste, ce mini-épisode s'avère vite ennuyeux car trop prévisible, à l'exception une séquence de lap dance inspirée.
Trop semblable au premier épisode, il défend l'idée de l'impossibilité d'une amitié homme-femme une fois que la relation s'est engagée dans une voie plus intime. Blessée, Jodie veut avant tout connaître les raisons du rejet de Charlie qui se conduit durant cette bluette comme le pire des goujats. En imaginant une lutte homme-femme par le biais des pires clichés, la série s'affaiblit elle-même et fait preuve d'un manque d'originalité dommageable, surtout que certaines répliques des copains de Charlie sonnent assez justes et s'avèrent plutôt drôles.
Le vrai problème de ce genre de récit vient du format de l'épisode, trop court pour qu'on puisse vraiment s'attacher à ce duo. La meilleure partie de l'épisode vient au bout d'une dizaine de minutes, lorsque les deux acteurs trouvent le ton juste et parviennent enfin à donner de la crédibilité à leur couple. Hélas, il est déjà trop tard car la série passe aussitôt au sketch suivant, comme une simple parenthèse ne menant finalement nulle part.
L'amour n'est pas toujours un sésame pour la tolérance
Kurtwood Smith et Frances Conroy incarnent un couple old fashion qui vient rendre visite à leur fils qui vient de s'installer avec son petit-ami homosexuel. Avec ce formidable duo, l'épisode va se révéler particulièrement drôle et sympathique, chacun des comédiens incarnant à tour de rôle la difficulté à avoir l'esprit ouvert. Parfaite dans le registre tragi-comique, Frances Conroy nous propose un portrait remarquable de maman-poule essayant d'amener son mari à accepter l'homosexualité de son fils.
Kurtwood Smith trouvera en Greg Grunberg une oreille compatissante, révélant une certaine idée de la tolérance sans rapport avec le fait d'être gay ou pas. Son seul souci consiste à savoir si son fils est heureux, et sa seule intolérance n'a finalement aucun rapport avec l'orientation sexuelle de son fils. Avec leur jeu très juste, les comédiens apportent une vraie légèreté à l'ensemble, jusqu'à une demande en mariage assez touchante où Faye va s'avérer incapable de laisser partir son fils.
Plus qu'une banale histoire de tolérance, ce récit est avant tout une histoire sur l'amour et le refus de perdre l'être aimé. Plutôt drôle et touchante, elle doit beaucoup à un casting remarquable qui permet de se plonger rapidement dans une histoire qui joue intelligemment la carte de la simplicité. De loin, le meilleur sketch de tout cet épisode.
L'importance du garder certaines choses secrètes
Judd et Colleen sont un couple assez heureux que la rencontre avec un célèbre sexologue (Jeffrey Tambor, dont l'apparition est beaucoup trop courte) va jeter dans un certain désarroi. Une histoire vide, sans saveur, juste idiote, qui ne sert qu'à développer une théorie sur le couple et l'importance de garder un mystère envers celle ou celui qui partage votre vie. Gâchant son potentiel par un humour bas de plafond, cet épisode ne sert qu'à créer un lien assez facultatif avec l'épisode précédent par le biais du personnage de Greg Grunberg.
Le fantasme sera toujours une source de dispute facile au sein du couple et ne sert au final qu'à expulser une frustration qui s'accumule au fur et à mesure de la routine du quotidien. Un argument bien trop banal pour justifier une histoire aussi ridicule, sauvée une fois de plus par l'abattage remarquable des comédiens.
Bon sang, Jeffrey Tambor en sexologue, il y avait matière à faire beaucoup mieux, j'en suis certain.
J'aime :
- les comédiens très bons, surtout dans la seconde histoire
- la seconde histoire
- un ton assez léger ...
Je n'aime pas :
- ... lorsque la série ne nous sert pas des clichés à la pelle
- la troisième histoire, sans le moindre intérêt
- Jeffrey Tambor qui apparaît moins d'une minute (oui, je suis un fan d'Arrested Development)
Note : 11 / 20
Suite de sketchs très inégaux, porté par de très bons comédiens, Love Bites déçoit au travers d'une première et troisième histoire plutôt ratée. Heureusement, la seconde vient tout rattraper, proposant un récit plutôt touchant et vraiment drôle. L'occasion de regretter que les auteurs n'aient pas opté pour un format de vingt minutes.