Pitch fleur bleue
Trois petits sketchs portant sur l'intimité et la honte de voir révéler certains secrets:
- Jeff et Bridget vivent ensemble depuis peu et commencent à percer leur intimité respective. C'est au hasard d'une facture pour un film pornographique qu'il découvre que son amie fantasme sur les hommes en uniforme.
- Becky, la nièce de Judd, pense avoir attrapé une MST, mais ne trouve aucun adulte pour venir la rassurer, hormis son oncle qui lui donne des leçons de conduite.
- Brian est un père célibataire, élevant seul sa fille Maddy. Suite à un rendez-vous raté avec Kristen, une des mères célibataires de l'école, il va gagner sa réputation de "Creepy Dad" alignant les bêtises les plus humiliantes.
Signalons en préambule que les trois sketchs sont pour la première fois particulièrement bien agencés, ce qui donne une meilleure cohérence à l'épisode.
La honte d'un fantasme
Jeff et Bridget sont au début de leur vie en commun, en pleine phase où chacun découvre l'intimité de l'autre. La révélation du goût de la jeune femme pour les hommes en uniforme va pousser son ami à tenter de satisfaire ses fantasmes en essayant de s'amuser à créer les situations propices pour enfiler différents costumes. Devant le malaise persistant, Jeff tente d'équilibrer la balance en révélant être un fétichiste du pied, inconscient des problèmes que va engendrer ce mensonge.
Porté par un duo d'acteurs très touchant, ce sketch lance bien l'épisode en posant plusieurs personnages qui vont revenir dans les deux autres sketchs. James Roday reste assez sobre et apporte une vraie dose d'humour dans ses scènes costumées, n'hésitant pas à se ridiculiser pour tenter de mettre fin au malaise d'Ashley Williams. Une histoire anecdotique touchante et réellement amusante qui pose intelligemment la thématique de cet épisode, à savoir la honte liée à l'intimité. La scène de léchage de pieds est vraiment amusante, la vedette de Psych faisant preuve de tout son talent comique.
Un sketch qui doit beaucoup à son duo vedette, mais donne bien le ton d'un épisode véritablement réussi.
Potentiel romantique : 70% (100% pour les fans de léchage de pieds)
Le signe distinctif d'une erreur
Becky est une lycéenne qui est perturbée par un problème intime survenu après avoir couché avec un garçon qui s'avèrera être un crétin. Humiliée, elle tente de trouver des informations sur les MST, mais à part le sida et les informations sur la grossesse, les médecins scolaires ne sont pas habilités à lui répondre. Cachant à sa mère sa situation perturbante, elle va craquer lors d'une leçon de conduite avec son oncle Judd et libérer toute cette angoisse sur la personne la moins qualifiée pour lui répondre.
Interprétée par une Vanessa Marano très convaincante, ce court sketch vaut beaucoup pour sa critique sur l'absence d'information liée aux MST. D'un ton assez léger, l'épisode propose un duo assez irrésistible entre la jeune femme et Greg Grunberg, le côté légèrement décalé de Judd permettant d'éviter que le récit verse dans le psychodrame inutile. En raillant le discours moral par une bonne dose d'ironie, ce sketch parvient à garder une tonalité romantique bien dans l'esprit de la série. Car cette MST correspond au sentiment de culpabilité d'une jeune femme qui comprend qu'elle a couché avec le mauvais garçon et fait l'apprentissage de la déception amoureuse.
Un sketch sympathique, le plus faible de l'épisode, mais qui esquive intelligemment certaines lourdeurs.
Potentiel romantique : 40%
La honte d'être maladroit
La dernière intrigue est de loin la meilleure et va contenir un message assez profond sur la difficulté de l'exercice de la séduction. Cumulant les bêtises lors de son rencard avec Kristen, Brian va devenir un paria parmi les parents d'élèves, alignant bourdes sur bourdes jusqu'à une photo ratée qui le fait passer pour un horrible psychopathe. Sa fille de huit ans va alors subir de plein fouet les remarques concernant son père, obligeant celui-ci à tenter d'améliorer les choses sans jamais vraiment y parvenir.
Très touchant et remarquablement juste, Jay Harrington éclaire de son talent cette histoire vraiment bien pensée, celle d'un divorcé brisé par une épouse castratrice et qui reprend lentement contact avec le monde extérieur. Cumulant les bêtises malgré une flagrante bonne volonté, il essayera, en dépit des échecs, de séduire Cheryl Hinnes, l'acharnement du destin contre lui finissant par faire ressortir sa vraie nature. La vraie entreprise de séduction commencera alors, une fois les idées reçues balayées, ne laissant que la vérité d'un être humain avec ses blessures et ses faiblesses.
Un sketch très réussi et réellement touchant, très cohérent avec le reste de l'épisode et qui conclut en beauté ce volet très réussi de Love Bites.
Potentiel romantique : 95 %
J'aime :
- trois sketchs qui évitent l'éparpillement habituel de la série
- un épisode vraiment drôle
- un casting impeccable
Je n'aime pas :
- un format toujours aussi discutable
- toujours pas de Becki Newton
Note : 14 / 20
Un très bon épisode sur le thème de l'intimité et de la difficulté à accepter ses propres faiblesses. Les acteurs sont remarquables, l'épisode réservant son meilleur sketch pour la fin, même si les deux premiers ne déméritent pas.
A noter, pour les fans des comédiens cités précédemment, que cet épisode peut-être vu indépendamment du reste de la saison.