Il y a des séries qui commencent de manière extraordinaire, et qui s’écrasent tellement puissamment par la suite. Il y en a d’autres, qui débutent de façon timide, clichée et pas franchement réjouissante, mais qui par la suite s’améliorent, récompensant ceux qui ont eu la patience de les suivre, même lors des débuts chaotiques. Tout est une question de patience. C’est pour cela d’ailleurs que je regarde toujours Gotham. On sait jamais.
Si j’adore toujours autant tirer sur l’ambulance remplie de chatons tout mignons qu’est Gotham, ce n’est pas le sujet de cette critique. Supergirl est une série qui possède sa bonne part de défauts, qui peut décourager bien des personnes. J’avais accroché au pilote, malgré son rythme mollasson, ses dialogues avec autant de finesse qu’un haltérophile moldave, ses références à Superman et ses personnages caricaturaux – je te regarde Cat Grant. J’ai bien aimé l’héroïne, le casting en général et j’ai trouvé la série assez ambitieuse d’entrée de jeu. La série progresse de semaine en semaine et je trouve positif que Supergirl existe aux côtés de Jessica Jones. Il n’est pas ici question de comparer, mais bien de remarquer qu’on a deux super-héroïnes radicalement différentes aujourd’hui à la télévision – en attendant Peggy Carter en janvier.
On va donc voir où en est Supergirl avec How Does She Do It ?, l’épisode qui était censé être diffusé avant Livewire mais interverti avec ce dernier à la suite des attentats de Paris. À vos marques. Prêts ? Partez !
Kara se surmène
How Does She Do It ? continue sur la lancée des trois premiers épisodes, en nous montrant une Kara qui essaye de mener de front trois carrières différentes. Elle tente de tout avoir, de tout faire et finit donc naturellement par être totalement surmenée.
Cette storyline est bien gérée par les scénaristes et surtout fait écho à la difficulté de concilier différents jobs. D’ailleurs c’est un bon point pour Supegirl puisque dans The Flash par exemple, cela fait longtemps que le travail « officiel » de Barry Allen n’est plus qu’une notion floue. Kara ne se limite pas seulement au fait d’être une super-héroïne ou une agent de la DEO, c’est également une jeune femme qui continue à travailler, injectant une dose de réalisme dans la série. Tout ça est d’ailleurs bien plus efficace en faveur du côté féministe de la série que n’importe quel discours de Cat Grant. Kara apprend donc qu’elle ne peut pas tout faire tout de suite, et qu’il va falloir qu’elle apprenne à y aller doucement. Son apprentissage du super-héroïsme continue.
Avant cela donc, Kara va se rendre compte qu’elle ne peut défintivement pas être à deux endroits en même temps lorsque Cat gagne un prix – contre Loïs Lane… parce que Superman ! – et charge donc son assistante de s’occuper de son fils, Carter. Il se trouve que ce dernier est un fan de Supergirl, qu’il trouve très jolie – il a bon goût – mais surtout courageuse et extrêmement compétente. Voire qu’un jeune garçon puisse s’identifier à une super-héroïne fait plaisir à voir. Bien entendu, Kara va devoir gérer les affaires courantes de sa double vie, lorsque des bombes vont exploser dans la ville. Elle va réussir à éviter la catastrophe à chaque fois, mais ce faisant, elle va s’exposer à une nouvelle menace, apparaissant en fin d’épisode, aussi intrigante que divertissante.
Des personnages qui commencent à être véritablement définis
Avant cela donc, How Does She Do It ? continue d’approfondir ses différents personnages. Plus que Jimmy et Lucy Lane – voir le point triangle amoureux en fin de critique – c’est surtout Cat Grant, Alex et Maxwell Lord qui sortent gagnant de l’épisode.
Cat avait déjà gagné des points de sympathie la semaine dernière, et cela continue ici. La plus grosse tâche des scénaristes est d’humaniser un personnage ressemblant trop à une caricature. Avec l’introduction de son fils, c’est tout de suite plus facile. On ne les voit que très peu interagir ensemble, mais le peu qu’il nous est donné de voir est assez mignon pour que l’on commence à apprécier Cat. Qui plus est, les relations de cette dernière avec Kara – la version assistante – gagnent elles-aussi en profondeur et en intérêt.
Alex est pour le moment l’un des personnages les plus intéressants de Supergirl. Cela est principalement dû au talent de Chyler Leigh, mais déjà la semaine dernière, elle représentait l’une des meilleures parties de l’épisode. Sa relation avec Kara est toujours aussi agréable à regarder – ça parle de friendzone cette semaine dans Supergirl… enfin un sujet que je maîtrise ! – mais elle se montre compétente dans son travail. En outre, elle commence à suspecter Hank – ce qui est accentué par ce que l’on sait de Livewire – et elle voit arriver une possible romance avec Mr. Playboy Maxwell Lord.
S’il avait pu énerver plus qu’autre chose lors de sa seule vraie apparition dans Fight or Flight, cette semaine Maxwell Lord se révèle bien plus intéressant. Homme à succès, c’est aussi un redoutable stratège et un homme d’affaires avisé. Ses différentes interactions avec Alex – en plus du sous-texte romantique plaisant car pas trop appuyé – permettent d’approfondir notre connaissance du personnage. Lorsque des personnages caricaturaux commencent à s’humaniser quelque peu, cela bénéficie toujours à la série. Surtout que Maxwell Lord va jouer un rôle bien plus important qu’on ne le pensait au premier abord…
Avec How Does She Do It ?, Supergirl progresse encore et ne ressemble plus vraiment à la série des débuts. Moins de mentions de Superman, des dialogues mieux écrits, des personnages qui commencent à être approfondis de manière cohérente, la série se débarrasse petit à petit des scories principales polluant généralement ses épisodes. Qui plus est, l’introduction de deux nouveaux méchants intriguent énormément et montre l’ambition des scénaristes. Ce n’est pas la série de l’année, mais cela se laisse regarder avec plaisir. Sans faire de mauvais jeu de mots, Supergirl commence réellement à prendre son envol.
J’ai aimé :
- Carter, le garçon qui aime les super-héroïnes.
- Kara, toujours irréprochable et à la bonne humeur communicative.
- Alex, qui s’améliore d’épisode en épisode.
- Maxwell Lord, manipulateur à souhait.
- Les promesses d’une saison agitée.
- Un triangle (carré ?) amoureux qui a davantage de sens.
- Winn était bien mieux cette semaine.
Je n’ai pas aimé :
- Quelques mentions superflues de Superman.
- Quelques dialogues un peu bancals.
Le point carré amoureux :
Je ne vais pas mentir, c’était jouissif de voire Winn se faire détruire de cette manière cette semaine. Le personnage n’est pas encore assez défini pour le moment, ce qui fait qu’il fonctionne bien mieux en ressort comique qu’en tant que personnage en chair et en os. Sinon le couple Lucy/Jimmy a bien plus de sens cette semaine – ce qui est tout à fait normal. Il est clair que Jimmy a un faible pour Kara, alors pourquoi se remet-il avec Lucy ? Y a définitivement quelque chose de pas net chez ce garçon… En tous les cas, j’espère juste que l’intrigue ne va pas trop traîner ; et peut-être qu’elle nous réserve de bonnes surprises, on ne sait jamais. Même si, avec l’introduction prochaine de Blake Jenner – Mr. Melissa Benoist à la ville – comme nouvel intérêt amoureux, ça ne sent pas bon…
Ma note : 13/20.