J’adore les super-héros. J’aime beaucoup les crossovers. Lorsque les Dieux des séries décident de m’entendre, j’ai donc le droit à des rencontres entre l’univers du Flash et celui d’Arrow (mention également aux venues de Sif dans Agents of SHIELD). Le Berlantiverse ne connaissant désormais plus aucune limite de succès, on a eu l’occasion de voir deux nouvelles séries super-héroïques cette année : Legends of Tomorrow et Supergirl. Et comme vous avez pu vous en douter, c’est bien de la seconde dont je vais parler aujourd’hui.
Aux alentours de février, la rumeur qui courait depuis un petit moment a été officialisée : le Flash allait faire un petit détour par National City, pour donner un coup de main à Supergirl – à la fois du côté de l’intrigue et des audiences, cette nouvelle prouvant que même des lieux de tournage aux antipodes (Vancouver et Los Angeles) n’arrêteraient pas les producteurs dans leur mission de nous faire plaisir.
Le timing de ce crossover se révélait intéressant : dans le même temps sortait en effet Batman V Superman : Dawn of Justice, un film attendu avec impatience par les fans et Warner, tentant tant bien que mal de relancer la franchise DC Comics au cinéma. Comme l’on pouvait s’y attendre, l’expérience a été très différente, entre le monde coloré de Supergirl et l’esprit christico-torturé de Zack Snyder.
L’heure n’est pas aux comparaisons de toute manière. Je vais plutôt vous donner certaines explications sur pourquoi je trouve que Worlds Finest est un excellent crossover. Up up and away !
Les deux héros fonctionnent extrêmement bien ensemble
Première grande qualité de ce crossover : l’alliance Barry-Kara. Grant Gustin et Melissa Benoist se connaissaient déjà de Glee, et cela se sent d’entrée. Les deux héros deviennent d’instantanés BFF, ce qui aurait pu se révéler un peu niais si l’alchimie entre les acteurs n’était pas aussi éclatante ! Le Flash est ravi de découvrir une alien, tandis que Supergirl apprécie d’avoir un autre super-héros à ses côtés. On a donc le droit à de nombreux dialogues inspirés, ainsi qu’à quelques scènes extrêmement drôles.
Gustin et Benoist profitent le plus possible de leurs jours de tournage ensemble – ils n’en ont eu que trois – et leur complicité ressort parfaitement à l’écran, dans les scènes légères comme dans celles davantage émotionnelles. La discussion qu’ils ont sur le balcon de CatCo se révèle touchante, établissant Barry comme un mentor plus que sympathique pour Kara. D’où ma question : comment est-ce possible que Barry soit un aussi bon conseiller pour Kara, alors qu’il est incapable de voir plus loin que le bout de son nez au sein de The Flash ? Un véritable paradoxe.
Le crossover s’inscrit dans la continuité de la série
En ce moment, les scénaristes du Berlantiverse ne semblent plus maîtriser grand-chose. Que ce soit dans Arrow, The Flash ou Legends of Tomorrow, les incohérences s’accumulent, rendant le visionnage souvent mitigé. En revanche, ils ont toujours plus ou moins maîtrisé l’art du crossover… avec cependant un défaut : l’épisode évènement ne se trouve pas réellement intégré à l’intrigue globale. Cet écueil est parfaitement évité par les scénaristes de Supergirl. La venue de Barry fait écho à deux histoires différentes, à l’intérêt diamétralement opposé : l’opinion publique et Supergirl, et la relation entre James et Kara.
La première est une idée assez intelligente de la part de l’équipe créative. Provenant des conséquences de Falling (1.16), l’arc narratif n’est pas encore résolu avant l’arrivée du Flash à National City, donnant notamment lieu à la discussion sur le balcon entre nos deux super-héros. Worlds Finest va résoudre cette intrigue d’une manière qui a divisé les spectateurs, mais que je trouve personnellement très intéressante : le public sauve Supergirl. Certes la mise en scène est gentillette, certes la raison derrière ce geste populaire est capillotractée, certes les scénaristes auraient pu garder le pardon du peuple pour la fin de saison. Néanmoins, l’idée que l’on n’a pas besoin d’être doté d’habilités extraordinaires pour sauver le monde est un thème particulièrement intéressant dans le monde des super-héros.
La relation James Kara souffre quant à elle d’un défaut d’écriture assez flagrant. L’incapacité chronique des deux personnages à s’avouer leurs sentiments a rendu la relation beaucoup plus frustrante qu’engageante. En outre, si le personnage de Kara n’a pas été diminué par cette relation, celui de James – et donc de Lucy par la même occasion – a pris un grand coup qualitatif dans la figure. Oublié l’homme confiant, cool et souriant des premiers épisodes ; place au boudeur qui ne sait pas ce qu’il veut et qui se contente d’observer Kara de loin avec des yeux de chien battu. L’épisode fait donc avancer tout le fatras, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les scénaristes n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Généralement, lorsqu’on répète à quel point quelqu’un est bien pour toi, c’est qu’on utilise la méthode Coué. Cela se finit avec Kara qui prend les choses en main… avant que Non-romance ne vienne tout gâcher.
Beaucoup de petites références disséminées tout au long de l’épisode
C’est un fait établi depuis un bon bout de temps déjà : j’adore le fan service ! Les petits easter eggs disséminés çà et là me plaisent énormément, et ce crossover n’a pas dérogé à la règle. Faisons donc un listing de toutes les références sympathiques de l’épisode :
- Rien que la première rencontre entre le Flash et Supergirl m’a mis le sourire pour tout l’épisode. Barry se rend compte que Supergirl ne le connaît pas, et demande si elle connaît tous ses amis : Green Arrow, Black Canary, Firestorm, Atom et enfin Zoom. Le gag de « je ne sais pas qui tu es » passe très bien, et les visages aussi étonnés que confus des deux héros se révèlent très drôles.
- Barry qui explique le concept du multiverse : bon, faudra un jour lui dire que ce n’est pas en dessinant de simples ronds que tu peux expliquer ce concept-là. Rien que pour la tête de Winn et sa joie de voir un autre geek à ses côtés, la scène vaut son pesant de cacahuètes.
- Supergirl et le Flash ne sont pas en compétition. La remarque de Kara fait évidemment écho au film Batman V Superman.
- Cat entre dans la dimension méta. Entre sa remarque sur la CW – peut-être un peu trop appuyée comme référence – et son envie de nommer le nouveau super-héros qui arrive à National City – référence à Smallville –, Cat est en pleine forme. Si vous avez besoin d’un personnage saccageant l’héritage du nom d’un des héros de comics le plus apprécié au monde, demandez à cette chère Mrs. Grant !
- Lorsque Kara et Barry deviennent partenaires, on a le droit à la même scène qu’entre le jeune homme et Oliver lors de Flash vs. Arrow (1.08), le tout premier crossover du Berlantiverse. Une autre référence à cet épisode sera faite par Barry : c’est à ce moment-là que ce dernier a connu un changement de sa personnalité, comme Kara dans Falling.
- Cat sait que Barry est The Flash. Un moment aussi drôle qu’appréciable, montrant que toute personne réfléchissant un tant soit peu peut facilement trouver l’identité secrète d’un super-héros. Et de plus, cela montre sans le dire que Cat sait que Kara est Supergirl.
- La course entre Supergirl et The Flash. Référence à Fast Enough (1.23), où le Flash et le Reverse-Flash combinent leurs vitesses respectives de manière à traverser la barrière espace-temps.
On s’amuse !
Enfin, et c’est sans doute le plus important à mes yeux, l’on s’amuse au visionnage ! L’humour se retrouve présent quasiment sans interruption, rendant l’expérience très agréable. Les glaces, les réactions amusées de Winn et Kara, les remarques de Cat, l’esprit taquin des deux personnages principaux, un Barry bien plus de bonne humeur que dans sa propre série… Les scénaristes ont mis le paquet sur le côté fun de leur épisode évènement, mettant de côté le noir et la violence si chère aux séries super-héroïques. Résultat : on sourit du début à la fin. Si c’est pas beau ça…
Le fait d’avoir également une équipe de super-vilaines est très appréciable. Si j’aurais pu faire sans tout un passage sur Siobhan et sa tante, l’idée était plutôt bonne, surtout en ramenant Livewire, une des ennemies les plus sympas de cette première saison de Supergirl. En plus d’augmenter les enjeux concernant le personnage de Cat, cela a également permis à l’équipe créative de s’amuser avec les pouvoirs des deux jeunes femmes. Et puis bon, en tant que hater affirmé de Barry cette saison, le voir se faire maîtriser facilement par Livewire était assez agréable. Après, je n’ai pas trop de commentaires à faire sur le costume de Silver Banshee : si elle aurait sans doute pu faire sans maquillage, la tenue en elle-même est assez sympa. Bref, j’ai bien aimé cette équipe de super-vilaines, et j’espère que les scénaristes retenteront l’expérience avec n’importe quel personnage qui ne s’appelle pas Indigo et Non-saison prochaine.
Worlds Finest incarne l’essence de tout ce que je cherche dans un crossover : de l’action, de l’humour et un sentiment généralisé de fun. Kara et Barry forment une équipe attachante, et j’ai très, mais alors très, envie de les revoir vivre une autre aventure ensemble l’année prochaine !