En début d'année, j'avais fait un Versus avec The Grinder et Grandfathered. Puis, la période de mid-season arrivant à grand pas, j’avais écrit un deuxième Versus. Les deux séries avaient pour objectif de redonner ses lettres de noblesses à la soirée du mardi soir de la FOX. Force est de constater que les audiences ne sont pas au rendez-vous, ce qui a poussé la FOX à les annuler toutes les deux, participant avec vigueur au carnage des upfronts de cette année. Les deux séries n’étant pas mauvaises, c’est avec un certain regret que j’ai accueilli la nouvelle. Puisque j’aime bien comparer et classer – demandez à mes amis –, et parce que ce n’est pas parce qu’une série n’a qu’une saison qu’elle ne vaut pas la peine d’être regardée, voici la troisième et dernière partie du Versus, cette fois spécial series finale. Après une victoire initiale de ce gredin de Stamos, Lowe avait rattrapé une partie de son retard, décrochant le match nul en deuxième mi-temps. Qu’en est-il donc de la troisième, la période préférée des rédacteurs de Série-All ? La réponse tout de suite !
Je rappelle brièvement les règles, pour ceux qui n’auraient vraiment pas suivi l’aventure depuis le début : la partie se joue en cinq manches et le gagnant reçoit un paquet de Pépito. Ça va saigner !
Les têtes d’affiche
Après des débuts un peu difficiles, puis un classicisme dans la caractérisation de son personnage qui ne l’a pas aidé, John Stamos a vraiment grandi dans son rôle de Jimmy. Il a prouvé qu’il pouvait aisément porter la série sur ses épaules. Cela influence évidemment le personnage de Jimmy, qui s’affirme et mûrit grâce à sa famille. Ce n’est donc pas un hasard si Grandfathered connaît sa meilleure série d’épisodes à la suite du mid-season finale.
Du côté du Grinder, les choses se corsent un petit peu. Rob Lowe jouait sur une fine ligne entre le drôle et l’insupportable, et pendant toute une mi-saison, cela lui réussissait. Récemment néanmoins, l’équilibre penche du mauvais côté de la force, ce qui ne favorise ni le personnage de Mitch, ni la série. Tous les deux versent en effet dans la parodie, et pas dans le bon genre. Vous savez, comme avait su l’être The Grinder pendant un petit moment. Après, Rob Lowe continue d’interpréter son personnage avec talent, mais la série autour de lui s’écroule un peu, le laissant seul à la barre. Malgré de nombreux exploits pour maintenir à flot le tout – surtout dans les deux derniers épisodes –, la série n’est plus aussi drôle.
Verdict : Entre un bon joueur qui profite de ses partenaires et qui sait prendre les devants lorsqu’il le faut, et un excellent joueur qui réussit à maintenir à flot un bateau ivre, mon cœur balance. Allez, prenons un risque : John Stamos.
Grandfathered 1
The Grinder 0
Le supporting cast
Si Stamos a permis à Grandfathered d’atteindre des hauteurs, c’est bel et bien tout le supporting cast qui représente le réel atout de la série. Paget Brewster est exceptionnelle, mais c’est surtout le personnage de Vanessa qui m’a conquis, cette année. Les deux femmes partagent d’ailleurs certaines des meilleures scènes de la série ; la seconde partie de la saison ne fait que renforcer les liens entre les deux personnages. Gerald tire aussi son épingle du jeu, à travers sa relation avec Vanessa. Il y a juste Ravi et Annalise qui sont plus faiblement définis, mais cela ne nuit pas à l’excellence généralisée de ce supporting cast.
Malheureusement, du côté du Grinder, les choses n’ont pas évolué du tout, cette année. La série a bien essayé de mettre le focus sur le père de Dean et Stewart ; l’idée était sympathique, mais la réalisation n’a pas suivi, principalement parce que le personnage joué par William Devane ne m’est pas très sympathique. Du côté de la femme et des enfants de Stewart, ils remplissent leur rôle, mais sans rajouter quoi que ce soit de différent. Néanmoins, la plus grosse déception restera le personnage de Natalie Morales : elle n’a servi à rien du début à la fin de la série.
Verdict : De ce côté-là, le suspens n’a jamais été grand : Grandfathered domine de la tête aux pieds grâce à son supporting cast mieux défini et bien plus intéressant.
Grandfathered 2
The Grinder 0
L’humour
Grandfathered n’est pas une série hilarante à proprement parler, et je dirais même que ce n’est même pas une comédie. La série réussit davantage à toucher, ainsi qu’à proposer de réels moments d’émotion. Bien entendu, l’humour est présent. Il fait même très souvent mouche. Néanmoins, ce n’est pas la caractéristique principale de la série, et c’est souvent les épisodes les « moins drôles » qui sont les meilleurs.
The Grinder opère évidemment sur un autre registre : l’humour méta fait le sel de la série. Si ce dernier s’est révélé assez irrégulier tout au long de la saison, j’ai tendance à ne pas trop lui en tenir rigueur, notamment parce que les deux derniers épisodes de la série se montrent très réussis. C’est souvent lorsque les scénaristes décident de lâcher les chevaux que The Grinder est la meilleure. Et les passages parodiant les séries télé se révèlent toujours aussi intelligents. Encore une fois, The Grinder n’a pas vraiment évolué au travers de l’année : toujours irrégulière, elle se montrera excellente lorsque son humour fonctionne.
Verdict : Malgré le fait que la lutte est déséquilibrée dès le départ – Grandfathered ne se reposant pas exclusivement sur l’humour –, je mets The Grinder vainqueur, parce qu’elle prend davantage de risques. Et même si cela ne paye pas tout le temps, l’effort est toujours louable.
Grandfathered 2
The Grinder 1
Le series finale en lui-même
Grandfathered a malheureusement faibli dans ses deux derniers épisodes, se reposant trop sur ses lauriers. Le format sitcom classique a repris le dessus, et la série a dès lors un peu perdu de ce qui faisait son charme. Dans The Cure, on peut prédire tout ce qu’il va se passer, quasiment à la seconde près. Jimmy et Sara doivent passer par les épreuves typiques d’un couple qui tente de se remettre ensemble, tandis que Gerald traverse lui aussi son lot de péripéties avant de demander Vanessa en mariage. C’est relativement bien exécuté – notamment la seconde storyline – mais il manque un vent de fraîcheur et d’intelligence, qui incarnait la marque de fabrique de la série. En revanche, le cliffhanger réussit à surprendre, ainsi qu’à émouvoir. Un bon point de ce côté.
Au contraire de sa comparse, The Grinder a réussi à redresser la barre dans ses deux derniers épisodes. Le series finale est tout simplement très bon, faisant revenir un personnage que j’avais beaucoup apprécié lors du pilote. L’humour fonctionne à plein régime, et la relation entre Dean et son frère semble vraiment honnête. À cela se rajoute une histoire secondaire anecdotique, mais très drôle, et une belle réflexion sur la fin d’une série télévisée. Le seul reproche que je pourrais faire à cet épisode reste le sous-emploi de Natalie Morales.
Verdict : The Grinder rests. Très bon dernier épisode, qui réussit à clôturer son arc narratif principal, tout en apportant une jolie conclusion à la saison. Si on rajoute un humour efficace et des moments touchants, Full Circle gagne la bataille.
Grandfathered 2
The Grinder 2
La saison en général
L’un dans l’autre, Grandfathered s’est montrée très solide dans le déroulement de sa saison ; il ressort de l’ensemble du visionnage un réel sentiment de confiance et de maturité, qui est assez rare pour une série – et encore plus pour une sitcom ! La série a toujours eu peu de réels enjeux narratifs, mais elle a réussi à rendre le voyage de ses personnages bien plus intéressant et touchant qu’il n’aurait dû l’être. Des personnages comme Gerald et Vanessa sont sortis de leurs coquilles respectives et sont devenus des cartes maîtresses, l’équipe créative a délivré de vrais moments touchants, et l’histoire a été bien bouclée – si l’on excepte le cliffhanger. Tous les personnages ne sont plus les mêmes qu’au début de l’année sérielle : ils sont tous plus intéressants. Et ça, c’est le signe d’une saison réussie !
The Grinder a, elle, complètement loupé ses personnages : aucun n’a réellement évolué, tout le monde restant la même caricature qu’au début. Si l’on peut enlever Dean du lot – et dans une moindre mesure, Stewart –, la série s’est parfois perdue dans son concept. De plus, elle a connu quelques difficultés dans la construction de son arc narratif principal. Néanmoins, elle a pris bien plus de risques que sa comparse, ce qui fait que c’est d’autant plus satisfaisant de la voir réussir ses derniers épisodes.
Verdict : Là-dessus, je suis forcément plus subjectif que d’habitude. Ayant toujours eu plus d’affection pour les séries traitant bien le cheminement de leurs personnages, je dois donner ce point à Grandfathered, malgré les dernières réussites de The Grinder.
Grandfathered 3
The Grinder 2
Et c’est donc Grandfathered qui l’emporte, à la toute fin d’une troisième mi-temps bien plus disputée que prévue… Elle remporte à nouveau le paquet de Pépito, ayant établi sa domination sur sa comparse. Attendez, quelqu’un me fait signe dans l’oreillette…
Catégorie bonus : Série qui m’a introduit à Timothy Olyphant
Timothy Olyphant est mon acteur préféré du moment (avec Walton Goggins et la barbe d’Henry Ian Cusick), puisque j’ai décidé de me mettre à Justified. Et c’est grâce à The Grinder, qui a magnifiquement utilisé l’acteur pendant plusieurs épisodes. Sérieusement, rien que pour cela, The Grinder restera à jamais dans mon cœur !
Verdict : Timothy Olyphant est le meilleur. The Grinder l’a eu cette saison. Grandfathered non. À partir de là…
Grandfathered 3
The Grinder +∞
Et c’est finalement The Grinder qui l’emporte, en utilisant la carte maîtresse Timothy Olyphant. Toute l’assistance est bouche-bée par un tel retournement de situation. C’est le cœur meurtri que Grandfathered doit passer le paquet de Pépito à son adversaire.
Maintenant que ces deux séries sont annulées, il faudra attendre l’année prochaine pour voir un nouveau Versus entre deux nouveautés ! D’ici là, merci de m’avoir lu et passez de bonnes vacances d’été !
J’ai aimé dans Grandfathered :
- Un cliffhanger surprenant.
- Toute l'histoire entre Gerald et Vanessa.
- Edie est vraiment trop mignonne.
Je n’ai pas aimé dans Grandfathered :
- Un series finale vraiment trop classique.
- On n'est pas surpris une seule fois par ce qui se passe.
Ma note pour l’épisode de Grandfathered : 12/20.
Moyenne de mes notes pour la saison de Grandfathered : 13,55/20.
J’ai aimé dans The Grinder :
- Le retour de Valence.
- Le retour de l'humour.
- Une relation entre Dean et Stewart qui est enfin réelle.
Je n’ai pas aimé dans The Grinder :
- La sous-utilisation de Natalie Morales.
Ma note pour l’épisode de The Grinder : 16/20.
Moyenne de mes notes de la saison de The Grinder : 13,05/20.