À moins de vivre reclus dans une grotte en Antarctique, tout le monde a vu Breaking Bad ou, du moins, en a entendu parler. Mais si ! L’histoire de ce père de famille, professeur de chimie pépère, qui se découvre un cancer et qui, n’ayant plus que quelques mois à vivre, décide de fabriquer de la drogue pour assurer l’avenir de sa famille…
Cependant, se contenter de raconter l’histoire tel qu’on la voit ne pourra jamais qu’effleurer ce que fut, est, et devient cette série. Ce qu’elle représente dans le cœur de ceux qui attendent l’été avec bien plus d’ardeur que s’il ne s’agissait que de la saison des cigales, du pastis, des filles, du soleil et de la mer. Non, c’est également le retour annuel de notre séance sadomasochiste préférée, celle où l’on sait que tout cela va mal finir, mais on veut vraiment savoir comment parce-que-c’est-vraiment-dingue-quand-même.
Entendons-nous bien, lecteurs : cet article est une longue déclaration d’amour, une vision totalement subjective d’une série qui a objectivement le don de ne pas prendre le téléspectateur pour un abruti. Tout ce qui suit est donc une étude au microscope de ce qu’est Breaking Bad, une œuvre qui n’omet aucun détail, qui raconte la déchéance de l’âme humaine jusqu’à ses tréfonds. De ce fait, il est fort possible que vous trouviez cette analyse prolixe, mais que voulez-vous, quand on aime on ne compte pas.
Alors pour vous faire patienter en attendant la reprise le 11 août, ou pour vous inciter à rejoindre notre secte, laissez Série-All ouvrir son cœur de grand sensible sériphile et vous amener dans le monde merveilleux du Mal. Laissez-vous faire, ce n’est que le premier pas qui compte…
Sommaire
- a/ Le monde de Vince Gilligan
- b/ Le monde de Walter White
- c/ De Mr. Chips à Scarface
- d/ Problématique
- a/ From Brome... to Baryum
- b/ La famille atomique
- c/ United colours of Breaking Bad
- d/ Méthamphétamine
- e/ What about the soul ?
Conclusion de la première partie
1/ Metamorphosis
a/ Le monde de Vince Gilligan
Comment parler de Breaking Bad, sans parler un minimum de la conception qu’en a l’auteur lui-même, j’ai nommé Vince Gilligan ? Voici un extrait de l'interview accordée au site Vulture.com qui révèle sa vision sur Walter White :
Vulture : With shows about difficult-to-like anti-heroes like Walter White, Tony Soprano, or Don Draper, the ending feels extra-important. The finale is when you, the showrunner, render a final verdict on the character and tell us whether your show is in a moral universe where bad people get punished. So, how vengeful a god are you?
Vince Gilligan : I hope that if I were a god, I wouldn’t be a particularly vengeful one. I’ve realized that judging the character is not a particularly fruitful endeavor on my part, and yet I have done that. I’ve lost sympathy for Walter White, personally. Not thinking, I’ve said to Bryan Cranston things like “Walt is such a bastard. He’s such a shit.” Then I realized this might color his perception of the man he’s playing, so I found myself biting my tongue the last six months or so. And my perceptions of Walt have changed in these final eight episodes—I didn’t think that was going to happen.
But this is not a show about evil for evil’s sake. Walt has behaved at times in what could be regarded as an evil fashion, but I don’t think he’s an evil man. He is an extremely self-deluded man. We always say in the writers’ room, if Walter White has a true superpower, it’s not his knowledge of chemistry or his intellect, it’s his ability to lie to himself. He is the world’s greatest liar. He could lie to the pope. He could lie to Mother Teresa. He certainly could lie to his family, and he can lie to himself, and he can make these lies stick. He can make himself believe, in the face of all contrary evidence, that he is still a good man. It really does feel to us like a natural progression down this road to hell, which was originally paved with good intentions.
Traduction :
Vulture : Dans les séries mettant en scène des antihéros exécrables comme Walter White, Tony Soprano ou Don Draper, la fin est d’autant plus importante puisque votre mission, en tant qu’auteur producteur, est de porter un dernier jugement sur votre personnage et nous dire, si votre série s’inscrit dans cette loi morale qui veut que les mauvaises personnes paient pour leurs actes. Quel genre de juge seriez-vous ?
Vince Gilligan : Si j’avais le dernier mot, je ne serais pas un juge sévère. Dans mon métier, j’ai réalisé que juger un personnage n’était pas une bonne idée et pourtant, je l’ai fait. J’éprouve personnellement beaucoup de sympathie pour Walter White. Sans réfléchir, j’avais dit à Bryan Cranston des choses comme « Walt est un salaud. Ce type est juste une merde. » Je m’en suis mordu la langue, les six derniers mois, et finalement, ma perception de Walt a changé au cours de ces huit épisodes ultimes – je ne croyais pas que ce serait un jour possible.
Mais, ça serait une erreur de penser que Breaking Bad est une série pessimiste pour paraître pessimiste. Walt s’est conduit parfois d’une manière qui peut être considérée comme malhonnête, mais, à mon avis, ce n’est pas une mauvaise personne. C’est quelqu’un avec un égo surestimé. Nous nous disions toujours entre scénaristes que si Walter White avait un super pouvoir, ce n’est pas sa maîtrise de la chimie ou son intellect, mais sa capacité à se mentir à lui-même. Il est le plus grand menteur du monde. Il pourrait berner le pape, la Mère Teresa en personne. Il pourrait certainement mentir à sa famille et se leurrer lui-même, s’estimant ainsi malgré toutes les preuves du contraire qu’il est encore un homme bon. Son évolution s’apparente à une lente descente aux enfers, pourtant à la base, le personnage était plein de bonnes intentions.
La question et la réponse révèlent un axe important. Le héros de Breaking Bad est un antihéros de la trempe de Tony Soprano (The sopranos) ou Don Drapper (Mad Men) et la difficulté de la conclusion de l’histoire s’explique du fait que les scénaristes doivent parvenir à placer leur personnage dans le monde moral, c’est-à-dire dans le cas d’un antihéros, de le placer face à sa punition.
Vince Gilligan ne tombe pas dans le stéréotype effleuré par la question qu’on lui pose. Walter White, le héros de son histoire, n’est pas fondamentalement un antihéros, c’est une personne extrêmement déçue d’elle même (self deluded) et qui possède un immense pouvoir : la capacité de se mentir à soi et à son entourage avec tant de conviction. Un évènement dans sa vie va lui faire traverser une mauvaise passe qui va l’amener à utiliser son pouvoir à outrance, celui du mensonge. Il s’agit d’une voie menant d’une vie normale à l’enfer qui est, comme le rappelle l’auteur, pavé de bonnes intentions.
Toute la série, selon Vince Gilligan, tient donc dans la démonstration de la puissance du mensonge avec tous les effets que cela suppose. Walter White détient la capacité de donner vie à ses illusions et de se persuader qu’il est sur la bonne voie, même si toutes les preuves vont à son encontre.
b/ Le monde de Walter White
Avant de commencer, nous vous invitons à regarder cette vidéo pour plonger directement dans la tête de l’homme qui va nous intéresser tout au long de cet article :
Voilà, vous venez de regarder 45 secondes d’un homme en pleine métamorphose. Breaking Bad, c’est l’histoire de Walter White, un homme au potentiel gâché, qui ne veut définitivement pas mourir sans avoir laissé sa trace (ou son crystal meth). Quand il apprend qu’il a un cancer, tout son être et tout son environnement — de sa famille à sa ville — tout réagit et se transforme.
Or le changement est douloureux et c’est ce que va nous démontrer cette série. La métamorphose d’un être implique quoi qu’il en advienne la modification en profondeur de son environnement, pour le meilleur et pour le pire. Dans le cas soumis à notre étude, l’objectif est clairement de suivre le chemin du Mal.
Que se passe-t-il dans la vie d’un homme quand sa frustration l’amène systématiquement à faire le mauvais choix ?
C’est ce qu’a voulu montrer Vince Gilligan dans sa série. Citation à l’appui :
“You're going to see that underlying humanity, even when he's making the most devious, terrible decisions, and you need someone who has that humanity – deep down, bedrock humanity – so you say, watching this show, 'All right, I'll go for this ride. I don't like what he's doing, but I understand, and I'll go with it for as far as it goes.' If you don't have a guy who gives you that, despite the greatest acting chops in the world, the show is not going to succeed.”
Traduction : « Vous allez voir cette humanité sous-jacente, même quand elle prend la plus vicieuse et la plus terrible des décisions, et vous aurez besoin de quelqu’un qui manifeste cette humanité — profonde et fondamentale — alors vous vous dites en regardant cette série : “OK, je veux bien le suivre.” Je n’aime pas ce qu’il fait, mais je comprends et j’irais avec lui aussi loin qu’il ira. Si vous n’avez pas un type qui vous donne ça (cette humanité), même si c’est le plus grand acteur du monde, la série ne marchera pas. »
Voilà, vous êtes fixés. Breaking Bad, c’est l’histoire d’un humain qui devient inhumain en apparence, mais qui sait malgré tout tellement le rester (humain) pour qu’on puisse le suivre jusqu’au 16e épisode de la 5e saison. C’est ce supplément d’âme que la série va systématiquement laisser transpirer, que dis-je, suinter au travers des pires décisions qu’un homme peut prendre.
c/ De Mr Chips à Scarface
Pour en revenir encore une fois à l’auteur, l’objectif initial de Breaking Bad était le suivant : « You take Mr. Chips and turn him into Scarface. »
Cette phrase était la manière de présenter le pitch de la série à la chaîne qui a produit Breaking Bad, AMC. Mr Chips fait référence à M. Chipping, le héros du film Au revoir Mr. Chips (1939), interprété par Robert Donat et qui raconte l’histoire d’un vieux professeur âgé qui revit sa longue carrière à travers un rêve alors qu’il est alité. Ce film a ouvert la voie aux succès qui ont surfé sur le thème de la transmission du professeur à l’élève comme Le cercle des poètes disparus ou Les choristes.
L’objectif était donc initialement de transformer un professeur avec toute la responsabilité d’enseignant que cela implique en parrain du crime. Et tout ceci en 5 saisons. C’est dire, si Breaking Bad est une série intense.
Cependant, et avant de poser la problématique que nous allons étudier en détail dans cette série d’articles, notez que l’auteur ne s’est pas obstiné dans cette voie, comme l’extrait d’interview cité au début de ce premier chapitre en témoigne. Vince Gilligan a fini par laisser le personnage se développer de lui-même et s’est rendu compte que le bad guy qu’il voulait faire ressortir n’existait pas en réalité. Son humanité reste, et c’est justement ça que recherche le spectateur.
Breaking Bad ou comment passer de ceci
à cela :
d/ Problématique
Pour mémoire, voici les deux premières minutes de la série :
Lorsque le spectateur pose pour la première fois son regard sur Walter White, il ne le sait pas encore, mais ce n’est pas Walter White qu’on lui montre. Ce désert, la mort... Cet homme en caleçon affublé d’un masque à gaz qui conduit un camping-car n’est certainement pas Walter White. Il est son double négatif. Le dépassement du professeur morose dans sa vie maussade dans laquelle il entretient une relation tiède avec sa femme (surtout sa main) et son fils. Pour reprendre les mots de Desproges, sa vie est comme une soirée à manger des moules mayonnaise tièdes dans un restaurant d’autoroute avec Jean-Claude Bourret qui vous explique les montants compensatoires. Une existence écrasante d’ennui.
Le résultat du changement est montré en premier. La problématique posée par la série est entièrement définie en deux petites minutes : comment un père de famille d’apparence stable, mais rongé de l’intérieur par un océan de connaissances qu’il ne peut exploiter devient-il ce nouvel homme désinhibé, libre, imperturbable comme si une constante était venue remplacer une variable pour transformer une probabilité en certitude. Comme si un élément perturbateur était venu remplacer une incertitude pour transformer une vie morose sans vrais repères en explosions d’évènements bien réels.
C’est ce que le premier épisode nous démontre, une mise en abîme de la série tout entière, le propre de toute grande œuvre.
Nous allons donc suivre le développement de cet homme en l’accrochant à un fil rouge qui nous fera voyager entre science et lyrisme, entre mythologie et histoire, entre les faits et... leurs effets.
La problématique étant clairement posée, pénétrons ensemble dans l’univers de Walter White... Alors, enfilez vos gants, votre blouse et votre masque, nous allons disséquer Walter White et son petit monde.
2/ The chemical brothers
a/ From Brome… With Baryum
Tout au long de cette analyse, nous allons suivre un fil rouge bien distinct sur lequel viendront se greffer tous les éléments qui composent la série. Walter White sera notre fil rouge. Après vous avoir présenté le pré-générique, nous allons continuer par le générique lui-même, avant d’enchaîner avec la présentation chimique du casting.
Pas grand-chose à se mettre sous la dent n’est-ce pas ? Un nuage de fumée, des tableaux périodiques qui s’arrêtent sur les deux premières lettres des deux mots composant le titre : Br35 et Ba56. Du brome et du Baryum.
Mais qu’est-ce donc ?
Établissons un rapide état des lieux de ces deux éléments avant de bâtir notre analyse sur cette base :
- L’ion du Brome est le bromure, un anion (donc de charge électrique négative), liquide à l’état naturel, toxique (volatile) et non métallique. Son point d’ébullition est extrêmement bas (58,8 °C). Il est oxydant et réagit avec les métaux. Il est utilisé comme retardateur de flammes.
- L’ion du Baryum est un cation (donc de charge électrique positive), solide à l’état naturel, métallique, et non toxique (non volatile) si non ingéré. Son point d’ébullition est très élevé (1897 °C). Il réagit violemment à l’oxydation. Il est extrêmement inflammable.
Premier constat, les deux éléments sont totalement opposés l’un à l’autre : positif/négatif, solide/liquide, métallique/non métallique, volatile/non volatile, antagonistes sur les points d’ébullition, oxydable/oxydant, inflammable/retardateur de flammes.
Outre ceci, il est intéressant de constater qu’ils ont tous les deux un lien avec l’image (photographie et cinéma) : si le brome était un élément fondamental de la photographie argentique, il a cédé sa place au Baryum pour la photo numérique et les tubes cathodiques. Enfin, le bromure de baryum, c’est-à-dire le sel que l’on obtient en faisant réagir du baryum avec du brome, est également utilisé dans la photographie.
Pas directement, le bromure de baryum sert à obtenir d’autres bromures, notamment le bromure de potassium qui agit sur les halosels d’argent pour les rendre actifs lors de l’exposition à la lumière. Retenons surtout que l’aspect chimique de ces éléments sert l’image, nous allons y revenir.
b/ La famille atomique
En résumé ces deux éléments traduisent le paradoxe, l’antagonisme et la complémentarité et ont un lien avec l’image.
Outre les éléments chimiques, nous voyons de la fumée verte sur fond noir après l’apparition du titre. Ceci est un lien direct avec le baryum qui est utilisé en pyrotechnie pour obtenir la couleur verte des feux d’artifice. Retenons surtout que le Baryum est en lien avec la couleur verte.
Le générique, c’est fait. Après celui-ci, pendant les crédits, les principaux protagonistes sont affublés d’un symbole chimique : le Brome pour Bryan Cranston, l’Argon (AR, un autre gaz rare, à l’instar du brome) pour AAron Paul, l’azote (N) pour Dean Norris (encore un gaz). Le sodium (Na) pour AnNa Gunn, le Tellure pour RJ MitTe et le Béryllium pour Betsy Brandt, trois métaux…
Nous avons déjà notre brome, la couleur du baryum, ainsi que 5 autres éléments qui correspondent chacun à un interprète. Trois métaux et trois gaz. Laissons-les de côté et gardons notre fil rouge entre les doigts :
Walter White est lié au brome et nous allons tenter de comprendre pourquoi en commençant par parler... couleur.
c/ United colours of Breaking Bad
Le brome n’est pas vert, mais brun rougeâtre, c’est le Baryum qui donne une couleur verte, celle que l’on voit pendant le générique. Le nom Walter White n’a pas été choisi au hasard. De l’aveu même de l’auteur, son nom est un hommage au film Reservoir Dogs de Quentin Tarantino : M. White (et M. Pink pour Jesse). La couleur est donc importante et c’est le blanc qui va nous intéresser maintenant.
En dehors de tout le symbolisme que cette couleur peut représenter, nous devons avant tout nous demander ce que fabrique Walt pendant cette aventure : une tumeur à l’intérieur et de la méthamphétamine à l’extérieur. Pas n’importe laquelle... De la Blue Sky, réputé pure à 99 % dans la série.
Après quelques recherches, il s’avère que la méthamphétamine pure ne peut pas être bleue vu que c’est un pigment qui la colore. En fait, au plus cette drogue est pure, au mieux, elle est blanche. Et cette série met suffisamment l’accent sur le talent de Walter pour lier la pureté de sa fabrication aux facultés de notre héros. Le blanc de Walter White est donc à mettre directement en relation avec le business qu’il prépare. Mais pourquoi donc une méthamphétamine bleue, la Blue Sky ?
d/ Méthamphétamine
Petit historique et rappel : la méthamphétamine fut inventée par les Japonais et utilisée par les soldats des deux camps pendant la seconde guerre mondiale. Chez les araignées sur lesquelles elle fut testée, elle provoque un dérèglement de la forme de leur toile : plus la toxicité est élevée, plus l’araignée laisse de trous. Chez l’homme, elle provoque dans un premier temps une stimulation de la vigilance, de la libido et l’euphorie. Ensuite, pour les effets secondaires à long terme on retrouve l'anxiété, l'agitation, la paranoïa et un comportement violent.
La méthamphétamine n’est pas seulement un prétexte à l’histoire, elle est la transposition du changement provoqué par le cancer de Walter White à son environnement. Cette drogue est oxydée par l’organisme, comme le Brome oxyde le Baryum, comme les gaz oxydent les métaux, comme les radicaux libres oxydent le vivant et produisent le cancer.
Pour retrouver la couleur bleue, il faut continuer de chercher dans les éléments liés aux acteurs pendant le générique. On peut d’ailleurs commencer par la femme de Walter, Skyler, dont le prénom fait penser à la « marque » de Walt : Blue Sky. Skyler est interprétée par Anna Gunn et nous l’avons vu, celle-ci est liée au sodium. Nous détaillerons plus tard l’élément de chaque protagoniste, mais nous avons déjà un élément de réponse : le sodium est utilisé pour la synthèse de l’indigo artificiel, autrement dit du pigment bleu foncé. Bingo !
Où en sommes-nous ? Walter White est lié au Brome, au blanc et donc à la méthamphétamine. Sa femme est liée au sodium, au bleu et à la couleur de cette drogue.
En partant de ce constat, nous pouvons commencer à raconter l’histoire : Walter White est un homme brillant qui ne réalise pas tout le potentiel dont il dispose. L’arrivée d’un cancer dans son organisme va l’amener à vouloir à tout prix combler ses lacunes par amour pour sa femme et leur fils. Les décisions qu’il prendra vont profondément bouleverser sa vie et celle de sa famille.
Mais il nous manque quelque chose. Pourquoi Walter, avec une tête aussi remplie, n’est jamais parvenu à s’accomplir davantage ?
e/ What about the soul ?
Avançons un peu dans l’histoire pour trouver un autre indice de ce qu’il manque à Walter White.
Le troisième épisode de la première saison plonge dans la profondeur de ce qu’est un être humain… fondamentalement et biologiquement :
— What about the soul ?
— The soul ? There’s nothing but chemistry here…
Nous y voilà... le supplément d’âme. Cette scène fait suite à une interrogation de Walter White avec la demoiselle que vous voyez dans la vidéo, Gretchen, son ancienne assistante. Walt dressait la part que prenait chaque élément chimique dans le corps humain et il lui manquait un infime pourcentage de quelque chose… L’âme selon Gretchen ?
Au-delà du Brome et du Baryum, au-delà de la chimie de l’image, qu’en est-il de l’âme ? Que manque-t-il à Walter White en ce début d’aventure ? Que va créer ce profond changement, au final, l’instinct de survie ? En gros, que cherchez-vous, spectateur, sinon ce qui est au-delà de la chimie de l’image ?
Gardons ces questions en tête...
Conclusion de la première partie
N’allons pas trop vite en besogne. Nous n’en sommes qu’à la saison 1, nous reviendrons à ce générique plus tard. La semaine prochaine, nous continuerons notre exploration et délaisserons un peu la chimie pour entrer dans le monde physique de la série et nous intéresser de plus près au baryum et donc au double de Walter White.
En attendant, nous vous invitons à vous exprimer. Pourquoi le baryum n’est-il pas présent au casting si, comme nous venons de le démontrer, les éléments tiennent une place prépondérante dans Breaking Bad ?
Sources :