Peut-être que je me trompe, mais ma théorie est que, comme tu lis nos avis avant de regader l'épisode, cela t'influence à mort. Quand on crie au chef d'oeuvre comme le précédent, tu dis "ouais, bof" et quand on en ressort déçu, tu dis "hé, c'est pas si mal".
Non?
La fin de la K7.
La vraie conclusion des deux séries. Dans le Granite State. Là où il est en réalité impossible de faire quelque chose. Un état froid, glacial et en noir et blanc où tous les déplacements se font sous l’œil des caméras.
« Un océan eleven du pauvre » dit Nick dans son avis plus bas. C’est bien au contraire un Océan Eleven Grandiose. Car Saul, même réduit à l’état de Gene se montre capable d’opérer sa magie chimique (ce que Walt n’avait pu faire quand il meurt dans sa voiture) en inventant un Heist complet à partir de rien, le tout dans une prison de Granite. Même avec un homme qui glisse sur le sol du grand magasin, Slippin Jimmy parvient à s’en sortir.
C’est cette magie viscéralement américaine, composée d’un inébranlable sens du bagoue et de l’adaptation permanente qui font de Gene véritablement un homme de son pays et de son temps. Avec cette capacité hors du commun (on est vraiment très proche du super héroïque ici), Jimmy aurait pu faire n’importe quoi. Sauver n’importe qui. Mais il a fallu que quelque chose le fasse bifurquer sur la route de l’argent. Qu’est ce que ce quelque chose ? Même après six saisons, il est bien difficile de le dire tant la série à montrer les intrications psychologiques (Son frère, la non reconnaissance, la perte de Kim, etc) qui l’ont conduit de Jimmy à Gene.
Mais une chose est sûr : aussi paradoxal que cela puisse paraître, il y a quelque chose de profondément joyeux de voir s’opérer une mise en scène de théâtre pour la dernière fois et de constater que derrière l’évidente volonté de Gene de devenir pour une dernière fois Saul, il créé de la joie. Car oui, il suffit de voir le sourire du taxi man pour percevoir la finalité morale de l’avocat. Un homme capable de créer magiquement un monde entier de ses mains, de transformer la triste réalité d’une vie en aventure pleine et entière. Comme un vrai Magic Man.
« Finally it’s an happy ending » dit Gene à la vieille femme dans la cuisine. Oui, clairement oui.