Quelle grosse claque dans la gueule ! Quelle maîtrise ! C'est captivant ! Et le casting est juste parfait, chaque personnage est habité par le rôle, quelle performance ! Que dire à part que c'est du grand art et que ça fait froid dans le dos ! Et dire que je suis né 18 jours après !

J'ai préféré cet épisode au premier. Surement parce qu'on s'attarde plus sur les conséquences de la catastrophe qu'à la catastrophe elle-même. L'heure est passée très vite.

Après un premier épisode sur le début de la catastrophe, on enchaîne avec ses conséquences et les tentatives désespérées d'empêcher une prolifération qui s'avérerait dramatique. Une série qui fait froid dans le dos.

J'avoue qu'après avoir regardé cet épisode, j'ai eu besoin de vérifier ce qui était réellement arrivé ou non. Est-ce qu'on a réellement sacrifié trois hommes pour éviter une catastrophe d'une ampleur incommensurable ?

Je suis soulagée que la plupart des personnages ne soit pas complètement manichéen également. J'avais peur qu'on soit sur un schéma méchant politicien/gentil scientifique, mais ça a l'air beaucoup plus complexe que ça (tant mieux).

Comme précédemment, j'ai été complètement happée pendant une heure. La scène où Pripyat est vidée de ses habitants mais où les animaux de compagnie n'ont pas le droit de suivre est particulièrement puissante. Et que dire de cette fin, où seul le bruit des dosimètres qui s'emballent est audible ? Je reste toujours aussi scotchée.

« We ask you for the permission to kill three men »

C'est dur de distinguer quels personnages sont vrais, quels personnages sont faux (je me suis senti obligé de vérifier par moments sur Wikipedia), mais Chernobyl continue sur une bonne lancée avec un épisode peut-être moins spectaculaire, mais néanmoins toujours plus réaliste et étouffant. Les personnages sont en effet finalement plus complexes (et tant mieux!) que ce que l'épisode laissait penser au début (l'idée du gentil scientifique VS le méchant bureaucrate me gavait un peu). Aussi, leur prise de conscience progressive de ce qui passe est montrée très intelligemment à l'écran, donnant à la série toujours plus de force, de puissance, et de profondeur.

(Ayé, du coup j'ai envie d'acheter le dernier Alexievitch sur Tchernobyl.)

C’est vrai que c’est agaçant, tous ces hauts dignitaires russes qui refusent de comprendre le danger qui se passe, surtout Bryukhanov et Formin qui ont tout de même sacrifié Akimov lors de l'épisode précédent pour connaître l'ampleur du dégat. Vivement la version russe de la série où la vérité sera enfin rétablie, avec Diatlov en grand cerveau maléfique du Mal et allié des Américains. N’empêche, c’est vraiment flippant cette histoire, on a vraiment failli tous crever.

Sinon, l’épisode s’éloigne un peu de la centrale mais reste toujours aussi captivant et fait froid dans le dos.

J’ai aussi aimé que Legassov ne soit pas présenté comme le Grand Chevalier Blanc. Car il n’hésite pas à mentir aux gens du bistrot sur le risque mortel qu’ils sont en train de courir, il « oublie » de mentionner aux techniciens de la centrale que la mission proposée leur sera fatale et est aussi condescendant avec Ulana que ses supérieurs l’avaient été avec lui.

Cette série est d'autant plus prenante et passionnante qu'elle est tirée d'une histoire vraie. L'excellent jeu des acteurs aidant, on est littéralement embarqués dans l'histoire, et un constat glaçant finit par accentuer le malaise : aussi sombre et choquant que ça puisse être, il s'agit ici de la version romancée, édulcorée de ce qui s'est réellement passé à Tchernobyl...

Je crois que le personnage de la scientifique a été inventé... là encore d'un point de vue narratif, c'est assez maladroit qu'il y ait une seule personne dans tout l'URSS qui ait pensé au danger que représente l'eau qui a été utilisée -en vain, et au pris de centaines de vies de pompiers- pour éteindre l'incendie. Le fait qu'elle ait un sidekick pour pemettre des dialogues explicatifs est efficace d'un point de vue pédagogique, mais assez artificiel par ailleurs. Idem pour la scène dans le bureau de Gorbatchev à la fin de l'épisode...

Mais j'aime bien le personnage du politicien mandaté par Gorbatchev, qui ouvre petit à petit les yeux sur l'ampleur du désastre. Et la série continue d'exceller dans la représentation de ce monstre qu'est la centrale, et de cette mort invisible que ce sont les radiations - les dosimètres qui s'emballent à la fin ont un effet anxiogène assez incroyable.

Et le sujet est plus que jamais passionnant. Du coup même si j'aurais préféré une meilleure dramaturgie, je suis restée happée du début à la fin.