Un épisode qui m'a paradoxalement moins emballé que les autres, mais qui m'a pourtant particulièrement happé (oui, je suis un être complexe).

En fait, j'ai apprécié qu'on quitte un peu cet univers scientifico-politique pour se rapprocher des populations plus "lambda" qui ont fait un véritable sale boulot au péril de leur santé (physique et psychique). Ici, c'est "drôle" de constater que les hommes cherchent à tuer à tout prix toute forme de vie pour se protéger, quand on sait qu'à l'heure actuelle, la nature a repris ses droits dans les environs de Tchernobyl.

Comme la plupart d'entre vous, j'ai été vraiment chamboulée par ces "robots biologiques". Je trouve qu'on a du mal à imaginer les moyens humains que ce genre de catastrophe peut mobiliser. Et si par le biais de mini-série on y arrive, c'est déjà une belle avancée.

Je pinaille un peu, mais tenter de nous émouvoir en tuant des chiots, alors que des milliers de vies vont être touchées par le drame, il y a un côté très Independance Day un peu déplacé.

Mais c’est pour pinailler, j’aime ça, pinailler. Car une nouvelle fois, l’épisode m’a happé et je n’ai pas décroché une seule seconde. Le sort de ces hommes-nettoyeurs sacrifiés est poignant, tandis les scènes sur le toit (robot puis les 90 secondes) sont intenses.

Ah c'est marrant, j'ai été beaucoup moins touchée par cet épisode que Bedsouin. Pour la première fois je n'étais pas scotchée à mon siège, et j'avoue avoir trouvé qu'ils passaient trop de temps sur le jeune liquidateur de chiens... j'imagine qu'il fait partie de ces témoignages authentiques qui ont été recensés par la prix Nobel Svetlana Alexeievitch. Et j'aurais aimé voir plus Legasov et Sherbina.

Cela dit, cela reste passionnant... l'épisode montre bien que l'horreur de Chernobyl s'inscrit dans la durée, et que des mois après la situation est très très loin d'être réglée. Il montre bien aussi que les fameux "liquidateurs de Chernobyl" ne furent pas que les célèbres biorobots, dont les images ont fait le tour du monde, mais aussi des gens peut-être moins exposés aux radiations mais tout de même au coeur d'une situation ubuesque.

Je reste un peu génée que Dyatlov soit présenté de manière aussi négative alors qu'en réalité il a toujours cherché à couvrir son équipe. Le personnage auraiit été plus intéressant avec plus d'ambiguité, d'ailleurs.

On tient peut-être le meilleur épisode de cette mini-série. Le plus choquant, le plus émouvant, le plus bouleversant. 

Même si les explications scientifiques arrivent toujours au compte goutte, il est intéressant de voir la lenteur avec laquelle il peut y avoir des réactions efficaces (si tant est qu'il puisse y'en avoir...) face à une catastrophe de cette ampleur. Car ne nous trompons pas, on est encore dans les premiers instants qui suivent l'explosion, ceux où on sent qu'il faudra être patient pour enfin savoir ce qui s'est réellement passé, si on le sait un jour.

La place est donc laissée, tel un documentaire, à l'observation presque détachée d'un enfant qui se retrouve du jour au lendemain dans la terreur de l'extermination du plus familier des animaux, d'autorités qui pataugent et font des choix impossibles, et enfin de kamikazes désignés d'office, peut-être même pas conscients de leur sort. 

On comprend finalement mieux, même s'il faut garder à l'esprit qu'il s'agit d'une série américaine (de nos jours rien n'est fait au hasard) et donc garder un peu de recul, pourquoi ces événements paraissent aussi nébuleux et imprécis dans les mémoires (le fameux "nuage qui s'est arrêté à la frontière"). La désinformation n'a jamais eu de frontières...