Une fois les incohérences du pilot passés et la pilule avalée, Hostages joue d'abord la carte de l'intimiste et s'en sort moyennement, s'amusant uniquement à rappeler les rapports de force au sein de l'histoire. Seulement, en clarifiant les conflits et les forces et faiblesses des personnages, la série dresse un joli tapis rouge à une seconde partie bien troussée et dynamique, offrant un petit jeu de trahison plutôt réjouissant et cruel.

En plaçant son héroïne face à des choix cruels, la série gagne en force et profite d'un montage très soigné pour faire rapidement monter les enjeux sans verser trop dans le grandguignol. Certes, tout est peu crédible, mais la force tranquille de Dylan Mc Dermott vient combler les failles apparentes d'une histoire de prise d'otages qui risque de perdre en crédibilité seconde après seconde.

Seulement, un fait vient plomber l'ensemble, à savoir le manque d'incarnation des services secrets, l'absence d'un personnage fort qui vienne mettre la pression sur Toni Collette. Surtout qu'il est étrange de voir la médécin s'insurger lorsque son geste est exposé comme une trahison des membres de sa famille. Cherchant à jouer sur deux registres : la victime et la garce insensible, le jeu de Toni Collette est confus et gagnerait à faire un choix clair et optant, je l'espère, sur le choix deux, bien plus croustillant.

La série expose ses qualités et s'efforce de mettre ses défauts sous le tapis. Deux semaines qui risquent d'être longues.