"C'est un épisode assez fascinant et très meta finalement : JJA/Rochant parti, la vie reprend ses droits et les personnages, libérés de cette ombre trop imposante, peuvent enfin rejoindre une certaine "normalité"."
Très beau et juste.
Au sein de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), un département appelé le bureau des légendes (BDL) pilote à distance les agents les plus importants des services de renseignements français, les clandestins. En immersion dans des pays hostiles, leur mission consiste à repérer les personnes ...
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Terminée | Française | 55 minutes |
Drame, Drama, Suspense, Thriller | Canal +, Canal+ | 2015 |
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Avis favorable | Déposé le 05 mai 2020 à 15:44 |
Après 8 épisodes à brasser du vide en se téléportant partout à travers le globe, Audiard fait le pari de l'introspection et d'un retour à une ambiance très "saison 1" en se concentrant sur le véritable héros de la série : le Bureau etles fourmis qui s'y agitent. Rochant a demandé à Audiard "d'éteindre la lumière du Bureau des Légendes", et c'est finalement un épisode très lumineux que nous avons là, la promesse d'un horizon pour tous les protagonistes. Il est tout de même assez fascinant de constater que cet épisode prend le contrepied total de tout ce qu'a fait la saison auparavant : le directeur de la DGSI qui dit à Marie-Jeanne qu'il n'allait pas "la laisser végéter en Egypte", les personnages du bureau qui se remettent à communiquer normalement et à arrêter les dialogues ringards composés de semi-phrases sybillines pour noyer le poisson, Malotru qui redevient un personnage humain avec un passé et pas juste le super-espion gros baiseur qui passe son temps à prendre la fuite, la scène de sexe qui sert cette fois-ci réellement le propos de son intrigue... C'est un épisode assez fascinant et très meta finalement : JJA/Rochant parti, la vie reprend ses droits et les personnages, libérés de cette ombre trop imposante, peuvent enfin rejoindre une certaine "normalité". La série, comme Malotru, fait son analyse et prend du recul sur une saison trop bavarde et nébuleuse. Jusqu'à la résolution de l'arc Kennedy, littéralement balancé par la fenêtre. Du passé faisons table rase. Mais ce changement de showrunner à 2 épisodes de la fin pose quand même quelques problèmes. Le plus gros étant le départ avec Rochant de ses 2 personnages cette saison : JJA et Mille Sabords. Dans le cas du premier, il est dommage que l'arc de Kennedy se conclue sans lui. Dans le cas du second, on se demandera toujours à quoi rimait son arc. On peut aussi regretter l'absence des Sylvain Ellenstein (surtout le vrai), mais ça reste moins grave à mes yeux. Dernier point déstabilisant de cet épisode : le focus sur Jonas qui est vraiment catapulté de nulle part. L'idée n'est pas déplaisante et elle fait sens dans la cohérence globale de l'épisode/la saison/la série, mais on a un peu l'impression qu'Audiard et ses scénaristes ont dû composer avec les acteurs qui n'avaient pas la gueule de bois au lendemain du pot de départ de Rochant... |
Marie-Jeanne revient à la DGSE et arrive... Dans une tout autre série.
Bien loin de la froideure de la façon de filmer de Rochant, Audiard se réapproprie l'univers en se concentrant sur les personnages : la renaissance de Malotru et la chute de Karlov. Son travail sur la lumière parvient petit à petit à redonner de l'humain à l'univers mécanique et froid créé par Rochant. C'est comme une sorte de renaissance de la série, qui elle aussi, comme Malotru, passe par un sas de décompression pour recoller à la réalité. Sur plusieurs plans, c'est vraiment très beau.
Malheureusement, il y a cette intrigue d'Artus, le roi du remplissage, qui vient se greffer à un propos qui n'en n'avait vraiment pas besoin et qui arrive malheureusement bien trop tard, alors que le crépuscule pointe le bout de son nez. Dommage, car il y a de vraies beaux moments dans cet épisode (les retrouvailles MJ-Malotru).