The Handmaid's Tale
The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Dans une dictature où la stérilité a frappé les femmes, ces dernières sont divisées en trois catégories : les Épouses, qui dominent la maison, les Marthas, qui l'entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction.
En cours | Américaine, CA, US | 50 minutes |
Drame, Science-Fiction, Drama, Science-Fiction & Fantastique | Hulu | 2017 |
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Avis sur l'épisode 4.07
Avis favorable | Déposé le 06 juin 2021 à 22:03 |
J'ai beaucoup aimé cet épisode. On quitte complètement Gilead pour le Canada, et qu'est ce que ça fait du bien. On respire enfin un petit peu, et on a le sentiment que les choses avancent. Je comprends le stress post-traumatique de June, mais je le comprends encore mieux quand on nous annonce qu'elle a passé 7 ans à Gilead (pas sûre que ce soit très cohérent avec l'âge d'Hannah par contre). La soirée qu'elle a avec Moira, Emily et Rita n'est pas sans rappeler une réunion d'anciens élèves, le traumatisme en plus. Je suis contente qu'on arrête de nous servir une June badass qui est prête à tuer sans aucun souci. On insiste enfin sur son rôle de victime, et le fait que tout remonte à la surface la rend quand même beaucoup plus humaine et appréciable. J'avoue que je suis un peu inquiète sur son évolution et ses relations (Luke, Moira, Nichole), car elle est clairement instable et pourrait très vite dériver. |
Avis favorable | Déposé le 29 mai 2021 à 17:15 |
J'ai trouvé l'épisode très juste, avec une June déboussolée qui traîne de grands traumatismes. La toute fin est assez dérangeante car elle fait un parallèle entre elle et Serena, et c'est ce qui prouve que l'après-Gilead va être difficile. Qui est-elle maintenant ? Que peut-elle faire ? |
Il est très dur d’imaginer un “après” réparateur pour June, et en effet il n’en est rien. Les premières heures au Canada sont assez impressionnantes de malaise. J’ai trouvé Luke très juste dans l’épisode, l’acteur communique vraiment bien verbalement mais aussi avec le paraverbal à la fois sa joie, sa difficulté de positionnement, son amour et sa culpabilité…
Je me demandais tout de même de quoi serait constituée la suite de The Handmaid’s Tale, maintenant que Gilead n’est plus le centre.
Une première scène clé dans l’épisode éclaire sur le nouveau ton donné à la série : l’échange entre les 4 survivantes de Gilead (Moira, Emily, Rita, June). Dans cette scène poignante, on nous montre que les 3 premières avancent : Emily est proche de son fils (<3) et retrouve petit à petit un amour avec sa femme. Moira a des peines de coeur mais ce drama semble presque sain et elle cherche volontairement la confrontation pour pouvoir avancer, dans une scène mature assez réussie. Enfin, Rita dévoile enfin à ses amies (et donc à l’audience), ses vrais sentiments pour Serena dans un discours ouvert assez libérateur. June quant à elle, bifurque la première sur Serena et lance un timide “Fuck her, I don’t care” que toutes les autres approuvent… mais pas elle.
Deuxième scène clé, la fameuse confrontation June/Serena. Dans une saison à 13 épisodes, je pense que ça aurait pu avoir lieu dans un épisode séparé. Tant mieux, car ici on sait bien que la série a développé l’histoire de June en même temps que celle de Serena — The Handmaid’s Tale peut limite faire référence à la servante de Dieu, si on pousse un peu. Bref, comme depuis la saison 3 qui était très claire à ce sujet, elles sont les deux faces d’une même pièce et sont clairement destinées à porter la fin de série à deux après avoir été séparée depuis une saison. Et la confrontation ne déçoit pas : elle est sublimement interprétée, filmée et écrite. Les mots de June sont durs mais on ne peut que la comprendre, les actes de Serena la hanteront à vie, l’ont détruite, et l’empêchent même désormais d’avoir une vie normale (comme ses flashs au supermarché ou dans la vie courante le prouvent).
Les deux actrices sont phénoménales, Moss se révèle vraiment depuis la saison 3 avec ses speechs colériques qui relâchent la pression accumulée de milliers de “Blessed be the fruit” et autres paroles et pensées aseptisées. Quant à Strashisnky, elle est toujours surprenante dans des registres où on ne l’attend pas forcément, comme ici lorsqu’elle se met à nue et implore June.
Les scènes June/Serena c’est dans 90% des cas ce que je préfère de la série, alors ces “retrouvailles” m’ont vraiment comblé, et m’ont donné tout ce que j’attendais.
Contrairement à la suite…
Là où je n’attendais pas forcément la série, c’est dans ses cinq dernières minutes. Le viol de Luke est particulièrement horrible à voir, et le monologue de June final est complètement pervers. Premièrement, ce n’est pas vraiment un monologue : elle parle à M. Tuello. June ne nous parle plus, désormais, et c’est sans doute le premier signe que ça ne va plus. Deuxièmement, ce qu’elle raconte est un tissu de mensonges. Elle sait qu’il y a bien plus que ce qu’elle prétend sous la carapace de Serena, qui n’est pas qu’un être de haine, et qui n’est pas motivée que par la souffrance des autres. C’est une connasse égocentrique (comme le résume Rita), mais elle a toujours été motivée par une chose : de l’amour à donner à un enfant. C’est loin d’être la manipulatrice que June prétend (il n’y a guère que Fred qu’elle arrive à manipuler, parfois). June s’est complètement laissée biaiser et emporter par sa haine, comme Tuello l’avait d’ailleurs mis en garde au moment de son premier interrogatoire avant qu’elle ait pu re-goûter à une vie normale (et une vie où elle est rongée par la colère et la culpabilité mal placée).
Et d’une façon qui m’a pris totalement de court, elle est vraiment devenue l’espace d’un instant, Serena. Le speech de fin est fort mais fait, de façon évidente, référence à la foi à June et à Serena (le viol étant vraiment le gros seul élément de la description qui était encore débattable avant l’épisode).
La musique a ce petit “juste ce qu’il faut” de malsain pour qu’on réalise que l’image nous présente tout à l’envers. Très belle fin d’épisode.