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Sans aucun doute l'épisode le plus "Breaking Badien" de la série. Il faut le dire clairement que ces derniers temps j'étais un peu en froid avec Better Call Saul, dans le sens où la série avait réussi à m'exaspérer à force d'avancer de deux pas pour en reculer de trois. Il fallait donc absolument que je me réconcilie avec et retrouve un tant soit peut d'excitation quant à la suite des événéments.
Vince Gilligan a su toucher la corde sensible avec ces réminiscences de la série mère, c'est-à-dire : scènes d'action, désert muet, tension palpable. Mais, rien n'a plus frisé la perfection, à mes yeux, que la rencontre inattendue entre un Lalo Salamanca plein de nonchalance et de vice, avec Kimberley Wexler-Goodman - rarement vue aussi peu confiante, voire tremblotante.
Parallèlement, mais faisant toujours echo à ce qui est dit plus haut, il y a également cette fameuse phrase dans l'épisode prononcée par Mike - voulant absolument tout dire par rapport au destin de Kim : "She's in the game, now".
Oui, Kimberley Waxler est désormais totalement impliquée dans ce nouvel imbroglio amorcé par son très cher Jimmy. Sauf que cette fois, à l'inverse de Mike (qui le dit si bien : lui, ayant toujours fait soin de ne pas mêler sa famille à toutes ces histoires en ayant su donc faire preuve de conscience), Jimmy - en pensant bien faire en faisant preuve de transparence avec sa nouvelle épouse - va ironiquement causer la perte de cette dernière. Parce que, comment peut-il en être autrement maintenant que Lalo est au fait de son existence ? Comme ce dernier le dit si bien, et de manière la plus anecdotique et nonchalante possible : "So you're his wife?", accompagné d'un faux air étonné - voire ingénu -porteur d'une signification forte.
En bref, pour en revenir aux scènes d'action, force est de constater que l'on vient d'assister au moment ultime où Jimmy est définitivement brisé psychologiquement. Telle une chenille se métamorphosant pour devenir un papillon, nous venons d'être témoin de sa sortie de chrysalide : les beaux jours de l'avocat fonciérement bon mais à la morale fluctuante sont derrière lui, pour déjà laisser place à ce que l'on connaît du futur criminel sans foi ni loi.
Les quinze dernières minutes étaient absolument incroyables, un modèle absolu de tension qui restera dans les annales. Ce flou sur le destin de Kim est indubitablement ce qui a rendu cette fin d'épisode aussi palpitante. Que va-t-il advenir d'elle à présent ?
Globalement, il faut dire que je suis quand même resté sur ma faim avec cette saison 6.
Néanmoins, force est de constater que ce series finale est tout bonnement maîtrisé et absolument logique. Ce que l'on perd en terme de rebondissement ou d'imprévisibilité, on le gagne en émotion et nostalgie — et ça, c'est la recette qui fonctionnera toujours à mes yeux.
"Saul Gone" nous permet donc d'assister à la disparition de Saul Goodman, qui laisse place, définitivement, à Jimmy McGill. La beauté de ce changement réside surtout dans son désir de se racheter auprès de son Amour de toujours, Kim — et c'est en cela que l'épisode porte un aspect quasiment poétique.
Car, après tout, Kim Wexler fut la seule dont l'estime lui était encore précieux (hors Chuck), si bien qu'il ait été jusqu'à troquer, à jamais, sa liberté en signe de rédemption ultime. Belle symbolique.
Je garderai un très bon souvenir de Better Call Saul après ces 7 longues années. Merci à Peter Gould, Vince Gilligan et Bob Odenkirk !