Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Malgré de grands noms du cinéma d’horreur (Tobe Hopper, John Carpenter, Dario Argento, Joe Dante, une anthologie très décevante. Seul la Maison des Sévices tient son rang, les autres segments alternent le sympa sans plus ou le sans-intérêt. Pas du tout indispensable…
Avis sur les épisodes
Years and Yaers me parle, car la série évoque une des mes plus grosses peurs actuelle : le futur, notre futur, le monde qu’on va laisser à nos enfants, à mon enfant. Et comme le dit superbement bien Daniel, ça fout les jetons.
Ce pilote est vraiment efficace et réussi. La famille présentée est instantanément sympathique car composée de personnalités complexes et loin d’être linéaires. Les mystères (de quoi est morte la mère, pourquoi la brouille avec le père, pourquoi Rosie est en fauteuil roulant) qui l’entoure, mystères qui n’ont pas besoin d’être éclairci d’ailleurs, renforce l’adhésion qu’on ressent pour ses personnes.
On est déjà dans du bon sous-Six Feet Under, mais le saut dans le temps invoque l’esprit de Black Mirror via quelques avancées technologiques notables, mais surtout en décrivant un futur réaliste et vraiment flippant, car en train de se décomposer morceau par morceau, subrepticement. Les événements inventés (un deuxième mandat de Trump ou une guerre entre la Russie et l’Ukraine) sont hautement plausibles, tout comme l’ascension de Vivienne Rock jouée par Emma Thompson, soit un politicien populo et grande gueule, mix de Trump et du clan Le Pen, qui fait froid dans le dos tant c’est réaliste. Du coup, il est facile de s’attacher à cette famille qui vit ses dernières d’insouciance.
Il y a aussi d’autres thèmes très bien représentés comme la propagation des théories du complot chez les individus et quelques fausses pistes bien jouées (la question des trans ou comment même les parents les plus ouverts du monde seront toujours dépassés par la société).
Ma seule réserve concerne la fin. Je n’adhère pas à cette idée d’attaque nucléaire comme détonateur de la fin de la civilisation et ne comprends pas pourquoi les sirènes sonnent en Angleterre pour une bombe lancée au Vietnam.
En tout, ce pilote de Years and Years est le meilleur épisode, le plus intelligent et le mieux écrit de Black Mirror depuis longtemps….
Ainsi donc, comme je m’en doutais, le coup de l’holocauste nucléaire était un leurre, une manière de terminer l’épisode par un moment de tension
Ce n’est pas très honnête et c’est même un peu dommage, car la série n’a pas besoin de ça. Dans ce deuxième épisode, les évènements prédits sont une nouvelle fois tellement réalistes que cela fait froid dans le dos (Poutine président à vie, la disparition des oiseaux et du Pôle Nord). Et là où la série est forte est qu’elle arrive à montrer par petites touches l’indifférence ou la non-prise de conscience du monde occidental face à l’effondrement du monde (comme lorsque la mamie écrase une mouche juste après le reportage sur la disparition de 80% des insectes).
La storyline entre Daniel et Viktor est l’axe principale du show et est toujours très bien foutu. Tout comme l’ascension de Vivienne Rock, extrêmement bien écrite. Rencontrant du succès grâce à la peopolisation (sa participation à des jeux télévisuels), arrivant à rebondir même lorsqu’on dévoile en public son inculture, elle arrive à fédérer, grâce à sa « grande gueule » qui dénote parmi les candidats, des populations très différentes comme Rosie (la frange populaire de son électorat, jalouse de la réussite des autres), mais aussi Edith (ceux plus extrêmes qui veulent du changement dans le paysage politique car ils sont conscients que le capitalisme en place fonce l’Humanité droit dans le mur, mais qui mise sur le mauvais cheval).
Pour le final, la série fait une nouvelle fois dans le spectaculaire, mais ce coup-ci, je suis plus convaincue. L’effondrement du système bancaire est hautement probable et cela risque d’être l’un des déclencheurs de l’effondrement de la société qu’on connaît. L’idée des apli téléphoniques qui se manifestent au même moment pour annoncer les mauvaises nouvelles est une excellente idée et crée des pics d’angoisse.
Mais une nouvelle fois, Years and Years semble parfois douter d’elle et se sent obliger de rejouter une louche dans la tension pour se rendre plus frappante. Ainsi était-il nécessaire que la banque de Stephen et Celeste fasse faillite quelques heures (!!) à peine après qu’ils aient vendu officiellement leurs maisons et touché le million et demi de livres de la vente. Fallait-il vraiment ce yo-yo émotionnel pour nous faire ressentir leur détresse ? Je ne pense pas. C’est vraiment dommage que Russel T Davies en fasse toujours un chouia trop. Après, il faut se rappler qu'il a été le showrunner de Doctor Who et de se dire "ah oui, c'est vrai...."
Il y a vraiment un côté Black Mirror.
Dans ce que BM a de mieux, à savoir une projection technologique crédible (exemple : les transhumains, les fausses empreintes digitales ou les burgers prêts à manger) avec ses dérives (le gamin isolé de la fête avec son casque de réalité virtuelle, l’image la plus flippante de l’épisode), mais aussi une description plus que probable de notre mode de vie future (l’ubérisation du travail).
Mais aussi dans ce que BM génère de plus trouble, de plus malsain. Comme ici, où l’un dans l’autre, on attend vraiment qu’une chose, à la fois avec angoisse, mais aussi une pointe de sadisme : la prochaine catastrophe qui va tomber sur cette famille. C’est vraiment ce côté entomologique (dans le sens, où j’ai le sentiment de regarder de haut des humains se battre et perdre contre le destin cruel que leur aura écrit des scénaristes sans pitié) qui me gêne dans certains épisodes de BM et ici aussi.
D’autant que pour cet épisode, les trames pour nous faire patienter ne m’ont pas emballé plus que ça (le périple de Bethany sur le paquebot russe, Edith fait partie d’Anonymous, l’enterrement ou l’infidélité de Stephen).
Le plus passionnant reste toujours la partie sur Vivienne Rock ou la démonstration hyper méga réussie de comment une partie d’une population dégoutée par le système se retourne vers ce genre d’individu politique qui semble promettre une cassure, mais qui va enfonce encore plus dans la merde.
J’avoue que je n’immerge pas totalement dans la série et notamment j’ai du mal à vraiment m’accrocher aux personnages. Peut-être, j’ai inconsciemment peur de sympathiser avec eux car je veux me préserver tant je sais que le sort va s’acharner contre eux durant ces 6 épisodes. Ou peut-être ils sont tout simplement mal écrit. Je ne sais pas. En tout cas, je n’arrive pas à m’impliquer intensément dans leurs aventures (mésaventures plutôt) et je suis ce qu’il leur arrive de manière distanciée.
Voilà, c’était le paragraphe du pinailleur. Car toute la partie sur les réfugiés est de ce que j’ai vu de plus frappant à la télé sur le sujet.