Un superbe pilot, un des meilleurs des dernières séries qu'il m'ait été donné de voir. On rentre facilement dans l'histoire, sans être perdu grâce au changement "bleu/rouge" qui nous guide. Les rapports avec les psys sont très bons, esthétiquement c'est également assez beau. La réalisation est bonne avec des acteurs au diapason, en particulier l'acteur principal absolument brillant, et les deux psys.

Franchement je vous trouve un poil dur avec cet épisode. Certes les scènes au Nord n'ont pas l'impact qu'elles devraient avoir (l'ascension de Ramsay et l'attaque de Mole's Town) parce que très mal préparées dans les épisodes précédents (aucun contexte pour la prise de Moat Cailin, ou alors très lointain et du coup complétement oublié...). Mais sinon le reste était vraiment bien foutu. Missandei et Grey Worm : certes l'histoire sort de nulle part, et on a l'impression que cela vient simplement pour le remplissage de l'histoire de Dany (plus le fait que les scénaristes ont dû se dire : tiens, si on mettait les deux seuls acteurs de couleur de notre cast ensemble ?), mais honnêtement, j'aime le fait que Grey Worm, qui a été élevé toute sa vie pour être un nobody parmi les autres, prenne en profondeur et devienne une individualité. Grey Worm fait écho à Tyrion, l'un est "né" eunuque (il dit bien dans cet épisode qu'il n'a aucun souvenir avant de devenir un Immaculé), l'autre est né nain, et leur existence se résume à essayer de devenir plus que leur condition physique. Grey Worm est capable de désir sexuel, Tyrion s'est battu à BlackWater. Sansa et le Val au top. Arya et the Hound : même si leur storyline a été globalement ratée dans la saison, le rire d'Arya quand elle entend qu'un membre de sa famille est mort encore une fois alors qu'elle s'en approchait (remember Ned, puis Robb et Catelyn) est assez priceless. Le monologue de Tyrion est assez intéressant, parce qu'il fait non seulement écho au combat qui va suivre ("smash smash", comme la tête d'Oberyn), mais surtout parce qu'on en apprend pas mal sur Tyrion, et en particulier sa perte de spiritualité. Il commence d'ailleurs son monologue par une remarque sur les Dieux : toute sa vie il a cherché à trouver un sens aux massacres des hommes, obsédé par le fait que si un Dieu existe, il a des raisons d'imposer de telles souffrances. Et il n'arrive pas à accepter qu'en réalité, tous ces massacres n'ont pas de sens, que simplement le monde est plein de cruauté gratuite et que si Dieu il y a, comme son cousin, il frappe au hasard les hommes sans raison particulière. Ce monologue, c'est Tyrion qui accepte que son existence n'a pas de sens, qu'il n'y a pas de Dieux protecteurs, et donc avant le combat qu'il n'y a personne à prier. Enfin, pour ce qui est du combat, je le trouve plutôt réussi, j'ai été pour ma part assez pris et tendu tout au long de celui-ci, parce que je ne m'attendais pas un happy end. Le gore m'a donné envie de rendre mon dîner (et en repensant à cette scène, j'avoue avoir toujours des haut-le-coeur) et m'a fait sérieusement m'inquiéter pour un personnage que j'aime, même si je me doute que Tyrion ne va pas mourir comme ça (en tout cas je l'espère) vu que La Montagne a l'air mort (poison dans la lance d'Oberyn, ce qui expliquerait "la vipère" ?). Pour aller plus loin, les storylines dans cet épisode sont assez symptomatiques de l'évolution des personnages dans GoT, à savoir des personnages qui se battent pour se sortir de ce à quoi leur naissance les destine. GreyWorm qui aime, dirige. Sansa qui s'éloigne de sa position de femme soumise et commence à jouer stratégie. Littlefinger, homme sans noblesse de sang qui veut le pouvoir absolu. Ramsay, qui de batard devient fils. Et plus négatif, Theon, qui de seigneur devient serviteur.

Un bon épisode pour ma part. Si on compare l'épisode à Blackwater, celui dont il se rapproche le plus : - Les scènes de combat sont à mon sens mieux traitées dans celui-ci. Certains commentateurs au moment de Blackwater n'hésitaient pas à comparer les scènes de bataille à LOTR, alors que les manques de moyens dûs au format télévisé étaient assez flagrants : le faible nombre de figurants qui rendaient l'ampleur du combat assez dérisoire, le choix de la nuit pour masquer quelque peu cette faiblesse, la relative laideur du feu grégeois... Ici, même si on a le droit qu'à un seul mammouth et deux géants, l'ampleur du combat reste très bien retranscrite, on sent la faiblesse des hommes de la Garde de Nuit, leur faible nombre comparé aux Wildlings, le danger pour les différents persos, un très bon plan séquence, et oh miracle, un peu d'épaisseur pour les personnages de Jon et Sam. Du très bon. En revanche, la stratégie des sauvageons me laisse quand même perplexe. Lancer (tous?) les wildlings qui avaient escaladé le mur à l'assaut du château pour un simple test des défenses ? Il est évident que CastleBlack est bien plus vulnérable de l'autre côté du mur : un petit nombre a réussi à pénétrer dans le chateau et à mettre à mal les défenses de la Garde de Nuit. Pourquoi ne pas avoir envoyé plus d'hommes par-delà le mur pour prendre CastleBlack par son côté le plus vulnérable plutôt que d'envoyer au massacre ses troupes à l'assaut du Mur ? - Les scènes hors combat sont par contre bien en deça de celles de BlackWater, le faible charisme des différents persos du Mur et le peu d'effet dans l'évolution des personnages et des enjeux plus globaux y étant pour beaucoup. Au final, l'épisode est quand même très prenant, même si les scènes hors combat sont assez faibles.

Non, non, non et non. Ce n'est pas possible de commencer une saison de manière si fantastique pour se vautrer dans le ridicule sur la fin. On se demandait si lâcher la couverture de Brody après cinq épisodes était pas un trop gros risque, et bien c'est même une catastrophe. Derrière on aura eu l'intrigue bien reloue de Madame "La vie est trop nulle, vous êtes tous nuls, je fais la même moue chiante dans toutes les scènes ou j'apparais, ah et puis je renverse qq'un, même si ça ne sert à rien dans l'intrigue, ça meuble". Et maintenant cet épisode. Déjà que depuis deux épisodes, les incohérences s'accumulaient : le "putain les gars on a pas Nazir, pourtant d'habitude tous les terroristes se regroupent au même endroit, le plus près possible de l'attentat, histoire d'avoir plus de chances d'être pris, voire de se faire buter par l'explosion tant qu'à faire". Ou encore le "Moi c'est nazir, je suis le nouveau ben laden, et je formente un complot terroriste tellement qu'il est important qu'en tout on est 4 : roya, un type avec des explosifs, brody, et puis moi. Sachant que Brody est un agent double en plus. Waouh super complot les gars." suivi du non moins hallucinant : "C'est encore Nazir, cette fois j'explose la voiture de Carrie histoire de l'enlever, en plein milieu d'un carrefour histoire que ça soit pas trop voyant et qu'il n'y ait pas trop de témoins pour donner l'alerte. Oui, moi tout seul, puisque mes trois potes se sont fait arrêter. Et je suis encore tout seul dans mon entrepôt pour torturer Carrie et réussir à tuer le vice-président. Ah pardon, j'ai choppé un gamin qui sous-traite chez Microsoft en Inde histoire qu'il fasse dérailler le pace maker de ce bon vieux Walden". Parlons donc de cet épisode. Carrie, continuant dans le n'importe quoi, et plutôt que d'attendre les centaines de militaires pour encercler le bâtiment, sachant qu'ils arrivent dans cinq minutes, décide d'aller jouer à cache cache avec Nazir, desfois qu'on sait jamais, il puisse la tuer. Ba oui, pourquoi être discret Carrie, après tout tu es l'héroïne, donc aucun risque de mourir. Carrie est persuadée que quelqu'un a réussi à faire s'enfuir Nazir, sûrement une taupe. Qui donc ? Galvez, son pote de la CIA. Mais serait-ce lui la taupe ? Et la Carrie nous sort l'argument qui tue : "c'est plus que possible, il est musulman". Le pauvre gars, en plus d'être latino, est musulman. Deux minorités en une, ça pour sûr c'est forcément un terroriste. Devant un argumentaire si convaincant, bien sûr tout le monde se lance à la poursuite du malheureux Galvez. S'en suit des scènes incohérentes, Carrie insupportable, Dana "putain le lait il est troué, ma vie est tellement nulle, mais allez tous mourir !" Au début j'ai cru qu'elle allait nous sortir "haaan mais c'est pas le bon lait, lui il a 10% de matière grasse, alors que moi j'en bois que du 5%, vous êtes tous trop nuls", ce qui finalement n'est pas franchement différent. Et la scène dans les souterrains... D'une nullité sans nom, mal écrite, encore une fois incohérente au possible : on a déjà fouillé mille fois les souterrains, alors quand enfin Carrie trouve quelque chose qui ressemble à une cachette, autant rester seule avec son copain de l'armée plutôt que d'appeler direct les autres militaires qui sont à 20 mètres de là. Histoire que si Nazir se cache là, il puisse tuer le militaire et faire peur à Carrie (mais pas la tuer, non, c'est l'héroïne). La suite n'est pas mieux malheureusement...Mais je suis déjà bien trop long (je parle de mon texte bien évidemment). Pourtant certaines scènes sont toujours très bonnes, et on se rend compte que ce sont toutes des face à face. Comme depuis le début de la saison finalement, avec l'extraordinaire scène Carrie/Brody. La série excelle dans ce genre, alors qu'elle se perd en incohérences, s'embrouille, tourne en rond dès que les enjeux sont plus élevés. C'est dommage, après une très bonne première saison et un excellent début de deuxième, je n'attends plus rien du season finale.