Critique : Royal Pains 4.05

Le 17 juillet 2012 à 20:10  |  ~ 9 minutes de lecture
Un épisode de transition assez brouillon qui délaisse les nouveaux personnages pour revenir à une structure classique pour une intrigue sans enjeu réel.
Par sephja

Critique : Royal Pains 4.05

~ 9 minutes de lecture
Un épisode de transition assez brouillon qui délaisse les nouveaux personnages pour revenir à une structure classique pour une intrigue sans enjeu réel.
Par sephja

Les jeux de l'amour et du hasard 

 

Evan célèbre la naissance de Hankmed 3.0 avec le retour de son frère, créant une certaine confusion lors de la première réunion du staff entre les anciens et les nouveaux, surtout que Paige et Eddie viennent s'inviter à la réunion. Hank va consulter sa patiente, Veronica Sullavan, une femme qui a subi une greffe hétérotopique et dont le coeur semble s'affaiblir. Pendant ce temps, le secret concernant l'homme sauvé par Henri dans le jardin de Boris s'épaissit, celui-ci refusant de révéler au docteur Lawson la vérité à son sujet. 

 

Résumé de la critique 

 

Un épisode moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une histoire qui manque de contenu 
  •  des confrontations entre Hank et Boris intéressantes 
  •  la difficulté de mêler les anciens et les nouveaux 
  •  un épisode plaisant, mais beaucoup trop léger

 

Réorganisation du récit 

 

Après avoir construit le début de saison autour de l'opposition entre les deux frères Lawson, les scénaristes se devaient de réunir les deux équipes et de trouver la bonne dynamique entre les anciens et les nouveaux. Un moment délicat qui va tourner au bazard complet avec l'arrivée de Paige, Eddie et la mère de Divya, laissant apparaître toute la densité et la multiplicité des intrigues mises en place en ce début de saison. Une scène réellement drôle qui va malheureusement servir aux scénaristes pour justifier un temps d'arrêt dans cet épisode de transition qui se resserre sur le trio vedette et un patient du jour assez peu enthousiasmant.

Un programme assez maigre vue le potentiel de départ, l'épisode cherchant à donner une certaine hiérarchie aux différentes intrigues sans pour autant les développer, préparant juste le terrain pour la deuxième partie de saison. Il s'agit donc ici de marquer un temps d'arrêt volontaire pour tout réorganiser, misant sur un patient hors du commun pour assurer le divertissement autour de sa situation médicale particulière et son métier assez original. En effet, Veronica dispose deux deux coeurs, une situation particulière qui est à l'origine de sa vocation d'entremetteuse, situation qui va aussitôt entraîner un certain rejet de Divya envers sa foi dans l'idée d'apporter le bonheur aux autres.

Le choix de focaliser la suite sur la vie romantique de Divya s'avère plus que discutable, le retour de sa mère dans sa vie n'ayant été que très superficiellement exploité sans aboutir vraiment. Une impasse narrative regrettable, surtout que l'assistante de Hank est plus intéressante en personnage actif qu'au sein de romance qui peine à s'intégrer dans le cahier des charges du show. Moins dynamique que d'habitude, l'intrigue proposée à Reshma Shetty est assez décevante, les auteurs nous offrant ici un épisode assez paresseux en comparaison avec le début de saison. 

 

Le docteur Lawson en quête de vérité 

 

Si Divya hérite de la partie la plus décevante de l'épisode, Hank endosse de nouveau son costume de héros irréprochable, que ce soit dans sa relation avec son frère que par rapport aux évènements se déroulant chez Boris. Toujours parfait, Campbell Scott revient occuper une place importante dans la série, surtout après le sauvetage du mystérieux inconnu abattu d'une balle en plein coeur dans le jardin de Shadow Pond par un de ses gardes du corps. Le but affirmé est de redonner une touche de mystère à ce personnage mythologique important tout en prolongeant l'arc de la saison passée sur la querelle familiale des Von Juergens-Ratenicz. 

Malheureusement, l'intrigue est très confuse et le jeu impeccable de l'interprète de Boris ne suffit pas à masquer les indécisions flagrantes d'une équipe créative qui change de direction à plusieurs reprises. Le scénario reste donc dans le cadre des disputes familiales, mais place Henri dans un rôle de témoin des menaces pesant sur cet héritier qui devrait lui permettre de relativiser sa propre situation. Le final laisse clairement apparaître l'importance prise par cette histoire dans la suite de la saison, marquant une nouvelle orientation en rupture avec le début de saison. 

Pourtant, la réconciliation n'est pas encore totale, point intéressant de l'intrigue très bien exploité lors d'une scène de face-à-face entre les deux frères Lawson. Les scénaristes évitent ainsi de fermer totalement la parenthèse Hankmed 2.0 et montre que les rancoeurs sont encore bien présentes, même si Hank fait le choix de se coucher pour mettre fin à la guerre. Une façon pour l'équipe créative de mettre cette histoire en attente, privilégiant le développement d'un arc qui va venir scinder la série en deux, séparant les deux frères pour quelques épisodes.  

 

 

Le retour du couple parfait 

 

Avec le départ de Jill, Scott Campbell n'est pas le seul à avoir obtenu le statut de personnage régulier, Brooke d'Orsay héritant de la même promotion dans le rôle de la fiancée d'Evan. Mais, loin de relancer l'histoire du mariage éternellement repoussé, les auteurs essaient de revenir sur l'expérience décevante de Paige en Angleterre, cherchant un moyen de renouer avec le charme initial du duo. Si l'intrigue n'a rien d'inventive, elle permet de reformer le couple parfait, minimum exigible d'une série qui délaisse clairement les nouveaux personnages au profit des anciens. 

L'ambition d'Evan a elle aussi disparu avec la fin de la guerre contre son frère, idée regrettable qui montre l'incapacité du show à tenir le rythme d'un début de saison ambitieux , revenant à la formule habituelle du show pour reprendre son souffle. Le docteur Sacani et les nouveaux membres de Hankmed héritent bien d'une petite scène, mais pour mieux souligner le désintérêt progressif des auteurs à leur encontre, Ben Shenkman étant le dernier à exister vraiment. Le souffle de la nouveauté s'épuise et les auteurs reviennent à une forme plus classique et confortable, malgré une première scène très réussie qui illustre parfaitement le nouveau visage plutôt séduisant d'Hankmed. 

Après un début de saison réussi, la série connait son premier coup d'arrêt, l'histoire avec Boris permettant de donner le temps aux scénaristes de trouver la bonne dynamique entre les anciens et les nouveaux. Sans faire machine arrière, les auteurs cherchent un moyen pour intégrer tous les nouveaux personnages, craignant que la série perde son efficacité en se dispersant dans trop de directions différentes. Sans véritable contenu, un épisode d'ajustement qui remplit sa tâche, à savoir fournir un minimum de divertissement tout en réorientant le scénario dans la bonne direction. 

 

La petite musique énervante de Royal Pains 

 

Il existe un repère dans Royal Pains pour savoir si l'épisode va être de bonne qualité ou décevant, un détail consistant à écouter si, en fond sonore, apparaît une petite musique assez sirupeuse qui appuie le dialogue. Cherchant à accentuer la charge émotionnelle des premières scènes, le réalisateur abuse de ce thème musical assez vite agaçant, car il souligne le manque de conviction des auteurs concernant la qualité de l'épisode. Omniprésente dès les premières minutes cette semaine, elle se révèle vite envahissante et déplaisante, soulignant le manque d'enjeu et de contenu de cette histoire qui va servir à mettre en place un cliffhanger attendu, la série ayant l'habitude de produire des épisodes spéciaux centrés sur l'héritier des Von Juergens-Ratenicz. 

En conclusion, un épisode de transition assez moyen au contenu assez limité, ne proposant qu'un seul patient dont l'histoire d'avère être assez pauvre en matière de tension dramatique. Heureusement, l'aspect divertissement est assuré par une troupe de comédiens sympathique et l'enthousiasme de Christine Ebersole dans son rôle d'entremetteuse. Simple épisode de transition entre l'arc de la guerre des Lawson et celui sur Boris, un épisode à minima, en particulier concernant Divya, beaucoup moins bien utilisée qu'en début de saison. 

 

J'aime : 

  •  l'ambiance légère et plaisante 
  •  la première scène réussie 
  •  le couple Paulo Costanzo - Brooke d'Orsay 

 

Je n'aime pas : 

  •  le fond sonore vite agaçant 
  •  l'intrigue de Boris trop confuse 
  •  l'histoire du jour assez maigre 
  •  la storyline de Divya 

 

Note : 11 / 20 

Sans être déplaisant, un épisode qui marque une vraie rupture avec le début de saison, offrant une intrigue trop classique malgré une première séquence de briefing assez réussie. Sans enjeu, un épisode qui délaisse clairement Divya pour se concentrer sur Boris par le biais de Hank et Paige au travers d'Evan, préparant le début du deuxième arc de la saison. 

L'auteur

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