Un étranger dans le miroir
Hank accepte de la part de Boris une montre qui l'engage à venir le rejoindre à la moindre sonnerie, signifiant qu'il appartient dès lors totalement à l'héritier des Von Juergens-Ratenicz. Une situation délicate, surtout au moment où la propriétaire du Blackstone, dont Evan espère obtenir la signature, montre des problèmes de comportement inquiétant. Pendant ce temps, Divya tente de convaincre son père de reprendre le contact avec sa mère, mais se heurte à la rancoeur de celui-ci.
Résumé de la critique
Un épisode réussi que l'on peut détailler ainsi :
- une storyline bien construite pour Hank
- Divya entre rires et larmes
- Evan dans un rôle comique qui lui va parfaitement
- un des meilleurs épisodes de la série
Un épisode sans le moindre temps mort
Divertissement très efficace de la chaîne USA, Royal Pains est un show formaté qui propose habituellement des intrigues distinctes concentrées sur un personnage particulier selon un registre différent : mélodrame, drame et comédie. Une règle que cet épisode va trahir en se montrant plus généreux et inspiré, passant de la comédie au drame avec une adresse inattendue. Au coeur de l'épisode, Hank fait le choix de jouer le jeu de Boris, acceptant de le faire passer avant ses patients, cherchant à découvrir le secret derrière son comportement pour le moins étrange.
Le talent de Campbell Scott suffit à donner de la crédibilité à la touche de mystère de cette histoire, plaçant Henri dans une situation difficile, obligé d'abandonner son patient pour rejoindre immédiatement Shadow Pond. Le héros confirme ici sa volonté d'avancer et de ne plus rester dans l'ignorance, poussant son rôle de médecin - concierge un peu plus loin en montrant un intérêt supplémentaire à Boris. Un choix d'accorder des privilèges à un patient qui est assez nouveau pour Hank, sortant le personnage de sa routine pour révéler un désir encore plus marqué de découvrir la vérité concernant son hôte.
Rapide et dynamique, l'intrigue ne connait pas de temps mort et peut compter sur Ashley Williams pour servir de patiente du jour, connectant les storylines des deux frères Lawson. Une patiente intéressante pour une petite intrigue médicale qui fournit la petite dose de spectacle attendue sans étirer le récit à l'excès la résolution comme la semaine dernière. L'absence de Jill permet aux scénaristes d'exploiter une grande quantité de nouveaux personnages, renouvelant une série qui en avait besoin, même si son duo romantique avec Kat Foster n'est pas encore totalement convaincant.
Cette saison, les personnages de Royal Pains prennent le contrôle de leur destin, un élément qui unit Paige, Evan, Hank, Sacani et surtout Divya. L'assistante médicale reste la bonne surprise de cette saison qui va fournir sans hésitation la meilleure storyline de cet épisode autour de la dispute entre ses deux parents.
S'opposer aux autres
L'année dernière, l'assistante médicale d'Hankmed avait été reniée par ses parents après le refus de son mariage avec Raj, décidant dès lors que de ne plus dire ce qu'elle ressentait et de se montrer serviable en s'impliquant moins dans les décisions. Une passivité qui avait fortement nui à la troisième saison, poussant les scénaristes à choisir la solution inverse en la transformant en un personnage plus directif, reprenant le contrôle de son univers. Baromètre de la série, le personnage de Reshma Shetty permet de voir le niveau de qualité d'un épisode rien qu'à partir de son degré d'implication dans l'intrigue du jour.
Si la storyline avec sa mère n'a pas beaucoup apporté, celle avec son père se révèle bien plus passionnante, Divya se montrant assez touchante dans sa volonté de garder le contact avec son père. Leur scène de dispute est une vraie réussite où la comédienne laisse s'exprimer tout son tempérament, amenant une tonalité dramatique en évitant dans un premier temps le piège du mélodrame. La volonté de garder sa famille unie est sincère et touchante, poursuivant son travail entrepris avec Hank et Evan pour devenir le ciment de son propre univers.
Mais la meilleure scène reste la séquence du blind date où elle teste les capacités d'entremetteuse de sa patiente de la semaine précédente. Une séquence qui laisse enfin apparaître le talent de son interprète, un enthousiasme hilarant à pouvoir déballer tous ses problèmes, amenant la scène la plus amusante de l'épisode. Retrouvant la voie du parfait divertissement, Royal Pains nous propose un scénario entre drame et comédie, confirmant la volonté des auteurs de surprendre en refusant que les intrigues stagnent cette saison plus d'un épisode.
Evan dans un registre qui lui va parfaitement
Si l'épisode fournit avec Hank et Divya deux storylines ambitieuses, il devait forcément jouer la sécurité avec Evan, Paulo Costanzo héritant des scènes comiques dans lesquels le comédien excelle. Sa scène avec Boris en particulier fonctionne parfaitement grâce au mélange étrange entre le style compassionnel du cadet Lawson et le caractère plus sombre et introverti de Boris. Poursuivant son rôle de super VRP, il remplace Divya dans la position consistant à relier les différentes intrigues entre elle, apportant une bonne dose de comédie tout en évitant les excès des premières saisons.
Ainsi, il est amusant de voir après le malaise de Sidney combien son comportement auprès de sa patiente se rapproche de celui de son frère dans sa façon de réagir et de parler à la patiente. Une idée d'écriture étonnante qui consiste à nuancer les personnages des Lawson, à montrant l'influence qu'ils ont l'un sur l'autre, poussant ainsi Henri à prendre des risques là où son cadet choisit la prudence. Une idée intéressante et qui mérite d'être creusée, faisant enfin évoluer une série qui stagnait depuis deux saisons, retrouvant brutalement l'enthousiasme des premiers temps.
Seul point gênant, l'intégration de Paige reste assez délicate, Brooke d'Orsay héritant de quelques miettes qui ne correspondent pas avec son statut de comédienne régulière. Un défaut que les scénaristes semblent vouloir corriger dès la fin d'épisode en proposant une modification de sa place au sein du show, confirmation de cette volonté de repenser entièrement l'univers de Hankmed. Un nouveau départ aussi plaisant qu'inattendu, la série retrouvant son statut de divertissement idéal de la saison estivale tout en confirmant la nécessité du départ de Jill, libérant les auteurs d'un duo qui ne fonctionnait plus.
Un épisode important
Si Royal Pains n'a jamais fait preuve d'une prétention excessive, la qualité déclinante de la saison trois laissait craindre un certain désamour d'une équipe créative de moins en moins concernée envers l'histoire du médecin concierge des Hamptons. Ce début de saison aura eu le mérite de chasser cette impression, bouleversant tout l'univers d'Hankmed pour retrouver cette capacité à divertir qui s'était peu à peu évanouie. Un des meilleurs épisodes de la série qui confirme que cette saison quatre est clairement celle du renouveau, même s'il reste à éclaircir une storyline de Boris encore très vague.
En conclusion, un des meilleurs épisodes de la série, offrant un mélange ambitieux et surprenant entre des séquences dramatiques assez fortes et des scènes comiques vraiment réussies. Une bonne surprise qui confirme l'embellie du show, en espérant que les développements concernant Boris sauront surprendre autant que l'évolution positive de Divya. Très convaincante, Reshma Shetty est la bonne surprise d'une intrigue qui confirme l'élan positif du show qui profite de l'espace laissé vacant par Jill pour multiplier les nouveaux personnages.
J'aime :
- sans temps mort, rapide et dynamique
- la storyline de Divya
- Paulo Costanzo, pile dans son élément
- une patiente du jour intéressante
Je n'aime pas :
- la scène du sauvetage du père de Divya, pas très bien amenée
Note : 14 / 20
Avec des nouveaux personnages secondaires et un enthousiasme retrouvé, Royal Pains nous offre un très bon divertissement efficace et dynamique. Un vrai divertissement de qualité, comme la série n'en avait pas produit depuis longtemps, profitant d'un très bon casting et quelques scènes comiques réellement réussies.