Les 10 raisons qui font que la saison 4 du Visiteur de futur est ratée.

Le 23 juillet 2014 à 19:09  |  ~ 27 minutes de lecture
Avant, le Visiteur du Futur c'était bien. Mais ça, c'était avant.
Par Gizmo

Les 10 raisons qui font que la saison 4 du Visiteur de futur est ratée.

~ 27 minutes de lecture
Avant, le Visiteur du Futur c'était bien. Mais ça, c'était avant.
Par Gizmo

 

Trois raisons ont retardé la rédaction de cet article. La première, c’est le désintérêt progressif qui est apparu durant le visionnage des épisodes. La seconde, c’est qu’on est très attaché au Visiteur du Futur et à sa petite troupe, et qu’à SerieAll, on préfère toujours se taire plutôt que de frapper un homme à terre. Mais lorsqu'un silence pesant s’est abattu au sein de la fanbase et que les détracteurs de cette saison 4  se sont retrouvés bien trop rares, on s'est dit qu'il était temps de prendre la plume pour nous faire entendre. Car, non ! Cette saison n’est pas l’aboutissement génial d’une petite web-série en une vaste fresque épique. Bien au contraire. Alors voici les 10 raisons qui font que la saison 4 du Visiteur du Futur est un énorme échec. Car oui, un top, c’est toujours original.

 

 

Néo Versailles

 

 

 

1. Une quête de renouveau ratée :

 

 

Le véritable tour de force de la saison 3 provenait d’un habile mélange entre le fan-service et la nécessité d’un renouveau pour une série qui entamait son “passage à l’âge adulte” (véritable budget, nombre d’épisodes fixé dès le départ avec une storyline tenue du début à la fin de la saison). Descraques et sa bande risquaient gros, car on sait à quel point les fans peuvent parfois se détourner d’un projet lorsque celui-ci se retrouve chaperonné par des instances officielles.

Les épisodes Michel, mais surtout La Banane qui parle, par exemple, étaient d’excellentes reprises du schéma initial de la série (un événement banal/crétin aboutissant à une catastrophe planétaire que le Visiteur et son équipe doivent désamorcer) qui intégraient les nouvelles dynamiques de l’équipe (Mattéo/Judith) et les enjeux de la saison (intervention des Missionnaires). L’alcool aidant combinait avec brio un beau portrait des personnages et de leur évolution (l’amitié d’Henri et du Visiteur, les sentiments de Judith pour Mattéo et la difficulté d’affronter le regard des autres) ainsi qu’un humour ciselé qui ne se contentait pas de faire cabotiner les acteurs, mais conservait une ligne directrice solide jusqu’au bout de l’épisode.

La saison 4 n’est pas parvenue à réitérer l’exploit de son aînée. Bizarrement, la série à l’image du Visiteu semble renier son passé et vouloir à tout prix faire du neuf. Une telle démarche n’est pas forcément rédhibitoire, encore faut-il savoir la maîtriser. Mais arrivé à la fin de la saison, une certaine frustration prime. Trop peu de “Voilà ce qu’il va se passer !” (un seul, combiné à un twist franchement naze), trop peu de Castafolte original, trop peu de jeux sur la temporalité. Pire encore, les seules idées héritées des saisons précédentes sont franchement catastrophiques.

 

 

Henry et le Visiteur

 

 

 

2. Une continuité très bancale :

 

 

En effet, les protagonistes des saisons précédentes voient leur évolution réduite à peau de chagrin. Cette saison devait être celle de Raph. Dès les premières secondes, nous entrions dans son intimité, partageant les doutes du personnage. Il devient la voix de la raison face à un Visiteur en perte de repères. Et pourtant … Et pourtant rien. Raph ne devient à aucun moment le héros du récit, l’homme qui se démarque enfin de sa copine et de son pote/modèle clochard du futur. Jusqu’au bout, il reste un faire-valoir, l’assistant du Visiteur. Certes, il fait preuve d’humilité lors du final, apprenant enfin à grandir. Mais nous avions déjà eu l’amorce de cette évolution lors des saisons précédentes, il fallait aller plus loin, inverser les rôles avec le Visiteur pour vraiment faire avancer le personnage.

C’est le coeur lourd que je dois maintenant parler du cas “Henri Castafolte”. Sans doute le personnage le plus intéressant depuis le début de la série, grâce à ses multiples facettes. Henri est drôle (sa tirade sur le destin, puis sur le café en saison 2), mais c’est aussi un concept de science-fiction assez génial (le robot qui s’ignore), ainsi qu’un allié de choix dans l’univers du Visiteur. Alors pourquoi, POURQUOI l’avoir tout simplement mis au placard durant toute cette saison ? Quelle idée de le troquer contre un Castafolte belge inutile et épuisant, qui se contente de conter fleur bleue à la Baronne. Tristesse …

La liste est encore longue, il faudrait encore parler de Mattéo (qui parvient à être plus inutile qu’en saison 3, un record) ou des Lombardi (que Descraques s’obstine à ramener chaque saison, malgré leur intérêt extrêmement limité), mais la simple perspective d’une intrigue mêlant ces 4 personnages suffit à me faire bailler. Cette intrigue, véritable pièce rapportée de la saison, n’aura servi à rien, si ce n’est à nous offrir une revenge story pour Mattéo des plus prévisibles.

Mais, le véritable échec en terme de continuité provient finalement du côté du Visiteur. La saison 3 se terminait sur de belles perspectives, l’idée d’un univers parallèle positif, d’un but enfin clairement défini pour le Visiteur et son équipe. Les possibilités étaient infinies. Descraques choisit le silence. En effet, toute cette storyline ne sera pas abordée avant … Le final. Panne d’inspiration ? Pas vraiment. Slim, lors de la rédaction du roman numérique parlant de la jeunesse du Visiteur, a déclaré que toute cette histoire devait au début être intégrée à la saison 4, mais que François Descraques avait jugé l’ensemble trop hétérogène. Et c’est l’intrigue Néo-Versailles, digne d’un spin-off, qui a primé sur la continuité, et la possibilité pour les fans de voir le passé du Visiteur en mouvement. Il y a de quoi rester pantois.

 

 

3. L'humour lourd :

 

 

“Jean Marie Bigard, mais en fait, c’est génial !”  François Descraques, janvier 2013.

C’est exagéré, mais on ne voit pas d’autres choses qui auraient pu pousser le showrunner du VDF à caser de telles blagues dans cette saison. Là où les saisons précédentes avaient su distiller un humour parfois lourd, mais toujours à la limite de la vulgarité, la saison 4 se baigne complètement dans une ambiance pipi-caca consternante. Beaucoup trop de scènes sont ainsi désamorcées par une pirouette scato de mauvais goût. Une fois ça passe et on sourie (le missile tiré par le cul du Castafolte Belge dans la saison précédente), mais 15, 20, 50 fois, ce n’est juste plus possible. Ce n’est pas drôle, c’est poussif et pire que tout : ça nuit à un paquet de scènes qui auraient pu tirer la saison vers le haut. Gâchis …

 

 

La Reine VDF

 

 

 

4. Le thème de la saison :

 

Sur son blog, à propos de l’épisode 4 de cette saison, François Descraques a écrit la chose suivante :

 

Je pense que maintenant, la thématique de cette saison est plus claire. Là où la saison d'avant parlait de l'affrontement passion fauchée / travail rémununéré, ici on aborde la célébrité et les dangers qui vont avec. A chaque fois, j'essaie de partir de mes peurs. Saison 2, celle de perdre mes amis parce que je fais n'importe quoi. Saison 3, celle de perdre mes amis parce que je pouvais pas les payer. Saison 4, celle de perdre mes amis parce que je deviens un connard égocentrique.

Bien sûr, ce n'est pas une métaphore à prendre au pied de la lettre pour chaque situation, c'est surtout un point de départ qui permet aux personnages de se retrouver dans des problématiques que je connais un peu.

 

Ces deux paragraphes montrent toute l'ironie de la situation : en cherchant à aborder le thème de la célébrité, Descraques l'a fait avec plus d'argent, mais moins d'idées. En effet, dès que ce thème de la célébrité est abordé, c’est mal amené et mal exploité. Le Visiteur qui prend la grosse tête ? Ça surgit de nulle par en un seul épisode. Descraques écrit un personnage qui devient célèbre de la manière la plus caricaturale possible sans jamais aucune nuance ou finesse dans le traitement : Le Visiteur s’adore / Ne vit plus que par son public / Repousse des amis / Fait la cour aux puissants.

Au final, et c’est sans doute le plus ironique, le thème de la saison et la qualité de la saison se rejoignent : en voulant faire quelque chose pour lequel il n'est visiblement pas fait, Descraques / le Visiteur nuit à la qualité de la série / de la mission.

 

 

5. Le traitement des Missionnaires :

 

 

Suis-je le seul à trouver l’insertion de Simon Astier dans la série plus que discutable, passés les ⅔ de la saison 3 ? J’ai tendance à être considérablement agacé par les comédiens qui se contentent de rejouer à l’infini le même personnage. Malheureusement, c’est le cas pour Simon Astier, toujours prisonnier de ses rôles de gentil benêt. Si la sauce prenait plutôt bien la saison passée, voir les Missionnaires se limiter à Michel et Richard décrédibilise considérablement ce qui était un atout majeur dans l’univers de la série. Alors, lorsque dans le final, le spectateur doit craindre le soudain revirement des Missionnaires, amputé de Castafolte qui change de camp (c’est-à-dire du seul élément utile et solide de leur compagnie), il y a de quoi rester dubitatif. Mais cela n’est rien, comparé au traitement de la pauvre Constance …

Au départ, je voulais tout d’abord critiquer cette romance catapultée entre le Visiteur et Constance, n’ayant pas du tout perçu leur relation sous cet angle durant la saison 3. Mais en revoyant le final de la saison 3, je suis forcé de faire mon Mea Culpa. La dernière scène entre les 2 protagonistes est lourde de sens, et un rapprochement est clairement envisagé entre eux. MAIS … Mais cela ne justifie pas l’écriture catastrophique de Constance à la fin de la saison. En effet, elle met en péril la vie du Visiteur (avec qui elle a sauvé l’univers la saison passée, rappelons-le) et le destin de Néo-Versailles car elle se sent blessée dans son orgueil de femme. Oui oui … Constance, réduite au statut de Mégère Temporelle, sacrifiée sur l’autel d’un twist final ridicule. Désespérant ...

 

 

Les Missionnaires - VDF S4

 

 

6. Les Guests :

 

 

Cette saison 4 a été, plus que jamais, l’occasion d’un défilé de guests assez impressionnant, dans des rôles plutôt variés. Heureusement, veillant toujours à la cohérence de son univers, Descraques a réussi à canaliser ce flot de nouveaux venus autour d’une même thématique solide : un jeu d’acteur catastrophique. Cela passe encore pour le Joueur du Grenier, au rôle minime, et fidèle à ce qu’on connaît de lui (il n’a jamais été très bon comédien dans ses propres vidéos) ou pour Sara Lombardi, qui a toujours été une catastrophe ambulante.

Pour les autres guests, c’est plus problématique. Entre un Protecteur transparent, à l’intérêt proche du néant (Ouuuh ! les jolies chorégraphies qu’on s’en fout !), Benzaie qui parvient à être mauvais dans ses 2 rôles (un vrai exploit), un Octave ridicule qui ne représente jamais la moindre menace, ou une Katsuni qui, malgré toute sa bonne volonté, ne dépasse jamais son statut d’actrice porno sur le retour au yeux de Descraques (car oui, ce n’est pas en lui donnant des répliques comme “Les gens ont toujours été très durs avec moi” qu’il va parvenir à faire exister le personnage au-delà de son interprète), on comprend rapidement que ce n’est pas tant les personnages qui comptent, mais plutôt le petit bal masqué entre Youtubers qui s’opère derrière.

 

 

7. Les références trop présentes :

 

 

Cette complaisance point soulève un autre problème de la saison. Pour la première fois, j’ai senti que la série brisait délibérément le quatrième mur. Pas de la même façon que Joseph déclarant qu’il s’agissait de “La fin du monde … Telle que nous le connaissons”, qui était une excellente idée. Non, ici, le mur se brise pour permettre à François et ses amis de s’amuser entre eux, ou de se faire mousser par les fans. Ainsi, il m’a été douloureux de constater que pour un épisode de 15 minutes, les ¾ des commentaires youtube ne concernaient que l’hilarante bouteille d’Antoine Daniel’s. Certes, l’idée est “amusante”. Mais, était-ce vraiment le lieu pour s’adonner à ce genre de petits clins d'oeil entre potes ? Une vidéo Golden Moustache aurait tout aussi bien pu faire l’affaire, comme celle tournée lors du Visiteur Talk Show de la Japan Expo.

Intégrer des références à ses potes du net, c’est un moyen relativement facile de s’attirer les faveurs de la fanbase, qui connaît ce petit cercle d’initiés et s’enthousiasme à l’idée de les voir interagir entre eux. Histoire de ne pas faire preuve d’une mauvaise foi absolue, je dirai que le caméo du Joueur du Grenier, par exemple, est plutôt malin, une fois qu’on passe outre l’interprétation plus que moyenne du monsieur. Pas de référence à ses vidéos, pas de clin d’oeil trop appuyé (si ce n’est un “Vous devriez faire un t-shirt “L’apocalypse, c’est pas cool”, gigantesque coup de coude donné à la fanbase en perspective des futures rencontres), non, juste un personnage. Malheureusement, l’illusion ne durera pas avec les autres guests.

Et la farandole des copains ne semble pas s’arrêter là, puisque dès les premières pages du roman numérique, j’ai eu la pénible surprise de rencontrer un “Café Debbache” au coin d’une rue … Je comprends que les fans de Frenchnerd y trouvent peut-être leur compte, mais je suis très peu client de ce genre de procédé.

 

 

Usul, Karim Debbache, visiteur du futur

 

 

 

8. Un univers qui est clairement plombé par un budget limité et par l'ambition de Descraques :

 

 

Le Visiteur du futur est une série fauchée. C’est un délire entre potes qui s’est transformé en phénomène mais qui a toujours gardé cet état de fait. Ainsi invoquer le budget limité de cette quatrième saison comme l’une des raisons qui font que la saison 4 est ratée (alors que les premiers épisodes ont été tournés en un après-midi dans le bois de Vincennes)  serait un peu hypocrite de notre part.

Pourtant, plus que dans les saisons précédentes, ce manque de moyen se fait cruellement sentir à Néo-Versailles alors que paradoxalement, la série n’a jamais été aussi bien dotée. La première saison était fauchée, certes, mais c’était l’ensemble qui apparaissait comme fauché, comme le bon gros délire entre potes que c’était. Les saisons 2 et 3 ont profité d’une hausse conséquente du budget et ça s’est vu, aussi bien en terme de qualité d’image que des décors ou des effets spéciaux : l’ensemble était soigné, ça avait de la gueule !

Ce n’est malheureusement pas le cas de cette saison 4. Si la qualité de l’image n’a pas trop souffert, le reste apparaît par contre comme beaucoup moins soigné. A commencer par les décors : qu’est ce que c’est vide ! On nous annonce un royaume conséquent, on a de grands espaces (le palais de la reine, le marché) et il n’y a que 30 personnes au total à Néo-Versailles ! Il y a clairement un décalage flagrant entre l’histoire et le retour visuel : tous les décors sont affreusement vides. On a des espaces gigantesques avec très très peu de choses dedans. Les acteurs ont du mal à occuper l’espace et du coup, on sent vraiment qu’il faudrait des choses en plus, des éléments supplémentaires pour remplir les espaces vides.

C’est la même chose pour les scènes un peu plus orienté action : la révolution Néo-Versaillaises, c’est 10 mecs bourrés face à 20 gardes. Wahou ! Du coup, même la fuite des civils par le portail temporel est ridicule : d’après Constance, il y a des dizaines de civils du futur en vadrouille. Ouais, personnellement, j’en ai compté à peine 20 qui ont traversé, j’aurais pas dit des dizaines.

Au final, on a l’impression que Descraques a eu les yeux beaucoup plus gros que le ventre. Il a imaginé une histoire avec un grand royaume, de grands décors, du faste, du lourd mais finalement, une fois sur place, bah les équipes ont essayé de faire ce qu’elles ont pu avec ce qu’elles avaient. Ou alors c’était voulu, faire une sorte de pseudo-royaume qui paraît grandiloquent mais qui finalement est vide pour le tourner en ridicule (comme cette saison finalement). Mais pour le coup, c’est un peu raté... Ce qui est d’autant plus frustrant que les saisons précédentes avaient parfaitement gérées le budget. Certes, quelques scènes laissaient apparaître des limitations mais on était généralement dans des décors restreints, avec un petit nombre de personnages (en tout cas suffisamment pour ne pas décrédibiliser le tout) et avec une intrigue maligne qui savait contourner ces limitations.

L’exemple le plus parlant est l’évasion de la prison nécrophile en saison 3 : plutôt que de nous montrer une grande évasion spectaculaire, Descraques avait choisit de l’entrecouper des flashs de Judith à chaque moment où on sentait que l’on allait atteindre la limite imposée par le budget. C’était malin, propre et bouleversant émotionnellement. Cette même séquence cette saison, on aurait vu quatre mecs faire des choré hyper chiadées dans l’équivalent en surface du stade de France, au moins trois SFX “beau-gosses” pour finalement avoir Judith qui serait morte comme une malpropre dans une chambre en voulant tuer la reine (ça me rappelle quelqu’un ça). Bref, à vouloir essayer de proposer quelque chose de trop grand, la série s’est complètement fourvoyée au point de décrédibiliser complètement son propos (déjà pas fameux). Le côté intimiste a été sacrifié sur l’autel du toujours plus grand et pour le coup, ce n’était pas l’idée du siècle, loin de là.

 

 

9. Les fans, aveugles :

 

 

Dans l’article sur la saison 3 de Hero Corp, on avait écrit le paragraphe suivant :

 

A chaque fois, c'est la double peine : finir de regarder l'épisode sur France 4/Pluzz, puis lire les commentaires de fans. Les fans de Hero Corp sont les plus fervents de tous les fans (on peut considérer qu'ils sont directement responsables de la résurrection de la série). Ce sont aussi les plus agaçants. Agaçants car prêt à tout pardonner. Y compris la médiocrité. Surtout la médiocrité.

 

Ici, vous remplacez France 4/Pluzz par Youtube et Hero Corp par le VDF et c’est la même chose. Même si on peut reconnaître des qualités à cette saison, force est de constater qu’elle se situe à bien des niveaux en dessous des précédentes. Mais non, on assiste toujours à chaque fin d’épisode, à une liste de commentaires édifiants. Deux exemples, parmi tant d’autres : “Il y a un symbole beaucoup trop fort derrière cet épisode qui reste mythique et qui clôt parfaitement la série” ou encore : “La meilleure fin de série EVER !”. Du coup, se pose une vraie question : Les fans sont-ils véritablement aveugles ou pardonnent-ils plus facilement à une série française de petit budget ?

 

 

 

Les fans du visiteur du futur

Les Fans du Visiteur du Futur

 

 

10. Si c’est vraiment le final, c’est juste à chier.

 

 

Si vous êtes arrivés jusqu’ici, vous avez normalement dû comprendre qu’on trouvait la saison plus que mauvaise. Mais même dans nos cauchemars les plus sombres, même dans les plus mauvaises prédictions que l’on a pu faire, on croyait toujours, au fond de nos petits coeurs, que cette saison allait se terminer sur une bonne note, sur le petit quelque chose qui nous aurait certes fait regretter le niveau déplorable de cette saison. Ce petit truc qui nous aurait fait dire, dans quelque années “Nan, mais tu peux sauter la saison 4 et passer directement à la 5, tu perdras pas grand chose”. Ce je ne sais quoi qui nous avait envoyé des étoiles dans les yeux en saison 3 et qui nous avait fait revenir cette saison.

C’est beau de rêver.

Dire que ce final est décevant, raté, “à chier” n’est pas assez fort pour décrire ce que nous avons ressenti après visionnage. Non, pour comprendre vraiment la déception, il faudrait que l’on explique par le menu comment différents objets contondants peuvent s’insérer avec difficulté dans des endroits où il n’est pas prévu de les utiliser.

Que la résolution de l’intrigue Néo-Versailles soit complètement raté, on s’en doutait. Ce n’est pas avec 9 épisodes patauds que l’on va réussir à produire une conclusion à la hauteur, on s’y attendait un peu. Non, ce qui est beaucoup plus rageant, c’est que non seulement le final conclut de façon lamentable cette quatrième saison (le twist du micro resté accroché à Octave pendant 3 jours avec la batterie qui reste active et le micro qui rayonne à 10 km à la ronde, on peut dire que oui, il est tout pourri) mais, surtout il réussit le tour de force de complètement rater la conclusion même de la web-série (ah oui, parce que oui, c’était le final de la série aussi) :

 

  • D’abord, le nom du Visiteur : c’est quoi ce nom de Renard ? Sérieusement ? S’il y a bien un truc qu’il ne fallait pas révéler, c’était le nom du Visiteur. Non seulement le nom est mal choisi, mais je ne vois pas comment il eut été possible de plus mal amener cette révélation. C’était censé être drôle ce dialogue entre Octave et le Visiteur sur “Comment tu connais mon nom “ ?
  • Mais ce n’est pas tout ! La saison précédente, Constance et le Visiteur sauvent le futur. Et là, sur un malentendu, Constance, dans une réaction de nana frustrée contraire à ce qu’elle a été jusque là, décide de créer la brigade temporelle, sans prévenir, boum, voilà le twist de la mort qui tue. Effectivement, pour être imprévu, c’est imprévu. Peut-être un peu trop d’ailleurs, Patrick Sébastien serait sorti du portail en chantant les Sardines que notre réaction n’aurait pas été plus différente.
  • Mais plus fun encore, en deux phrases, Constance balaie complètement les mondes parallèles d’où vient le visiteur (oui, c’est le seul moment cette saison où on y fait référence) et renie en bloc tout le final de la saison 3. Comme ça. Sans prévenir. Constance, tu avais tes - blague sexiste censurée, mon dieu, l’humour de la saison déteint.
  • Et du coup, l’épisode se termine sur un retour à la saison 1 : le Visiteur, Henri et Raph repartent sauver le monde sans se faire capturer par la brigade temporelle. Démarche de beau-gosse ac...ti...vée… (c’est moi où on a eu le droit à des SFX tout pourris et complètement injustifiés ?).

 

En soit, ce retour à la saison 1, que la lutte du visiteur ramène toujours au même point, tout ça, pourquoi pas ? L’idée en elle-même n’est pas mauvaise. Or non seulement elle est très mal amenée, mais surtout ce n’était pas le moment. Il y avait largement de quoi faire avant ce retour à la saison 1, il restait encore énormément de points en suspend avant de faire cette fin. Du coup, quid des mondes parallèles, du vieux Visiteur du Futur (porté disparu depuis la saison 2), de l’annulation des catastrophes, de la jeunesse du Visiteur ?

 

“Salut, moi c’est François et lui c’est Slim. On espère beaucoup que cette saison 4 vous a plu parce que nous, on s’est bien éclaté à faire n’imp dessus. Bon, il n’y aura pas d’autres épisodes, c’est la fin de la web-série au format actuel, on vous le dit que maintenant comme ça vous avez bien les glandes après ce final pourri. Mais bonne nouvelle ! On a écrit la suite qui parle de la jeunesse du visiteur, vous savez, l’intrigue qu’on devait vous mettre en saison 4 mais à laquelle on a préféré Néo-Versailles ! Il s’agit d’un livre qui sera découpé en 5 parties et vous pouvez télécharger la première gratuitement parce que les autres seront payantes mais une fois que vous aurez commencé, pour avoir la suite, il vous faudra bien payer. Voilà, salut les amis !”

 

Je crois qu’il n’y a rien de pire après avoir vu l’une de ses séries préférés se faire traîner dans la boue que de voir la tête du mec qui l’y a traîné vous dire que c’est la fin et qu’il aurait pu faire quelque chose de bien mais a préféré ne pas le faire.

Si vous vous demandiez encore pourquoi Katsuni était là cette saison, ce n’était pas forcément comme actrice. Non, elle était là comme conseillère, histoire d’avoir l’avis d’une experte pour bien faire un fist-fucking le plus réussi possible. Pour le coup, c’est sûrement la seule chose réussie cette saison.

 


Article co-écrit avec Dewey, Elpiolito et Koss.

 

 


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