Pour la saison 4 de Archer, on prend les mêmes et on recommence. Et pourquoi pas ? Après tout, c'est ce qu'on aime dans cette série : qu'elle reste fidèle à elle-même. Et qu'elle montre une agence ISIS toujours plus déjantée.
Archer vise encore sa cible
Autant le dire, d'ordinaire, je n'apprécie pas vraiment le format procédural. Et pourtant, je trouve que cette saison a su trouver un rythme correct. Pas parfait, non ! Mais plaisant. D'abord parce que les intrigues se suivent mais ne ressemblent pas et qu'on attend toujours de savoir dans quel pétrin Archer et son équipe vont se fourrer.
Mais là où Archer m’a le plus impressionné cette saison, c’est par ses personnages principaux. C’est de là que vient tout le charme de cette série. On oublie les intrigues farfelues, complètement décalées, à la limite du nonsense. L’essence d’Archer réside dans ses personnages clés et pis c’est tout !
Des espions à la famille, tous les personnages sont vivants, caractérisés. Après trois saisons épiques, ils bénéficient d'un background riche, les scénaristes leur ont donné de l'épaisseur, chacun d'eux a sa place. De plus, les protagonistes d’Archer ont évolué au fil des saisons, chose rare dans les séries animées procédurales.
*Spoiler Allert on* Ainsi le personnage principal, Sterling Archer, risque sa vie pour sauver Lana dans le dernier épisode de la saison tout lui avouant qu’il l’aime. Et ça c'est chose que l’on n'aurait jamais vu dans la première saison, tellement le personnage était égoïste et narcissique. *Spoiler Alert off*
On n’oublie pas le passé et ça c’est assez jouissif. On voit ainsi Barry, l’ennemi juré d’Archer, subir les conséquences directes du Final de l’année dernière : oui, le cyborg est toujours coincé dans l’espace !
Quant aux dialogues, ils sont toujours aussi tranchants. Ils s’enchaînent de manière très fluide, tout en distillant un humour fin et très noir. Les repliques s'enchainent du tac au tac entre Archer et Malory, sa mère, et c'est toujours aussi excellent.
Mais l'écriture n'est pas la seule à donner de la densité aux personnages. Je pense qu'il est temps de tirer un grand coup de chapeau aux voix : les doublages sont impeccables, on frôle la perfection. Je pense surtout à la doubleuse de Malory Archer qui n’est autre que Jessica Walter, la célèbre Lucille Bluth d'Arrested Development. Elle a réussi à donner une réelle crédibilité à son personnage, à tel point même qu’on ne peut s’empêcher de penser que Malory Archer est un hommage à Lucille Bluth tellement les deux se ressemblent. Ce n’est que lorsqu’on arrive à ce niveau que les personnages de cartoon deviennent vivants à nos yeux.
Pourtant, malgré tous ces éloges, à la fin du dernier épisode je n’ai pas pu m’empêcher de penser qu’il manquait quelque chose à cette saison. Ce petit truc qui rendait Archer incontournable à mes yeux.
Danger Zone !
Archer est pour moi une série qui ne mise pas forcément sur un fil rouge dramatique puissant tout au long de ses saisons. C’est une série qui a le mérite d’installer une véritable mythologie passionnante. Ainsi, les saisons dernières, on avait eu le droit à des arcs sur la recherche du père d’Archer, sur l’exil d’Archer, le passé de Malory ou bien sur Barry le cyborg. C’était frais et entraînant. Cette saison, malgré ses nombreuses qualités, n’a pas été à la hauteur des autres, du moins au niveau du scénario : on n’a pas réellement eu d’avancée sur les intrigues les plus intéressantes restées en suspens à la fin de la saison dernière ; excepté Lana les personnages secondaires n’ont pas eu de changements notables ; il n’y a pas eu de révélations... Bref, on a fait du sur place ! Demandez à Ray ce qu’il en pense ?!
Certes on ne peut pas demander à une série animée de nous faire du Mad Men mais on attend beaucoup mieux d’Archer.
Trop de comique tue le comique
Le show fonctionne depuis le départ avec un humour basé sur des personnalités fortes et des running gags. Mais aussi drôles qu'elles soient, ces pointes d'humour commencent à nuire à la série tellement elles sont devenues prévisibles. Le show y perd en efficacité. Et c’est surtout cette saison qui a mis en exergue les limites des situations comiques. Et pourtant, malgré cette perte de vitesse, Archer reste hilarant !
Les personnages secondaires, eux, sont moins marquants qu’à l’accoutumée, moins surprenants et fatalement, plus ennuyeux. *Spoiler Alert on* J’ai toujours en travers de la gorge la mort de Nikolai Jakov, l’ex-patron de KGB, mon personnage secondaire préféré. *Spoiler Alert off*
D'ailleurs, en y repensant, le KGB, l’ennemi juré d’ISIS, n’a pas été réellement présent dans cette saison, et cela à nuit clairement à la série. Mais il y a eu quand même quelques changements du côté soviétique et la prochaine saison s’annonce explosive !
De grandes espérances
La prochaine saison … En me remémorant les éléments inexploités dans la saison 4, je me rends compte que j'attends beaucoup de la suivante. Des changements sont à prévoir, que ce soit au niveau des personnages, de leur relation ou de l’intrigue. J’espère que pour la prochaine saison on aura le droit à plus de confrontations entre le KGB et ISIS, à davantage de background sur le père d’Archer, et surtout une évolution plus en profondeur des personnages secondaires. Mais avec ce que l’on apprend en fin de saison sur Lana on prend sûrement la bonne direction. Mais j’en demande peut-être trop. De toute manière, on sait déjà ce que contiendra la saison 5 d’Archer : des personnages hauts en couleurs, une bonne dose de fun et de gore, et des dialogues crus … Bref du Archer.