L'année dernière, la fin de la saison 3 nous avait laissé sur une fin assez ouverte, montrant un Nucky se plaçant volontairement à l'arrière plan de la direction d'Atlantic City une fois son principal ennemi hors d'état de nuire. Huit mois se sont passés depuis et les affaires semblent avoir reprises...
Conflits mafieux sur fond de claquettes
Etrangement, il n'est dans cet épisode jamais question de trafic d'alcool. Peut-être que ce sera le cas dans les épisodes suivants, ou peut-être que l'intérêt des mafieux se portent désormais ailleurs. En effet, Nucky semble s'intéresser désormais à un club où des artistes noirs se produisent pour un public blanc. Le club, inspiré du Cotton Club d'Harlem d'ailleurs cité dans l'épisode, est plus ou moins dirigé par Chalky White, en collaboration avec Nucky et un riche homme d'affaire un peu gangster.
Pour l'instant, difficile d'imaginer si un danger viendra faire surface pour Nucky. Cela dit, nous n'avons pas encore vu le personnage qu'incarnera Jeffrey Wright, grand acteur annoncé au casting de cette saison 4. Des tensions apparaissent également du côté de Chalky White et son homme de main, qui tue leur associé sous la menace de ce dernier. Encore une fois, les conflits raciaux ne sont pas traités de plein fouet par la série, mais sont toujours présents en arrière-plan.
"We're up all night to get Nucky !"
De son côté, Nucky doit également gérer Joe Masseria, Arnold Rothstein et toute leur clique respective, et je vous avoue que j'ai eu du mal à me rappeler pourquoi. Nucky a bel et bien fait un coup fourré à Rothstein avec la distillerie la saison dernière, mais la scène de réunion au début de cet épisode semble montrer que c'est surtout Masseria qui est en colère. Ce pan de l'intrigue est malheureusement encore un peu trop confus, même si on est loin du "jar-man" du début de saison 3 et que je ne doute pas que les enjeux se clarifieront assez rapidement par la suite.
Du côté des femmes, l'absence de Margaret saute aux yeux à la fin de l'épisode mais n'est pas surprenante. Elle et Nucky s'étaient plus ou moins faits des adieux lors du season finale de la saison dernière, et je doute qu'on les revoit tous les deux ensemble par la suite. En témoigne d'ailleurs la fin de l'épisode qui montre le détachement de Nucky envers ses conquêtes, qu'il semble dorénavant enchaîner sans sourciller après la mort de Billie et l'échec de sa relation avec Margaret. Malgré tout, sa présence aux crédits de l'épisode (et sur les photos promo, je l'avoue) fait qu'on devrait la revoir prochainement et le contraire serait d'ailleurs bien dommage.
Les outsiders
De leur côté, plusieurs personnages évoluent en parallèle de l'intrigue principale. C'est le cas par exemple de Richard Harrow, qui grosso-modo tue des gens pendant tout l'épisode. Je pensais que sa vendetta avait été terminée la saison dernière avec le sauvetage du fils de Jimmy, mais il semblerait que non. Ne vous méprenez pas, j'adore voir Richard passer à l'action tel le tueur impitoyable qu'il est et ses scènes sont toujours très bonnes. Malheureusement la raison de ces meurtres est encore un peu floue, même si cela a probablement à voir avec le procès qui oppose Gillian à Julia. C'est d'ailleurs presque dommage que Richard revienne auprès des siens à la fin de l'épisode. J'aurais bien voulu que sa relation avec Julia continue, cela faisait partie des moments touchants de la saison 3.
En parlant de Julia, comme je l'ai dit au-dessus sa famille et Gillian se disputent la garde du fils de Jimmy, l'une défendant l'appartenance familiale et l'autre accusant la débauche de cette dernière. Pourtant, Gillian semble à présent complètement seule : sans business ni homme à ses côtés, elle cherche encore sa place à Atlantic City et use de ses charmes pour tout juste passer le temps. Son petit fils apparaît alors comme son dernier recours à une vie saine. Je suis heureux de constater que Boardwalk Empire n'en a pas fini avec ce beau portrait de femme, car son avenir restait incertain à la fin de la saison dernière.
Enfin, Al Capone continue son travers de chemin à Chicago, toujours sous les ordres de Johnny Torrio. Il a de l'influence en tant que mafieux, malheureusement sa véritable renommée n'est pas au niveau de ses espérances. Le caractère grotesque de l'erreur d'orthographe et son comportement juvénile envers ses frères rend cette partie de l'intrigue pour tout dire assez comique. Stephen Graham n'y est d'ailleurs pas pour rien : sorte de mini Tony Soprano, sa force réside dans le fait qu'il peut apparaître tantôt affectueux tantôt fou furieux. Cela ne m'étonnerait guère que la suite de la saison donne à voir le début de sa grande ascension. Reste à voir si la série restera fidèle à l'histoire de ce côté-là (ce qui devrait nous faire attendre encore au moins une saison), où si elle accélèrera le mouvement en mettant par exemple en scène des tensions avec Torrio.
Ce premier épisode de la saison 4 de Boardwalk Empire est au final tout à fait honorable. Sans grands éclats, il parvient tout de même à lancer tranquillement ses intrigues avec de belles scènes, magnifiées par le talent de l'habitué Tim Van Patten, et déjà quelques meurtres. On ne pouvait guère mieux attendre d'une reprise.
J'ai aimé :
- La classe de Richard
- La classe du «cotton club» d'Atlantic City
- Un rythme maîtrisé
- La scène dans la neige
Je n'ai pas aimé :
- L'absence de Van Halden, et à moindre mesure de Margaret et du rôle de Jeffrey Wright
Ma note : 13/20.