Par rapport aux saisons précédentes, il faut bien avouer que cette saison 4 a été plutôt calme, y compris dans sa deuxième partie. Les événements y ont été conséquents, mais les conflits étaient un peu plus implicites et psychologiques que d'habitude, non sans être passionnants pour autant. Conséquence logique de la saison, ce final a été l'occasion de faire exploser certains conflits et de confirmer certaines dominations. Attention, ça spoile !
L'impasse Nucky Thompson ?
Peu à peu cette saison, on a vu Nucky s'effacer, tenter de faire le médiateur entre Narcisse et Chalky, et même se retirer de certaines affaires comme celle à Tampa. Nucky n'a jamais été le personnage le plus intéressant de la série, mais à présent on a presque l'impression qu'il est devenu un personnage secondaire. En fait, il est bel et bien devenu l'homme qu'il semblait devenir à la fin de la saison 3 : celui qui tire les ficelles, dans l'ombre, un peu hors du coup mais, qui finit toujours par s'en sortir.
Lors du conflit Chalky/Narcisse, il n'avait pas entrepris de réelle action contre l'un ou l'autre, tantôt s'arrangeant sans grand succès avec l'un, tantôt essayant de résonner l'autre. Pourtant, ce dernier épisode marque une prise de décision importante de sa part puisqu'il commande l'assassinat de Narcisse, qui échoue malencontreusement. L'ironie du sort est que cette décision soudaine aura probablement de lourdes conséquences pour le personnage dans la saison prochaine. En effet, à cause de lui, Chalky a perdu sa fille. Narcisse ne restera d'ailleurs pas dupe très longtemps, même si son champ d'action est dorénavant limité.
Néanmoins, les scénaristes ont eu rapidement l'intelligence de ne pas faire des autres personnages des faire-valoir, mais au contraire de faire de Nucky un faire-valoir de presque toutes les intrigues de la série. Ainsi, que ce soit sa relation avec Eli qui semble un peu faire redondance avec la saison 2 (mais qui prend un tournant inattendu dans sa resolution) ou avec celle de son neveu qui devient une sorte de remplaçant idéal à Jimmy, le personnage apporte tellement de richesse qu'il en est essentiel. Sans lui, pas de combat à la mort entre Eli et Knox d'une intensité rarement vue à la télévision et pas non plus de Richard succombant à son penchant issu de la guerre.
La perdition des plus faibles
En parlant de Jimmy, s'il y a bien un thème que la série sait exploiter, c'est celui de la nouvelle génération. Ce clivage avait pris un tournant terrible à la fin de la saison 2, dont l'issue marque encore les esprits des personnages malgré les années passées. Cela dit, ce season finale semble marquer une étape importante dans la rédemption des personnages.
C'est le cas de Nucky qui prend peu à peu sous son aile le fils d'Eli, mais aussi celui de Gillian, qui tente de garder son petit-fils, en vain. Là aussi, l'ombre de Jimmy refait surface et permet de libérer Gillian d'un lourd secret, au prix fort. Il serait peut-être préférable pour les scénaristes d'en finir là avec ce personnage finissant la fin de saison en prison pour - il semblerait - un long moment. A moins peut-être d'un dernier espoir de renouveau qui pourrait, peut-être, venir de la part de Nucky.
La rédemption a lieu également pour Richard qui profite du procès de Gillian pour déterrer le corps de son ancien ami, pour enfin s'affranchir de son passé de guerrier et de criminel. Pourtant, il tentera un dernier coup sous les ordres de Nucky, un coup de trop. Sa rédemption, il l'aura finalement eu par la mort, comme le suggère magnifiquement la dernière scène qui le libère littéralement du masque qu'il a toujours porté. Une grande fin pour un grand personnage donc, dont le sort survient à point et marque le constat implacable d'échec de la nouvelle génération face à l'ancienne.
Pour autant, Al Capone vient contraster ce constat avec brio, en prenant la relève de Johnny Torrio après une lutte de pouvoir implicite, mais terrible. Cette saison a été assez jouissive grâce au tandem Capone/Val Halden tant attendu. En revanche, la passation de pouvoir a peut-être été un peu trop facile et manquait un peu de tension, même cachée. Ce final n'a donc pas vraiment brillé grâce à Capone, mais soit, le personnage continue son bout de chemin, et nul doute que maintenant rejoint par Eli, la clique de Cicero continuera de marquer nos esprits.
Dans toute cette équation, reste la présence très courte (et pour tout dire peu intéressante) de Margaret et Arnold Rothstein, qui fonctionnent sur une dynamique de donnant/donnant amusante mais, sans grand potentiel. Il semblerait que les scénaristes ne savent plus quoi faire de l'ancienne femme de Nucky et quitte à ne lui donner que de petites intrigues périphériques et sans relief, autant laisser le personnage là où il est. La série reste encore loin d'avoir épuisée ses cartouches et promet encore de beaux jours devant elle.
J'ai aimé :
- La mort de Richard
- L'affrontement Eli/Knox
- L'emboîtement logiques des intrigues
Je n'ai pas aimé :
- La mort de Richaaaaaaaard !
- Un peu plus de tension du côte d'Al Capone n'aurait pas été de refus
Ma note : 17/20.