Critique : Breaking Bad 4.01

Le 18 juillet 2011 à 23:25  |  ~ 5 minutes de lecture
Beaking bad est de retour avec la pression que porte une équipe championne du monde sur les épaules. Tout le monde sait ce que cette série a dans le ventre et le niveau d'excitation et de plaisir qu'elle est capable de procurer. Après une fin de troisième saison haletante, suffocante, prenante, époustouflante et plein d'autres mots qui se terminent par -ante, deux choix étaient possible : exploser ou relâcher la pression. Verdict?
Par Scarch

Critique : Breaking Bad 4.01

~ 5 minutes de lecture
Beaking bad est de retour avec la pression que porte une équipe championne du monde sur les épaules. Tout le monde sait ce que cette série a dans le ventre et le niveau d'excitation et de plaisir qu'elle est capable de procurer. Après une fin de troisième saison haletante, suffocante, prenante, époustouflante et plein d'autres mots qui se terminent par -ante, deux choix étaient possible : exploser ou relâcher la pression. Verdict?
Par Scarch

La réponse B

 

Évidemment, il eut été difficile de commencer ce quatrième rendez-vous avec Breaking bad par la fin, c'est à dire par une augmentation de l'intensité dramatique déraisonnable qui aurait surement conduit cette saison au delà de la frontière du ridicule. Bien sûr en bons spectateurs patients, nous savons bien que BB fait partie de ces série qui, à l'instar de Dexter, se servent des premiers épisodes de chaque nouveau fil rouge pour installer l'ambiance et poser les rails du grand huit qui mettra ensuite le spectateur à l'envers. Pourtant, sans aller jusqu'à dire que cet épisode est décevant, il n'en demeure pas moins qu'il laisse un petit je-ne-sais-quoi d'amère dans la bouche.

Mais avant de revenir sur les quelques petites gênes de l'épisode, remettons-nous dans le contexte. Le dernier épisode de la saison précédente ressemblait fort à ces scènes qui précèdent le dénouement d'un film ou chaque personnage semble avoir atteint ses limites. Jesse tirait un coup de feu salvateur pour Walt mais destructeur pour lui, Gus était sur la petite ligne qui sépare la prise de contrôle du chaos et Walt était visiblement tout au bout du bout du rouleau. Le choix des scénaristes quant à la suite à donner à l'allumage de la mèche qui devait tout faire exploser me semble à la fois étrange et parfaitement concevable : Couper la mèche pour rajouter un peu de poudre dans le tonneau, pourquoi pas, mais ce choix implique aussi de prendre le risque de perdre de la crédibilité dans la maitrise du scénario.

Attention, ce qui vient d'être dit ne constitue absolument pas un reproche et n'influence en rien la note de l'épisode. Il s'agit plutôt d'une interrogation sur la suite car la scène phare de l'épisode m'a parue représentative de la série tout en ne me convaincant pas. Je m'interroge donc sur ce que va être l'originalité de cette nouvelle saison vu que l'on nous a habitué à du dépassement perpétuel car le fait de casser le rythme va forcément nous mener vers un nouvel élément qui devra correspondre au crédo de la série, c'est à dire enfoncer Walt toujours plus loin vers le pire. Maintenant, je souhaite de tout mon cœur être à nouveau surpris mais je sors de cet épisode légèrement circonspect et dubitatif et ça par contre, ça influence la note de l'épisode.

 

Quand la magie n'opère pas.

 

Je parlais plus haut de la scène phare de l'épisode et je suppose que vous serez d'accord avec moi pour dire qu'il s'agit de la confrontation entre Gus et Walt dans le labo. Concernant l'interprétation, elle reste fidèle à la série avec une mention spéciale pour Gus qui porte définitivement son rôle vers de très hauts sommets. Cependant, ce qui aurait dû être une scène « trippante » pour parler djeun's m'a laissé une immense impression de déjà-vu et de prévisibilité. Nous savions très bien qu'il allait tuer le sbire de derrière et certainement pas Walter-parce-qu'il-le-respecte. Il était évident qu'il n'allait pas s'énerver mais faire ça avec grande classe et pourtant en l'occurrence, j'ai presque envie de dire que trop de classe tue la classe. Vous l'aurez compris, cette scène ne m'a pas convaincu justement parce qu'elle n'avait absolument rien de surprenant. Je ne veux pas de clins d'œil au spectateurs sur ce qui à déjà été fait auparavant (la baignoire de la première saison). Je n'aime pas cette Skyler un peu trop solide et ce Walt un peu trop hésitant. Vous me direz que c'est ce qu'ils sont mais non, je ne veux pas que Breaking bad se repose sur ses acquis. Les personnages sont en constante évolution et j'espérais peut-être à tort que les évènements de la fin de la troisième saison auraient plus d'effet sur tout le monde.

J'espère au fond de moi que cet épisode ne sert qu'a remettre le téléspectateur dans le bain car ce n'est pas le petit cliff bien évidemment prévisible de fin d'épisode qui me rassasiera. Oui, vous et moi, on savait bien que la police allait découvrir un petit quelque chose chez le chimiste. Mais on y a déjà eu droit avec les stups eux-même, qui plus est avec Hank sans que cela ne nous amène à quoi que ce soit. Alors non, ce n'est pas avec cet épisode que je vais rentrer véritablement dans cette nouvelle saison.

 

Et pourtant...

 

Pourtant, la réalisation et la photographie était encore une fois soignée, les décors étaient posés avec le soin que cette série sait mettre dans chaque détail. La scène de Hank était également très réussie et ce dernier m'a parut n'apparaitre que trop furtivement. Pourtant donc, il y a du bon dans cet épisode. Mais ça ne suffira pas à lui faire atteindre la note des épisodes propres et encore moins celle des épisodes coups de cœur. C'est une introduction, une transition, une pause pour souffler, tout ce que vous voulez, OK. Mais j'attends vraiment beaucoup mieux de cette série.

 

 

Ce que j'ai aimé :

 

  • La scène avec Hank.
  • La réalisation, comme d'habitude impeccable.
  • De très beaux plans.

 

Ce que je n'ai pas aimé :

 

  • Beaucoup de choses prévisible une fois l'épisode installé.
  • La scène phare décevante.
  • J'ai pas pris mon pied et je suis frustré.

Note : 11/20

L'auteur

Commentaires

Avatar Taoby
Taoby
Roh putain le pied. Scarch à l'heure, avec une critique cool et des photos HD ! Samba de Janeiro !! LALALALALALALALALALALALLALA. Sinon plus sérieusement, j'aime bien ta critique, je ne partage pas ton point de vue sur certaines choses. Ex Skyler, qui est moi est juste en train de se faire contaminer comme Walt, manipulatrice et menteuse. Va t elle , elle aussi finir par buter quelqu'un pour couvrir les conneries de son maris ? Nous verrons mais en tout cas je comprend ton point de vue. Allez vite la suite pour ça mette tout le monde d 'accord.

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modagoose
En lisant la critique hier matin, je me suis dit : Merde, encore une série qui ne tient plus ses promesses dans la saison suivante. Exemple, United States Of Tara, ou plus récemment TrueBlood. Mais hier soir j'ai vu le premier épisode de la nouvelle saison de Breaking Bad et du coup, je ne comprends pas bien ce qui a pu motiver une telle critique. D'abord, on est dans la continuité en temps réel du dernier épisode de la précédente saison, même si ça fait plus d'un an qu'on l'attend. Ce dernier épisode était un monument de tension et de montée vers le non retour avec à la clef la mort de quelqu'un. Le personnage de Walt est un survivant, quelqu'un qui fait appel à des forces insoupçonnées de son être quand il doit rester en vie. Lors du dernier épisode, ça le magnifie, il devient Heisenberg, son double maléfique capable de tuer de sang froid. Walt est un homme normal qui a appris à courber l'échine, à accepter sa vie de merde, comme la majorité des gens, c'est aussi quelqu'un qui justifie ses mauvaises actions car il n'assume pas ce qu'il fait, il est dans le déni permanent, il explique à sa femme qu'il n'est pas un dealer,qu' il ne fait que fabriquer la meth. Skyler, elle ne fait pas de différence, c'est du pareil au même, elle demande le divorce. C'est le système de santé américain inégalitaire basé sur l'argent qui allait plonger sa famille dans la misère qui a fait émerger Heisenberg, tout son contraire. Skyler est l'épine dorsale du couple, c'est une femme forte et pragmatique, qui a des principes, comme tout le monde mais qui n'y est pas tant accrochée que ça, c'est une adulte comparée à son mari. Dans ce premier épisode, on voit que le plus atteint par la situation extrêmement tendue née du meurtre du chimiste concurrent est Walt. Il s'attend à être puni, comme un gamin qui a fait une connerie. Jesse, lui, semble être de nouveau détruit par l'épreuve. Cet épisode est basé sur l'attente; que va faire Gus ? C'est l'épisode qui montre qui est Gus. Un homme froid, aux manière polies et sophistiquées mais qui ne sont qu'un verni social lui permettant d'être un dealer intégré dans la société, d'une très grande dangerosité. Gus est l'inverse de Walt, c'est un loup déguisé en agneau. Son passage dans le labo après l'attente interminable de sa venue, est long, silencieux, on s'attend au pire. Et le pire arrive mais pas comme on aurait pu le penser. On voit un Walt qui supplie de reprendre le boulot sur le champs et de tourner la page, d'oublier tout ce qui vient de se passe. Mais Gus lui impose sa propre temporalité, c'est lui qui décide quand et comment. Durant tout cet épisode, Heisenberg est absent, ne reste que Walt, un pauvre type agressif et peureux. Alors que Jesse semblait proche de la folie après son acte, c'est lui qui explique à Walt ce qui s'est passé dans le labo et qui nous explique à nous ce que sera le reste de la saison. Gus ne va pas les tuer, comme le craignait Walt, il va les faire souffrir, les nouvelles règles du jeu sont claires. Le décor est planté, tout est là. Un Jesse qui va être plus fort parce qu'il a passé un cap, une Skyler qui va prendre les choses en main, un beau-frère qui a définitivement baissé les bras et qui collectionne les pierres, un avocat véreux qui a perdu les pédales et qui sombre dans la paranoïa, et un Gus qui a révéler sa vraie nature et un Walt pathétique, perdu, n'assumant pas ses actes, avec certainement, en ligne de mire, le retour d'Heisenberg et certainement un affrontement final avec Gus.

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Aureylien
Je suis tout à fait d'accord avec ta critique Casper. Je n'ai pas adhéré à ce trrrrrrrèèèèssss loooonnngg moment de Gus. On sait tous ce qu'il va faire : tuer la minorité ethnique. Alors pour un gars intelligent je ne vois pas l’intérêt de le tuer. Le mec il sait cuisiner, il assure ses arrières etc. Bref, attendre 10 minutes pour quil le tue et reparte et nous dise ce que l'on sait depuis son arrivé c'est trop long. Par contre les scènes avec Hank depuis qu'il est à l'hopital c'est juste de la pitié tout le temps, il faudrait un peu changer tout ça. Skyler était pour moi le point noir de la série, je n'adhère pas du tout au personnage ni à ses actions jamais honnêtes ni respectueuses. Ca lui a servi à quoi d'aller chez Walt au final ? Il n'y a que la montée en puissance de Jessie que j'ai adoré. Le reste m'a déçu. La réalisation et la photographie reste toujours un art chez Br Ba.

Avatar Koss
Koss
Je ne sais pas qui tu es Modagoose et peut-être tu ne verras jamais ce commentaire, mais sache ceci : ce que tu as écrit ce 20 juillet 2011 (à 11h49) est sans doute la chose la plus intelligente que j'ai pu lire sur ce site à propos de cette série. C'est juste et c'est parfait. "Walt est un homme normal qui a appris à courber l'échine, à accepter sa vie de merde, comme la majorité des gens, c'est aussi quelqu'un qui justifie ses mauvaises actions car il n'assume pas ce qu'il fait, il est dans le déni permanent, il explique à sa femme qu'il n'est pas un dealer,qu' il ne fait que fabriquer la meth. Skyler, elle ne fait pas de différence, c'est du pareil au même, elle demande le divorce. C'est le système de santé américain inégalitaire basé sur l'argent qui allait plonger sa famille dans la misère qui a fait émerger Heisenberg, tout son contraire. Skyler est l'épine dorsale du couple, c'est une femme forte et pragmatique, qui a des principes, comme tout le monde mais qui n'y est pas tant accrochée que ça, c'est une adulte comparée à son mari." Je t'aime.

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