Critique : Breaking Bad 4.04

Le 11 août 2011 à 21:04  |  ~ 5 minutes de lecture
Le quatrième rendez-vous de la quatrième saison de Breaking Bad délaisse un peu les femmes pour se concentrer sur les deux principaux protagonistes qui s'éloignent de plus en plus l'un de l'autre.
Par Scarch

Critique : Breaking Bad 4.04

~ 5 minutes de lecture
Le quatrième rendez-vous de la quatrième saison de Breaking Bad délaisse un peu les femmes pour se concentrer sur les deux principaux protagonistes qui s'éloignent de plus en plus l'un de l'autre.
Par Scarch

Paradoxe rythmique

Cet épisode est paradoxalement le plus lent de la saison alors qu'il est également le plus riche. En enlevant les petits interludes entre les scènes, il se compose de seulement huit grosses séquences contre seize pour les précédents épisodes.

Je ne reparlerai pas de mon amour pour les ouvertures d'épisode de Breaking Bad vu que celle de cette semaine est au même niveau que les autres -c'est à dire parfaite– pour me concentrer sur le contenu et la construction de l'épisode :

Nous avons donc droit cette semaine à quarante minutes de Breaking Bad prises en sandwich entre une longue introduction avec Mike et une courte conclusion faisant office de Cliff, toujours avec ce dernier. A l'intérieur de ce sandwich nous retrouvons un dégradé de saveurs qui s'étale de Walt à Jesse en passant par la famille et Saul, le tout de manière presque linéaire dans le temps. Je vais détailler un peu cette dernière phrase :

On commence avec Skyler qui cherche un alibi parfait à Walt pour blanchir l'argent. Une fois trouvé, elle en parle à Walt et ils décident d'en parler à la famille. Ils vont dans la famille où Walt et Hank ont une conversation inquiétante pour l'avenir du premier, ce qui amène Walt à aller voir Jesse. Et c'est là que nous entrons dans la seconde partie de l'épisode. Je ne parle volontairement pas de mon avis sur toutes ces scènes, j'y reviendrai plus tard. La partie Walt, ou plutôt White -vu qu'il s'agit de Skyler et de son mari– se conclut par la conversation entre Saul et Walt. A partir de là, le rythme s'accélère légèrement et on s'oriente vers Jesse. Ce dernier vit toujours de fête et de drogue, se fait rappeler à l'ordre, puis Mike et Gus parlent de lui pour finir sur la conclusion de l'épisode.

En gros, tout est linéaire. Ce qui empêche parfois certaines surprises, tout en mettant le téléspectateur sur des rails en réunissant les éléments des précédents épisodes.

Tout cela pour dire que cet épisode m'a fait l'effet d'une montée longue et fastidieuse dans des montagnes russes ou je ne pensais qu'à une chose : la descente qui devait arriver derrière. Pour résumer, nous avons eu droit à trois premiers épisodes sympathiques et toujours parfaitement maitrisés, pour arriver cette semaine en bas de la grande montée, celle qui mène aux sensations fortes, aux loopings et aux vrilles. La conclusion de l'épisode m'a paru être le début de cette fameuse descente, le cliff étant à la limite du raisonnable pour une série comme Breaking Bad (c'était un peu un Cliff à la « Lost », le genre qui dit « revenez la semaine prochaine il va se passer des trucs » alors que BB n'a pas besoin de ça d'habitude mais passons...)

Bref, au final, vous l'aurez compris, je n'ai pas trouvé l'épisode meilleur que les précédents, mais je ne l'ai pas trouvé moins bon également. Il est nécessaire à la construction de l'intrigue et le voile se lève doucement sur les intentions des scénaristes.

 

Le cœur du problème

Maintenant que nous avons fait le tour de la forme, intéressons nous quelques instants au fond. Parmi les centaines, voire les milliers de lignes de conversation de l'épisode (d'ailleurs on parle vraiment beaucoup dans Breaking Bad cette saison), deux échanges m'ont paru plus important que les autres, et surtout plus intenses : Celui entre Walt et Hank, où ce dernier sème le doute dans tous les esprits (ceux des téléspectateurs et celui de Walt) par ses allusions étranges sur les initiales, tout en laissant planer le doute vu que Walt trouve d'emblée le nom du poète caché derrière ces deux W (Pour ceux que ça intéresse, Walt Whitman est d'ailleurs le poète qui a écrit « Oh capitaine mon capitaine », le poème du « cercle des poètes disparus »).

L'autre échange intéressant est celui entre Saul et Walt qui m'a paru un peu prophétique pour le coup, surtout dans ses dernières phrases :

 

Saul : Si j'en crois ce que vous m'avez dit, c'est plutôt Pinkman qui risque d'y passer le premier.

Walt : Gus ne prendra pas le risque que Jesse soit arrêté.

 

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ces deux phrases me semblent résumer à elles toutes seules l'orientation de la saison. Jesse va devoir revenir ou mourir et à vrai dire, je ne sais vraiment pas quel choix sera fait et si les scénaristes seront assez culottés pour supprimer Jesse. Cependant la suite s'annonce palpitante et c'est tout ce que l'on demande.

Pour finir, il ne reste plus qu'a attendre de voir ou toutes ces mises en place vont nous mener et ce quatrième épisode conclut parfaitement la longue introduction de cette saison de Breaking Bad. J'ai encore plus hâte d'être à la semaine prochaine cette fois, vu que la machine est lancée.

 

Ce que j'ai aimé :

  • La conversation entre Walt et Hank
  • La conversation entre Walt et Saul
  • La séquence d'ouverture
  • Blablabla réalisation, montage, interprétation, photographie, tout ça.

 

Ce que j'ai moins aimé :

  • Quelques longueurs dans les conversations.
  • Skyler est un peu lourde cette semaine
  • Même si ça m'a semblé voulu, la linéarité de l'épisode rend parfois les scènes prévisibles.

 

Note : 14/20

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