Si vous avez suivi mes critiques sur les nombreuses séries de super-héros dont je m’occupe sur ce site, vous avez dû remarquer mon léger désamour pour Daredevil. La première saison ne m’a pas réellement convaincu, se perdant dans d’innombrables discours pseudos-dramatiques. De plus, comme dans Jessica Jones d’ailleurs, elle a proposé quelques épisodes de remplissage, bénéficiant du fait que l’on pouvait la regarder en un seul et même week-end. Sauf que, du coup, je prends ça également en compte lorsque je regarde une série estampillée Netflix – ou Amazon d’ailleurs, d’où ma colère à l’encontre de The Man in the High Castle.
Néanmoins, Daredevil possède de très grosses qualités. Le trio Murdock/Foggy/Karen – lorsque les scénaristes décidaient de s’y intéresser –, certaines scènes d’action à couper le souffle, des méchants passionnants et complexes, et surtout un tout autre regard sur l’univers Marvel, beaucoup plus adulte et sombre. Et puis bon, c’est une série de super-héros quoi. Donc elle possède de toute manière l’immunité RasAlGhulienne.
J’étais, de plus, bien impatient de la retrouver, notamment grâce à l’ajout de deux personnages : The Punisher, qui sera interprété par Jon Bernthal, et Elektra, qui sera jouée par – cocorico ! – Élodie Yung. Il n’y a pas de mots pour décrire mon amour du Punisher, et je voulais absolument voir comment Daredevil allait s’en sortir avec ce personnage fascinant. En voiture Simone, lance la critique de Bang, premier épisode de cette deuxième saison de l’homme au costume qui ressemble un peu trop à celui du Flash !
On se réinstalle doucement dans l’univers de Daredevil
En réalité, Bang sert principalement à une chose : nous réintroduire à l’univers de l’Homme sans peur. La scène d’introduction – bien que pas exceptionnelle – se révèle bien plus efficace qu’un « previously on… » (désolé Alanparish). On revoit Daredevil chasser du méchant, et les scénaristes ne veulent même pas nous montrer notre héros en pleine action. Comme si, de toute façon, on connaissait déjà l’issue.
On revoit également rapidement le trio de choc Murdoch/Foggy/Karen, dans leur bureau d’avocats. Ils sont complètement fauchés, leurs clients les payent en fruits ou en tartes à la rhubarbe, mais ils commencent à bénéficier d’une certaine réputation de bienfaiteurs dans Hell’s Kitchen. Il s’ensuit une scène mignonne à la limite de la niaiserie entre les trois, qui reconnaissent qu’au moins, ils sont ensemble pour affronter ce que la vie va leur mettre dans la tronche.
C’est une scène assez surréaliste à voir dans Daredevil, série qui ne fait généralement pas dans le sentimentalisme. Néanmoins, je me réjouis beaucoup de voir le trio interagir, notamment parce que les acteurs possèdent une alchimie qui crève le plafond. En outre, il est agréable de voir que Foggy s’est définitivement remis de son crush sur Karen. De son côté, cette dernière décide de prendre les choses en main et de montrer à Matt qu’elle a envie de quelque chose de plus romantique. La relation Matt/Karen a été patiemment développée dans la première saison, et on arrive logiquement à un passage obligé. À voir où tout cela va nous mener.
Une nouvelle menace plane sur Hell’s Kitchen
Néanmoins, il ne faut pas se leurrer : Daredevil n’est pas une sitcom. La brutalité représente une seconde nature pour la série, qui ne se sent jamais autant à l’aise que lorsque Daredevil casse du méchant. Un des reproches que j’avais pu faire à la première saison était le caractère parfois gratuit de cette dernière. Ici, elle possède un caractère trop mécanique. Comme si les scénaristes se devaient de respecter un certain quota, sinon ils ne seraient pas satisfaits.
Cela donne tout de même lieu à des scènes marquantes : par exemple, celle avec les Irlandais témoignent d’un niveau de trolling absolu de la part des scénaristes. Vous avez pensé qu’on allait suivre la route de la première saison avec des clans ethniques ? Haha, non. La même remarque peut être faite pour la scène où Daredevil arrive dans un endroit peuplé de latinos. Tous les clans cherchant à se faire un nom depuis que Fisk a été battu se font petit à petit exterminer. En plus de nous montrer que seul le Mal remplace le Mal – toujours dans la lignée du catholicisme du personnage de Matt –, cela nous met surtout en face d’une nouvelle menace, qu’on imagine nombreuse.
Bien entendu, on se trompe complètement : arrive le Punisher, un homme qui a décidé d’attaquer au shotgun tous ceux qui essaient de toucher à l’héritage de Fisk. Jon Bernthal n’a qu’un seul mot à dire de tout l’épisode, mais sa présence se fait sentir. Il en impose directement, faisant tout de suite de son personnage une menace. Après, il faudra sans doute qu’il apprenne à mieux tirer parce que louper Karen et le nouveau client dans un hall d’hôpital… pas très badass.
Bang permet de doucement nous réinstaller dans l’intrigue. L’action semble davantage là parce qu’elle le doit, la photographie est trop sombre et on a encore le droit à des discours mélodramatiques faussement intelligents. Néanmoins, l’amitié Foggy/Murdock prend les devants, alors que Karen continue son chemin vers la badassitude absolue. Daredevil est certes une série de super-héros, mais il ne faut pas oublier que ce sont ses personnages qui la bonifient !
J’ai aimé :
- L’amitié entre Matt et Foggy.
- Karen. Autant j’avais du mal avec elle la saison dernière, autant elle est très bien dans cet épisode.
- En fait, le trio Foggy/Karen/Matt.
- Turk !
- Première apparition sympa du Punisher.
Je n’ai pas aimé :
- Un manque de tension.
- La photographie bien trop sombre.
- Trop de discours inutiles.
- Je n’ai pas été transporté par les scènes d’action.
Ma note : 12/20.