My heart went away
Eric Foreman, le nouveau doyen en médecine, vient proposer un arrangement à House qui lui permettrait de sortir de prison pour venir résoudre un mystère médical auquel les médecins sont confrontés. La nature particulière du patient (un poumon, sans rien autour) pousse Greg à accepter le deal, se retrouvant avec un bureau minuscule sans aucun visage connu pour l'accueillir. Pour l'aider, il reçoit l'assistance du Docteur Park, une jeune femme introvertie qui a tout de la victime idéale.
Résumé de la critique
Un épisode intéressant que l'on peut détailler ainsi :
- un retour à l'hôpital sur le thème du minimalisme
- House et les rapports humains
- Hugh Laurie seul au monde
- une saison qui ressemble à une tournée d'adieu
Retour à la réalité pour House
Après quelques mois supplémentaires en prison, House reçoit enfin une visite du doyen du Princeton Plainsboro, marquant sans trop insister l'absence de Cuddy qui ne sera que discrètement évoquée. Eric Foreman la remplace et va s'avérer un bon choix, son caractère cartésien correspondant bien avec l'image que l'on se fait d'un administrateur. Evidemment, pour faire revenir l'homme qui a tout détruit, il faut un cas unique, un patient se limitant à un simple organe en attente de transplantation, cas suffisamment spectaculaire pour justifier son retour.
Finis le grand bureau et les amphithéâtres remplis de second rôles, le show subit des coupes budgétaires et doit faire dans le minimalisme, centrant toute l'intrigue sur le duo Wilson - House. Accueilli par un hôpital froid et vide, Greg n'est plus le bienvenu, quelque chose s'étant clairement cassé avec le départ de Cuddy, ce qu'on retrouve aussi dans la froideur de Wilson à son égard. Certes, House nous ressort ses grands classiques (Celine Dion à fond dans les couloirs de l'hôpital) mais son insolence a laissé place à une solitude terrible, celle d'un homme qui comprend petit à petit qu'il n'est pas une île.
Ce retour précipité peut paraître décevant, mais il s'inscrit dans la logique d'une saison qui revoit ses ambitions à la baisse pour revenir aux fondamentaux. Moins exubérant et pris au piège de son propre orgueil, House se retrouve en première ligne avec une intrigue médicale bien construite, Wilson se chargeant de l'aspect émotionnel de l'intrigue. L'ensemble manque par moment de clarté, mais reste assez efficace, cherchant à ne pas trop surdramatiser une série qui fait clairement dans le minimalisme.
House n'est pas une île
La série revient dans son décor habituel, mais tout a changé et le départ de Cuddy entraîne un changement important dans le comportement du personnel à son égard. Plus personne n'a peur de lui et Foreman le connaît si bien qu'il parvient à le maîtriser à peu près, s'assurant ainsi que Greg reste concentré sur le cas du jour. Seulement, il va vite apparaître que, sans son équipe et sa routine, l'infâme docteur est incapable de bien fonctionner, son insolence s'effaçant au profit d'un besoin de contact avec les autres et surtout Wilson, qui refuse de redevenir son ami.
L'autre personnage qui lui est associé est le docteur Park, une jeune médecin qui parait avoir tout de la victime idéale pour subir les agressions de House. Pourtant, si les premiers dialogues s'orientent dans ce sens, le besoin de résoudre le mystère va pousser Greg à essayer de la ranger de son côté en utilisant pour cela son talent à lire les êtres humains. Plutôt que de taper dessus comme avec Masters (dont le souvenir va jouer contre le personnage de Charlyne Yi), notre maître manipulateur tente de faire preuve envers elle d'une certaine compréhension sans pour autant nous convaincre.
Victime d'une introduction de son personnage pas très flatteuse, le docteur Park se montre suffisamment actif pour ne pas être agaçante, mettant bien en valeur le besoin de House de contact humain pour résoudre ce mystère. Le personnage est trop faible, mais le cas médical surprenant est suffisamment intrigant pour assurer un divertissement correct, reposant en grande partie sur l'abattage indéniable de Hugh Laurie.
Hugh Laurie fait son show
Le moins que l'on puisse dire à la fin de cet épisode est que House n'a jamais autant mérité son nom, le génial médecin se retrouvant la majorité du temps en première ligne. Connaissant son personnage par coeur, celui-ci se charge sans difficulté de la partie divertissement en nous offrant un numéro toujours aussi impeccable, entre humour et intensité. Seules quelques scènes entre Foreman et Park ou entre Wilson et sa patiente du jour viendront apporter une respiration dans ce show House certes amusant, mais aussi un peu prévisible.
En dérobant les biens des autres, Greg tente de retrouver sa liberté, mais son séjour en prison a changé le regard de ses collègues sur lui, détruisant au passage cette aura qui le protégeait. On s'amuse encore de ces facéties, mais en gardant en tête que la série semble venue à bout de son personnage, House peinant un peu à se renouveler. L'éclair final de lucidité paraît assez tiré par les cheveux, même si son principe (la réponse vient des autres) confirme la volonté des auteurs de faire de House un animal social.
Une série sous respirateur artificiel
A l'image du patient du jour, la série a été dégraissée, vidée de tout ce qui était inutile pour ne laisser que le strict nécessaire, à savoir son héros qui lui sert de poumon et Wilson qui apporte un peu de coeur. Il s'agit pour le show de revenir sur ses bases et de retrouver ce qui faisait le charme d'un show qui s'est trop souvent égaré la saison dernière dans des storylines inutiles. Le patient retrouve une place centrale, pendant que le show se prépare à ce qui ressemble à une saison d'adieu, revenant aux mécanismes de base qui ont fait son succès.
En conclusion, un épisode intéressant, minimaliste, pour un show vidé d'un part importante de son identité, à savoir le personnage de Lisa Cuddy, ne laissant que des couloirs froids et un héros qui assure le divertissement avec efficacité. Sous respirateur artificiel, House attaque son ultime saison en se reposant beaucoup sur le talent de Hugh Laurie et quelques saillies assez drôles. Une série qui revient à sa base, avec un House très impliqué, mais surtout plus seul que jamais, découvrant que les autres sont indispensables à son fonctionnement.
J'aime :
- le cas du jour très original
- l'accueil méprisant réservé à House à l'hôpital
- la misanthropie de House remise en cause
- une sensation de vide qui accentue sa solitude
Je n'aime pas :
- le docteur Park peu convaincante
- la conclusion un peu forcée
- un héros par moment prévisible.
Note : 12 / 20
Pour son retour, House nous offre un épisode amusant par son patient singulier et peu bavard, idéal pour justifier le retour de cet infâme misanthrope qui va être obligé de se soigner pour retrouver ce trait de génie qui fait sa force. Très présent et impliqué, il va amener une certaine dose d'humour et d'énergie, ne pouvant pas vraiment compter sur le docteur Park incapable de s'imposer jusqu'ici. Un retour sympathique, mais où les coupures budgétaires sont particulièrement apparentes.